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06/01/10 - Discours prononcé par Jean Dionis lors du Conseil Communautaire du 22 Décembre dernier avant le vote historique relatif à l'implantation de la future gare LGV

Publication : 06/01/2010  |  00:00  |  Auteur : Jean Dionis

Mes Chers Collègues,

Nous voici réunis pour notre dernière séance de travail avant les fêtes de fin d’année 2009.

Je vous remercie d’être aussi nombreux ce soir alors que les vacances scolaires sont déjà là. Ceci expliquant d’ailleurs l’absence de certains conseillers communautaires qui ont eu la courtoisie de se faire excuser et de se faire représenter.

(Lecture des absents et des pouvoirs)
Notre conseil de ce soir est d’abord un conseil qui confirme l’opérationnalité de notre projet d’Agglo :
En effet, après les décisions politiques prises le 11 juin dernier pour faire évoluer nos statuts et disons le les réformer profondément :
enjeux de territoire, de nouvelles compétences, de gouvernance, et pilotage financier de nos investissements.

Après le conseil du 12 novembre où ont été arrêtées les modes d’emploi des nouvelles compétences.

Ce conseil du 22 décembre consacre la mise en œuvre opérationnelle du projet d’Agglo :

Installation d’un nouveau conseil de communauté qui passe de 39 à 49 délégués avant d’atteindre les 50 avec Sauvagnas en janvier prochain.

A cet instant précis, je veux accueillir les nouveaux délégués communautaires qui d’une certaine manière sont les enfants de la volonté politique traduite par nos nouveaux statuts.

Je vous rappelle que nous avons voulu à la fois adapter la Gouvernance de l’agglomération à sa nouvelle ambition territoriale et à l’accueil des communes de la 2e ceinture agenaise mais aussi démocratiser notre agglomération en faisant émerger 3 niveaux de Gouvernance très distincts :

-le conseil communautaire, Parlement de l’agglomération qui doit s’approcher de plus en plus de l’idéal démocratique une femme, un homme, une voix et c’est pour cela d’abord que nous passons aujourd’hui de 39 à 49 délégués. Nous avons été dans ce sens en avance par rapport à la loi territoriale qui commence à peine à être débattue au Parlement ces jours-ci et qui prend exactement la même direction démocratique que nos statuts en la matière.

- le bureau communautaire, Gouvernement de notre agglomération qui respecte la légitimité électorale de chaque maire sur son territoire en adoptant une représentation identique pour chaque commune quel que soit son poids démographique selon le principe une commune, une voix.

- enfin, le Président, exécutif de l’agglomération et en charge de l’intérêt général communautaire.

Au nom de tous les « anciens », je souhaite la bienvenue à nos nouveaux collègues, je leur souhaite de prendre beaucoup de bonheur dans l’exercice de leur nouveau mandat communautaire. Pour ma part, j’ai toujours trouvé que l’agglo était une aventure passionnante et je suis sûr que vous ne tarderez pas à partager cette passion.
Notre conseil traitera aussi des modalités du transfert de personnel à l’Agglo dans des conditions qui préservent largement les acquis et les avantages antérieurs.

Qu’il me soit permis aujourd’hui en début de conseil communautaire d’avoir une pensée particulière pour chacune et chacun des agents municipaux d’Agen et du Passage qui au 1er janvier 2010 changeront d’employeur et quitteront leur maillot de la ville d’Agen et du Passage pour enfiler celui de l’agglo.

Je tiens à leur dire notre gratitude. Il n’est pas si facile que cela d’organiser de manière sereine le passage d’une collectivité à l’autre. Trop d’éléments du statut ont divergé entre l’agglo et les communes membres, à commencer par la ville d’Agen alors qu’il aurait fallu travailler à la convergence de la gestion des ressources humaines dans ces structures. Nous avons donc essayé de répondre à chacune des situations particulières. Je crois que nous y sommes à peu près arrivés. Comme je l’ai dit à chacune et à chacun des agents concernés le chemin qui mène des villes à l’agglo est toujours le même et cela depuis le 1er transfert important que fut celui des services municipaux de la collecte des ordures ménagères.

D’abord il y a un temps pour l’inquiétude légitime du changement. Ensuite arrive le moment redouté du basculement qui généralement se passe bien et, enfin et toujours il y a au bout une vraie satisfaction d’appartenir à l’agglomération, structure d’avenir où la gestion des ressources humaines est positive et dynamique.
Je ne connais pas un seul agent en dix ans qui ait voulu faire le chemin en sens inverse de l’agglo aux villes.

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Permettez-moi aussi, en cette fin d’année, un regard sur le travail que nous avons accompli ensemble en 2009.
Ce fut l’année du grand chantier statutaire de l’agglomération. Et si je dois rendre ici un hommage mérité à chacun de mes collègues maires du bureau communautaire qui chacun, à leur mesure, a participé à cet élan fondateur, je tiens à vous dire à chacune et à chacun d’entre vous ma gratitude pour avoir porté politiquement l’initiative de remettre en mouvement l’agglomération d’Agen.
Ce mouvement est un mouvement global. Il porte d’abord sur les frontières de l’agglomération. Vous savez que votre agglomération a décidé de tendre la main à chacune des communes qui souhaiteraient nous rejoindre et dont le territoire est mitoyen du notre.
Partis à 7 en mars 2008, nous sommes devenus rapidement 8 avec l’adhésion début 2009 de Saint-Hilaire-de-Lusignan, pour devenir 9 avec l’adhésion aujourd’hui complètement avalisée de la commune de Sauvagnas qui deviendra effective le 1er janvier 2010. Et permettez-moi de saluer en votre nom à tous le conseil municipal de Bajamont qui a délibéré hier soir sur la proposition de Patrick BUISSON, Maire de Bajamont, pour faire de Bajamont la 10ème commune de l’agglomération agenaise.

Mes chers collègues, ce mouvement de rassemblement, de fédération et osons le mot d’unité agenaise, rien ne l’arrêtera.

La marche en avant de l’agglomération d’Agenaise telle qu’elle est maintenant actée dans ses nouveaux statuts, c’est aussi un bloc impressionnant de compétences nouvelles. Urbanisme, eau, assainissement, éclairage public, habitat social,… l’agglomération a maintenant les moyens de mettre en œuvre un urbanisme cohérent au niveau de tout son territoire et ne nous trompons pas, cela se verra. Cela se verra en économie d’échelle pour le contribuable agenais et cela se verra en amélioration du service public pour les usagers que nous sommes tous.

Enfin, l’agglomération ça déménage. Ca déménage au niveau des projets. 2009 aura été l’année de l’inauguration du Centre Omnisport Jacques CLOUCHE. 2010, verra dès la fin mars, la réalisation du premier tronçon de la rocade Beauregard RD 813 avec la mise en service du tronçon allant du pont de Beauregard jusqu’au Géant Casino. Et surtout l’agglomération en 2 ans a complètement reconstitué son portefeuille de projets économiques avec la grande zone industrielle de Laplume en Bruilhois, la technopole des métiers du bâtiment, le centre commercial de Lamothe Magnac et de projets environnementaux avec le parc naturel fluvial Agen Garonne et son parc d’agglomération autour du site Pélissier Passeligne.

L’agglo ça va déménager au niveau de la notoriété, de la qualité d’image et je suis heureux que vous ayez pu trouver sur vos tables le 1er numéro d’agglo info où l’on voit Fono déménager les adversaires du SUA. Je salue la réussite de ce premier numéro. Il veut dire plusieurs choses. D’abord qu’il est maintenant venu le temps où l’agglomération cesse d’être un nain au point de vue de la notoriété. Il y a trop d’inconvénients à cela. Mais, la une de notre premier numéro il annonce aussi notre volonté de mobiliser tous les éléments identitaires d’Agen : le pruneau, le rugby, la Garonne, l’aspirine au service de notre projet communautaire.

Voilà pourquoi nous arrivons, en cette fin d’année, avec la satisfaction d’un travail accompli pendant cette année, même si nous avons clairement conscience que bien des choses sont à améliorer.

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Mais ce soir, notre conseil n’est pas là que pour dresser le bilan de l’année 2009. Il est là aussi pour se projeter à moyen et à long terme et pour dessiner l’Agen de 2020 et au-delà.

En effet, avec l’arrivée du TGV en 2020, qui mettra Bordeaux et Toulouse à ½ h d’Agen et Paris à moins de 2h50 de train, c’est clairement une autre époque qui se dessine avec des opportunités de développement considérables pour Agen et son agglomération.
L’accueil du TGV est donc pour notre agglomération une échéance majeure. Grâce au travail fait en 1998 sous la direction d’Henri TANDONNET, alors président du Syndicat Mixte du Schéma Directeur de la Région Agenaise, un tracé raisonnable a pu être retenu entre Montesquieu et Dune prenant clairement le parti du couloir de nuisance avec l’A62. Cette décision des élus de l’agglomération agenaise a ensuite été traduite en actes administratifs, au niveau de chacun des Plan Locaux d’Urbanisme des communes concernées. Je veux saluer la vision d’avenir de nos prédécesseurs, ceux de la génération 1998, et leur sens des responsabilités qui leur a fait réserver l’emprise foncière nécessaire au passage du TGV.

Grâce à eux, le débat sur le tracé au niveau de l’agglomération agenaise a été simple. Il nous a suffi de confirmer le tracé du SDRA.
Par contre, l’implantation de la gare d’Agen a été une autre histoire. Clairement, sur ce sujet notre agglomération a hésité. Elle a délibéré en 1996 pour une solution « la plus proche possible du centre-ville » ce qui voulait bien dire qu’en 1996, le Docteur CHOLLET étant maire d’Agen et Gérard ANGOTTI étant président de la communauté d’agglomération, les élus agenais étaient ouverts à une perspective autre que celle de la gare actuelle d’Agen.

Changement de position en 2005. Les élus agenais, Alain VEYRET étant maire d’Agen et Jacques CLOUCHE étant président de l’agglomération, prennent position pour le maintien de la gare TGV à l’emplacement de la gare actuelle, soulignant les hésitations de l’agglomération d’Agen à ce sujet.

Ce soir, nous allons vous proposer de débattre, puis de délibérer sur la position du bureau communautaire qui est favorable, sous conditions, à l’implantation de la gare TGV d’Agen sur un site baptisé « Agen rive gauche ». Nous le faisons en conscience après une longue étude systématique de ce dossier. Et de même qu’il faut parfois à l’assemblée nationale légiférer en tremblant, nous délibèrerons ce soir à la fois avec la détermination de celles et ceux qui veulent prendre leur destin en main mais aussi, pourquoi le nier, avec humilité et en tremblant devant l’importance stratégique de cette décision.

Je l’ai souvent dit, une délibération comme celle de ce soir, nous en avons une tous les 50 ans. Nous n’avons pas le droit de nous tromper.

La prospérité d’Agen et de son agglomération, la qualité de vie des générations futures agenaises en dépendent directement.

Nous allons, ce soir, rentrer dans le détail de cette délibération qui nous permettra d’examiner chacun des arguments et des contre arguments. Mais en final, le choix que nous aurons à faire ce soir renvoie à une question simple, forte et identitaire : « qu’est-ce que c’est qu’Agen ? Et qu’est ce que c’est qu’être agenais ? » Selon que l’on pense Agen ramené aux frontières de sa ville d’Agen ou même de son agglomération ou selon que l’on pense Agen comme bassin de vie dont les habitants partagent à la fois vie quotidienne et vie professionnelle, alors on choisira d’implanter la gare plutôt sur le site de la gare actuelle ou sur celui d’Agen rive gauche.

Nous pensons que ce soir, il est déterminant que l’agglomération d’Agen et sa représentation communautaire, s’assument non comme une communauté assiégée mais comme une agglomération moderne et au bel avenir à l’époque du TGV.

Nous pensons que ce soir, nous, élus de l’agglomération d’Agen, devons assumer les responsabilités d’Agen comme agglomération capitale non seulement du Lot-et-Garonne mais aussi de la moyenne Garonne. Et, être capitale de la moyenne Garonne cela veut dire accepter de rendre service non seulement aux habitants de l’agglomération d’Agen mais aussi à ceux des pays du villeneuvois, du fumelois, de l’albret, du confluent, du nord du Gers, de l’ouest du Tarn-et-Garonne, la gare d’Agen doit être aussi leur gare, accessible pour eux, pratique pour eux.

C’est en tout cas le parti que le bureau communautaire et votre président vous proposent, ce soir.

J’entends les craintes de ceux qui me disent que c’est plus une position de du député du Lot-et-Garonne que du président de l’agglomération. Je leur réponds avec derrière moi tout l’appui des grands historiens français à commencer par Fernand BRAUDEL, qu’une agglomération n’est jamais aussi prospère que lorsqu’elle sait rendre service au pays qui l’entoure car ce pays le lui rend bien.

J’entends aussi les craintes de ceux qui me disent, souvent de manière poignante, de ne pas implanter la gare d’Agen au-delà des limites de notre agglomération car rien de définitif ne lie effectivement aujourd’hui le destin des habitants de l’agglomération d’Agen et ceux de la rive gauche.

Je leur réponds que jamais je n’accepterai la coupure artificielle de l’agglomération d’Agen en deux. Que j’ai l’absolue certitude, qu’un jour, plus proche qu’on ne le pense, les agenaises et les agenais imposeront à leurs élus de faire l’unité agenaise.

Je leur réponds aussi, que nous n’avons pas le droit de faire un mauvais procès d’intention aux élus de la rive gauche, qui, dans cette affaire, ont eu un comportement exemplaire depuis notre élection en mars 2008 en multipliant les gestes d’ouverture par rapport à nous comme celui de réaliser ensemble, avec nous, la future grande zone économique de notre département.

Alors, j’ai la conviction que l’arrivée du TGV peut être pour l’agglomération d’Agen et pour le Lot-et-Garonne, un formidable accélérateur de développement et je vous invite, ce soir, en suivant en cela la décision, encore plus sensible qu’a prise hier la ville d’Agen, et peut être en tremblant, à saisir cette opportunité.

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Compte tenu de l’importance de ce débat, je laisserai à nos échanges le temps nécessaire. Nous prendrons du temps jusqu’à la délibération n°13, celle du TGV.

Je vous proposerai ensuite une mi-temps et un casse-croûte républicain.

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Le Conseil Communautaire s'est déclaré favorable à une implantation sur la rive -gauche mais sous conditions. La principale de ces conditions est la participation financière de l'État à l'aménagement de la desserte routière de la nouvelle gare: bretelle d'autoroute, 3e pont sur la Garonne à hauteur de Camélat, liaison gare-péage actuel…



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