Tout au long de ma dernière chronique, je vous ai tenu une prévision qui laisse peu d’espoir sur l’évolution du prix du fuel : 200 $ le prix du baril à Noël- me suis-je risqué à vous prédire - alors que nous n’en sommes aujourd’hui qu’à 145$.........
Nous verrons bien, ….mais ce qui est sûr, c’est que la hausse brutale que nous vivons depuis un an a immédiatement et légitimement relancé le débat sur : « Qui doit payer ? » Manifestation de pêcheurs, de camionneurs, de taxis, d’ambulanciers, tous réclament un fuel professionnel plafonné. Tous ont de très graves difficultés pour survivre…….alors, ouvrons le débat ……. D’abord, décomposons notre prix du fuel à la pompe et partons des 1,4 € à 1,5 € que nous payons pour 1 litre de fuel (source de nos chiffres : DGEMP et Ministère de l'économie):
Essence : 1,494 €/litre
-produit (cotation de Rotterdam) : 0,539 €/litre (~36%)
-transport, distribution + marge commerciale du distributeur : 0,104 €/litre (~7%)
-TIPP (fixe): 0,606 €/litre (~40%)
-TVA (19,6 % de produit + frais + TIPP): 0,245 €/litre (~16%)
Gazole : 1,453 €/litre
-produit (cotation de Rotterdam) : 0,699 €/litre (~48%)
-transport, distribution + marge commerciale du distributeur : 0,088 €/litre (~6%)
-TIPP (fixe): 0,428 €/litre (~30%)
-TVA (19,6 % de produit + frais + TIPP): 0,238 €/litre (~16%)
Les chiffres parlent d’eux-mêmes et nous permettent de commencer à répondre à notre question « Qui doit payer ? » :
Faut-il que ce soit le producteur de pétrole brut (la compagnie d’exploitation) ? après tout, me direz-vous ils engrangent des bénéfices records (12 milliards d’euros pour Total) et bénéficient de la hausse des marchés du brut. Ce raisonnement est assez simpliste, il suffit de voir que depuis 4 ans le cours de l'action de Total a baissé, le bénéfice est resté stable alors que le prix du baril a été multiplié par 4.
En fait, les bénéfices de Total sont déconnectés du cours du pétrole, la forte hausse du produit bénéficie dans son immense majorité aux pays producteurs.
Alors qui doit payer? Il y a débat, honnêtement…
Mais reconnaissons, à l’encontre de tous les discours démagogiques, que la marge de manœuvre est limitée : les raisons de la hausse du pétrole brut s’imposent à nos pétroliers : équilibre offre-demande, taxes nationales des pays producteurs…..De plus, taxer Total est plus facile à dire dans l’hémicycle de l’Assemblée Nationale qu’à faire (le groupe est organisé autour de plusieurs dizaines de sociétés étrangères, pas concernées par la fiscalité nationale, enfin, cela ne concerne qu'un infime pourcentage de notre fameux prix à la pompe !
Mêmes raisonnements sur les fameux spéculateurs internationaux qui expliqueraient une partie significative de la hausse du pétrole brut. Rappelons-nous la phrase d’Olivier Appert, Président de L’IFP, « Ils ne sont que l’écume de la vague de fond de la raréfaction du pétrole ». Et puis, Qui sont-ils ? de quel droit fiscal relèvent-ils ? (sans doute de celui d’un de ces paradis fiscaux toujours prompts à les accueillir) ?
Le très faible pourcentage relatif au distributeur aux particuliers montre que ce n’est pas non plus de côté-là que nous répondrons au défi de l’ampleur de celui causé par la hausse du prix à la pompe.
Reste l’Etat et là, il y a du grain à moudre (les taxes représentant entre 45% et 55% du prix à la pompe). Faut-il le moudre pour autant ? en clair, faut-il baisser les taxes pour assurer des prix relativement bas et en tout cas économiquement viables aux acteurs économiques : c’est en gros ce que réclament les différentes professions qui manifestent ces derniers mois……..et bien je ne pense pas, et cela pour deux raisons :
la première, c’est que l’Etat , aux finances particulièrement délabrées (entre 45 à 50 milliards d’euros de déficit annuel), doit d’abord défendre ses recettes pour éviter une détérioration supplémentaire des finances publiques, qui condamnerait définitivement toute perspective de redressement de la croissance française.
La deuxième, c’est qu’en agissant ainsi, nous maintenons artificiellement les prix constants, nous nous privons de l'effet signal du prix et maintenons ainsi nos comportements de consommation alors que nous devons impérativement nous adapter et adopter des comportements plus sobres en pétrole.
Enfin, cette idée a déjà été mise en œuvre dans les années 1990 par les socialistes …..Ce fut la fameuse TIPP flottante (en bref, l’Etat ajustait ses taxes pour garantir un prix du fuel à peu près constants…..). Ce fut – à mon avis – avec les 35 heures un des contre-sens majeurs de ces années-là.
Mais, me direz-vous que faites vous de la détresse des professions frappées de plein fouet et de ceux qui ne peuvent plus se chauffer ?
Honnêtement, je trouve que les mesures d’accompagnement du gouvernement, parfois tardives, parfois mal annoncées, vont dans le bon sens…… Redistribuer le surplus (le surplus uniquement….) de recettes (TVA, TIPP…) aux plus fragiles socialement (avec la prime à la cuve par exemple) et aux professions le plus directement exposées (pêcheurs, transporteurs…..) me semble être la bonne politique publique à court-terme.
Pour le reste, il faut laisser jouer les prix et surtout prendre toutes les mesures possibles pour que les professions exposées puissent refacturer cette hausse à leur client…….Les prix, oui, dans ce cas précis……Il n’y a aucun intérêt à casser le thermomètre qu’ils représentent. Eux-seuls vont nous pousser à prendre les bonnes décisions en tant que consommateur, en tant qu’investisseur, en tant que éco-citoyen, en tant que puissance publique…..Mais cela nous en parlerons la semaine prochaine….(j’ai déjà été trop long pour cette semaine).
@ +
Amitiés,
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Les réflexions d'un élu engagé au service de sa ville et de son territoire
et ça monte et ça monte
et oui il monte encore le prix à la pompe
et nous : nous payons encore et encore
mais comment faire ?
malgrès le regroupement de nos déplacements
malgrès l'usage un peu moins sauvage de notre véhicule
malgrès les bonnes conditions climatique
nous consommons toujours ce fameux pétrole
et que dire
si nous le remplaçons par des carburants " bio"
là c'est la facture de notre alimentation qui flambe
transport en commun peu nombreux
et petite commune , mal déservie
et oui le constat est là nous ne pouvons pas faire sans nos quatres roues
et le vélo? et bien a part sur agen il faut dire que les routes ne sont pas plate
et que la circulation est très sauvage
absence de piste cyclable de zone sans voitures bref le constat est encore la nous avons besoins de nos quatre roues
pour économisé un peu : livraison a domicile de nos courses "merci édouard" merci "thiriez" pour le reste et bien ya qua
une solution : oui elle existe moins de taxe sur notre vache à lait
égale plus de pouvoir 'd'achats" donc retour dans les caisses de l'état de la somme
une participation des entreprises aux kms pour les frais de route
indemnité kilomètriques " de vingt kilomètres" déja serai un beau geste de leurs part et une déduction de charges pour leurs parts
voila un peu comment je vois la chose
un petit geste qui en fait beaucoup mais pas de coup par coup laissant toujours une personne à l'écart
il ny a pas que les transporteurs, chauffeurs de taxi, qui ont besoin d'un geste sur le carburant
la france est un ensemble pas une certaine partie de la population
un doigt de bourbon?
"Mêmes raisonnements sur les fameux spéculateurs internationaux qui expliqueraient une partie significative de la hausse du pétrole brut. Rappelons-nous la phrase d’Olivier Appert, Président de L’IFP, « Ils ne sont que l’écume de la vague de fond de la raréfaction du pétrole ». Et puis, Qui sont-ils ? de quel droit fiscal relèvent-ils ? (sans doute de celui d’un de ces paradis fiscaux toujours prompts à les accueillir) ?"
Trop simple comme raisonnement, M. Appert a lui aussi ses bons plans. Proposons alors que la chèreté du pétrole fait le profit de sociétés opportunistes au capital 100% made in France:
http://www.lesechoscomfi.com/actualite.html?id=38525
Plus ça monte plus on me demande du service et plus je monte en bourse. Donc les spéculateurs sont aussi ceux qui investissent en misant sur la crise (et prédisent une hausse continue du pétrole jusquà pas raisonnable), je ne vois pas où sont les paradis fiscaux là-dedans, il suffit de lire les Echos avant l'Equipe. Sans compter que structurellement les soucis viennent autant des carences du raffinage que de la production ce qui ajoute encore à la confusion bien entretenue sur le sujet.
Mais en fait quelle crise? Le monde consomme plus ce qui signifie que des millions d'hommes accèdent à plus de bien-être, aux loisirs et à la consommation (INDE-ASiE etc ..) et peut-être un jour à la démocratie dans la foulée. Si le pouvoir d'achat du Français baisse, il augmente globalement, c'est donc bien un problème local : la France n'est pas le monde mais elle est unique dans sa manière d'analyser "les choses".
et les paradis fiscaux ??
je partage à 80% l'analyse de Jean et il faut hélas se préparer à vivre avec un pétrole rare et cher . Mais, je trouve un peu "légère" l'impasse sur les paradis fiscaux ! comme si c'était une donnée incontournable et immuable !!?? Je pense au contraire que c'est un des grands combat que doit mener l'Europe, "un combat aussi vital que l'abolition de l'esclavage" dit Eva Joly, qui sait de quoi elle parle .Ces paradis fiscaux sont bien une des causes essentielles de nos maux mais aussi de la paupérisation croissante de certains pays producteurs comme le Nigéria , par ex. Que peut on faire monsieur le député ???
Et l'enfer fiscal?
Je suis ostréiculteur, je travaille 70 heures par semaine y compris pas mal de week-end et je veux mettre de l'argent de côté pour le laisser à mes petits enfants, je place donc librement mes économies en Suisse, où est le mal?
Vous avez un meilleur placement à me conseiller:
http://www.lentreprise.com/3/5/1/dossier/9385/
C'est l'enfer fiscal qu'il faut réduire, si on veut limiter les paradis fiscaux qui enrichissent les pays résidents, souvent (pas toujours mais toujours mieux que les enfers fiscaux). Etes vous plus riches lorsqu'un riche (ou un porteur d'idées) se taille ailleurs : non. Contribue t-il à la richesse de son pays d'accueil : presque toujours. Pouvez-vous empêcher le désir individuel typiquement humain de s'exprimer dans divers talents qui conduisent entres autres et aussi parfois à la richesse : non plus.
Un pays qui fait fuir les riches et les créateurs, et autres inventeurs, se tire une balle dans le pied. Dans un monde qui se construit dans une longue marche forcée sinon au sprint, il ne fait pas bon de miser sur la course en sac. Qu'allez vous faire contre le paradis fiscal communiste Chinois tout compte fait, légiférer? Le problème c'est moins les paradis fiscaux que cette tendance typiquement locale à faire fuir tout ce qui est susceptible d'augmenter le gâteau. Vous feriez mieux de regarder de prés dans nos auges par exemple sur les dépenses publiques et les abus divers qui fleurissent un peu partout y compris dans l'enceinte des institutions Européennes et se traduisent en milliards d'euros "évaporés" et improductifs puisés sur le budget, tous les ans. Car c'est bien et directement de NOTRE argent dont-il s'agit, ici dans l'enfer fiscal et ses sbires.
200 dollars en décembre !
Quel visionnaire ce Dionis ! Si ces idées sont aussi pertinentes ... le lot et garonne détient un "bon" à l'image du département : un ring...
prix du baril
Aujourd'hui le baril est à 105 dollars mr le député :)) On ne prévoit pas le futur on le prépare... Arrêtez vos prédictions et mettez-vous au boulot ! Préparez nos relais de croissance de demain !
"Skipper" le baril
«prix du baril»
Aujourd'hui le baril est à 105 dollars mr le député :)) On ne prévoit pas le futur on le prépare... Arrêtez vos prédictions et mettez-vous au boulot ! Préparez nos relais de croissance de demain !
laurent alvarez
En Espagne le litre de gasoil était à 1.20e la semaine dernière. Inutile de rappeler que le coût du pétrole à la pompe, au détail, c'est de la taxe principalement et cela bien an amont des fluctuations du marché de gros de l'or noir. Ce n'est pas le pétrole qui est trop coûteux, c'est notre modèle économique d'inspiration néo-socialiste qu'il l'est, et nous en subissons directement les conséquences ici mais aussi aux USA (voir l'excellent article de Vincent Bénard dans le Figaro : Subprime : marché accusé, État coupable). C'est l'Etat (comme principe de gouvernance) notre problème : il est véritablement au centre de tout ce qui va mal dans ce pays et dans le monde. Une fois cela-dit, cela ne résout rien, tout au plus peut-on souhaiter bon courage aux réformateurs sincères ou bye bye à ceux qui choisissent d'immigrer pour leur travail ou ... pour vivre une retraite à peu prés décente avec une poignée d'euros (monnaie forte).