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Les réflexions d'un élu engagé au service de sa ville et de son territoire

Dans les Coulisses des Débats Gaz de france-Suez (VI) : Pourquoi j'ai voté contre....

Publication : 28/09/2006  |  01:36  |  Auteur : Jean Dionis

Mercredi 27 Septembre :

Lors de la campagne électorale de 2002, J'avais pris l'engagement d'être à la fois loyal et libre quand je serai élu au parlement.

Je me suis efforcé d'être loyal à la majorité présidentielle, notamment en refusant de voter la censure au Gouvernement Villepin ou en votant la grande majorité des projets de lois des gouvernements successifs de cette mandature

Mais, je me suis aussi efforcé d'être libre et d'avoir le courage de voter contre cette même majorité lorsque les textes proposés n'allaient pas, à mon avis, dans le bon sens pour le Lot-et-Garonne que je représente et pour la France. Ce fut déjà le cas pour le C.P.E. Ce fut à nouveau le cas, aujourd'hui pour la privatisation de Gaz de France…..

Dès Lundi, nous avions entamé l'examen de cet article n°10, qui décide de la privatisation de Gaz de France. La Gauche avait promis que ce serait "Stalingrad" et effectivement avait déposé plus de 30 000 amendements sur ce seul article…..Curieusement, il y avait plus de monde dans l'hémicycle, surtout à Gauche. Il y avait surtout du beau monde. Excusez du peu : Ségolène Royal, Laurent Fabius, Jack Lang, Dominique Strauss-Kahn, Arnaud Montebourg….bref, cela respirait la compétition interne au PS pour l'investiture à la présidentielle à plein nez….

Ségolène Royal, coincée par les manœuvres de la majorité et son horaire d'avion pour Dakar, fut franchement mauvaise, ânonnant péniblement un texte préparé. Fabius fut le meilleur, comme d'habitude…..même si la qualité de sa prestation n'arrivait pas à faire oublier, que dans une autre vie - sous jospin - il avait dit beuacoup de bien de la privatisation de Gaz de France…..

Quant à moi, plus je travaillais ce dossier, plus les lignes force m'apparaissaient nettement et elles n'allaient pas dans le sens de l'intérêt général. Aussi, j'ai les idées claires et la conscience tranquille lorsqu'il me revient de faire l'explication de vote sur cet article pour ma famille politique, l'UDF….

Je déclare:
" Votre choix de ramener à 34 % la participation de l’État dans le capital de GDF s’explique par le projet de fusion avec Suez, lequel est le projet d’un homme, M. Mestrallet, le PDG de Suez. Son groupe fonctionne bien, avec des pôles environnement et énergie qui gagnent de l’argent, mais son capital étant émietté à plus de 70 %, il lui manque un actionnaire stable qu’il va donc chercher à GDF. Rien à dire, donc, en ce qui le concerne ! Je salue même l’habileté de quelqu’un dont le groupe se fait absorber et qui devient numéro un, même si, à long terme, l’union de l’énergie et de l’environnement au sein d’un même groupe me semble contestable.
Le projet est-il bon pour GDF ? Une synergie existe, entre GDF, et le pôle gazier de Suez et Electrabel, l’électricien de Suez, mais la note de Bruxelles est salée : Distrigaz cédé, les 25 % de GDF dans SPE cédés, 50 térawattheures de gaz cédés. Cette synergie est ainsi amoindrie, comme elle le sera lorsqu’il faudra compenser l’écart des cours entre les actions de Suez et de GDF, qui est aujourd’hui de trois à quatre euros : GDF devra débourser quatre milliards sous forme d’action ou en cash pour permettre la fusion.
Plus grave, que va faire l’État dans cette galère ? dans un groupe dont les activités sont en partie dans l’énergie, en partie dans l’environnement ? Il n’y a pas à cela de raison stratégique. L’État, en abandonnant la majorité dans le capital de GDF, commet une faute, car il perd un levier majeur de sa politique énergétique alors que le gaz y joue un rôle croissant : de 20 % actuellement dans la consommation d’énergie européenne, il va passer à 40 % car son utilisation est bonne pour l’environnement et comme apport lors des pics de consommation électrique. Devant les turbulences qui s’annoncent dans le secteur énergie, l’État doit avoir une politique stratégique, à long terme, de ce secteur d'activité.
Le groupe UDF votera donc contre l’article 10."
Cela ne suffit pas à empêcher la privatisation. Sur 130 votants, 39 votent contre, mais 91 l'approuvent.
Je suis minoritaire, mais j'ai exercé cette liberté de conscience que j'avais promis d'avoir aux électeurs d'Agen-Nérac. Parole tenue…..

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