La vie d'élu est parfois difficile à concilier avec le recul nécessaire pour pouvoir examiner la société dans laquelle nous vivons. Notre regard est souvent focalisé sur la succession des dossiers à l'Assemblée ou en circonscription. Il est pourtant important de saisir les évolutions sociales qui touchent notre pays car gouverner c'est aussi anticiper. C'est pourquoi je me permets de vous livrer les résultats d'une étude qui m'ont particulièrement marqués.
Selon la Fondation de France, reprise dans le Parisien, quatre millions de personnes, soit 9% de la population, vivent dans un état d'isolement absolu. A l'heure où un seul clic peut nous emmener virtuellement au bout du monde, la communication avec son propre voisin, ses proches, sa famille apparaît impossible pour un Français sur dix!
Ces chiffres nous alertent sur le modèle de société dans lequel nous vivons. Ils m'interpellent en tant qu'élu, mais aussi en tant que citoyen et je souhaiterais lancer le débat avec vous, chers internautes. Je vous livre donc ci-dessous l'article du Parisien qui reprend les résultats de cette étude ainsi que le lien vers le site de la Fondation de France. N'hésitez pas à réagir et vous exprimer virtuellement sur ce sujet majeur et éminemment humain.
Jean Dionis
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Quatre millions de Français sont seuls au monde
Alors que 60% des Français s’apprêtent gaiement à partir en vacances en famille, ceux qui resteront cet été — comme tous les autres jours de l’année — seuls chez eux, sans aucun parent ni ami à qui parler, n’ont jamais été aussi nombreux. Selon une étude exclusive de la Fondation de France pour « le Parisien » - « Aujourd’hui en France », 4 millions de personnes en France souffrent de solitude.
Pour la première fois, ce n’est pas le sentiment d’isolement qui a été comptabilisé, mais une réalité objective. Un Français sur dix a moins de deux ou trois « contacts directs » — une conversation personnelle avec quelqu’un — par an.
Les jeunes ne sont pas épargnés
Comment est-ce possible alors que les moyens d’entrer en relation avec autrui n’ont jamais été aussi nombreux? « Aujourd’hui, les liens sont multiples, mais faibles », analyse le sociologue Jean-Claude Kaufmann. On déménage davantage, on voit moins sa famille, on divorce, au boulot les amis se font rares… C’est ce qu’Alain Souchon appelait dans un tube l'« ultramoderne solitude », et qui a sauté aux yeux des Français en 2003 lors de la canicule. Les décès étaient davantage causés par l'isolement que par la chaleur. Mais les jeunes ne sont plus épargnés. L’isolement touche de plus en plus les quadras et les quinquas, dont nombre de femmes. Selon un récent sondage TNS Sofres, celles qui sont âgées de de 35 à 49 ans et qui habitent en ville sont particulièrement touchées.
Faut-il pour autant regretter l' « ancien temps », celui où l’on vivait entouré par sa famille, sous le même toit parfois? « La « société du village » d’antan avait quelque chose de très étouffant », conclut Jean-Claude Kaufmann, qui pense qu’on ne reviendra jamais en arrière. La solution? « Il nous faut inventer des moyens pour limiter au maximum les trous dans le filet et repérer les personnes qui sont seules », conclut le sociologue. Cafés sociaux, habitats collectifs… Autant de projets que soutient la Fondation de France.