J'ai assisté samedi soir à la 8ᵉ édition de la Nuit du sport à Agen. Toute la famille sportive agenaise était rassemblée : les sportives et les sportifs, leurs coachs, leurs entraîneurs, leurs dirigeants, mais aussi les bénévoles et les supporters de ces clubs. Et l'ambiance était franchement bonne. Tout est loin d'être parfait, mais à Agen, les clignotants en matière de pratique sportive sont clairement au vert. Et c'est d'ailleurs logique, car, si l'on considère l'ensemble des sports pratiqués à Agen, on peut dire qu’en matière de sport, Agen, c'est costaud !
Et, d'une certaine manière, les chiffres parlent d'eux-mêmes :
Agen, c'est à peu près 8 600 licenciés dans 60 clubs sportifs pour une ville de 32 000 habitants. Un licencié pour quatre habitants, c'est un niveau de pratique sportive très intense.
Agen, c'est une pratique sportive bien répartie entre garçons et filles. 44 % de nos licenciés, ce sont des filles, là encore un bon score par rapport à la moyenne nationale.
Agen, c'est aussi des infrastructures sportives denses et de qualité, avec comme navire amiral la Plaine des Sports et le stade Armandie, mais aussi le complexe nautique Aquasud ou le centre omnisports Jacques-Clouché. Ces infrastructures nous ont permis de recevoir des événements sportifs de niveau national, voire international : nous pouvons citer le Tour de France 2024, le championnat de France Élite de gymnastique 2025 ou encore le match de rugby U20 France-Écosse.
Agen, ce sont enfin de vraies politiques publiques sportives : on peut citer, parmi les succès, les parties majoritaires du jeu d'échecs, qui nous permettent d'apprendre à jouer aux échecs à tous nos élèves de CE2, CM1, CM2, soit environ 600 élèves par an.
On peut citer aussi le dispositif « Savoir nager », mais aussi le dispositif « Savoir rouler à vélo ». Là encore, c'est le travail coordonné de l’Éducation nationale et de la Ville qui permet d'initier à la natation et au vélo des centaines de jeunes Agenaises et Agenais par an.
Ce travail de fond, bien entendu, les personnes en charge de l'évaluation des politiques sportives locales l’ont bien vu. Et notre ville a été récompensée en 2025 par le beau label de « Ville européenne du sport 2025 », décerné seulement à quatre villes françaises.
En matière de sport, à Agen, les fondations sont solides, et la soirée de samedi nous a permis d'en devenir pleinement conscients et de commencer par dire notre gratitude à toute la famille du sport agenais pour nos fondations solides que nous avons bâties ensemble sur plus d'une génération.
Mais, quel que soit le bonheur et la fierté légitime que nous avons ressentis samedi soir devant ce bilan positif du sport agenais, le pire serait de s'endormir sur nos lauriers.
La question est simple : que pouvons-nous faire pour prolonger et amplifier le succès de notre politique sportive à Agen ?
Avant de construire un plan d'action détaillé, je crois qu'il nous faut prendre du temps pour bien apprécier la place du sport dans notre société moderne.
Si j'essaye de mettre un peu d'ordre dans mes idées quant à cette fonction du sport, j'identifie clairement trois missions principales directement liées à l'activité sportive.
Le sport, c'est d'abord et de loin le meilleur médicament que nous pouvons prendre pour rester en bonne santé. D'innombrables études confirment le lien direct entre la pratique du sport et l'allongement de l'espérance de vie en bonne santé. À titre d'exemple, le sport permet de tenir à distance, chez la plupart de nos concitoyens, des maladies aussi massives que le diabète, les insuffisances cardiaques ou encore l’hypertension.
Le sport, c'est aussi la certitude de tisser des liens sociaux, sans lesquels nous sommes tous en grande fragilité par rapport aux enjeux de santé mentale (dépression, solitude…).
Le sport, c'est enfin le jeu : le bonheur du jeu qui nous fait rire, qui nous pousse à nous dépasser. C'est clairement une antidote contre la peur et l'inquiétude qui gagnent notre époque et nos sociétés modernes.
Et ces trois dimensions du sport - le sport-santé, le sport-relation, le sport-jeu - donnent clairement une nouvelle place, plus centrale, dans la vie sociale de la cité, en première ligne contre des fléaux majeurs de notre vie quotidienne : sédentarité, solitude, angoisse…
La politique sportive va devoir sortir de son couloir, de son silo, et développer des interfaces avec d’autres politiques publiques, notamment municipales, et je pense notamment à l’interface entre le sport et les écoles maternelles et élémentaires, entre le sport et les politiques publiques de lutte contre la solitude, entre le sport, enfin, et la prévention de la délinquance.
Plus que jamais, nos villes et leurs citoyens doivent investir dans le sport, mais en anticipant les nouvelles attentes de nos concitoyens : sport santé, sport informel…
À chacun de nous de faire un bout du chemin dans cette refondation de la pratique sportive d’Agen !
Vous verrez… quelque chose me dit que la mayonnaise va prendre à Agen !
@+,
Jean Dionis, maire d’Agen

