La Ville d’Agen a inauguré, vendredi 26 septembre 2025, sa nouvelle école Paul CHOLLET.
Il s’agit d’une école primaire complète avec une école maternelle et une école élémentaire. Elle accueille depuis la rentrée de septembre 316 élèves répartis en plus de 12 classes. Elle est complétée par un accueil de loisirs sans hébergement qui remplacera celui de Donnefort.
Cette inauguration est l’aboutissement de deux promesses :
- Premièrement, donner aux quartiers nord-est d’Agen (Montanou, Bézis, Donnefort) une école primaire d’excellence.
- Deuxièmement, baptiser cette école de la République du beau nom de Paul CHOLLET, maire d’Agen de 1989 à 2001.
D’abord, donner une école d’excellence aux quartiers nord-est d’Agen :
- L’école Paul Langevin était une école vieillissante des années 1960. Il fallait donc la moderniser. Elle était placée à l’extrême limite nord de la ville, enfermée dans le seul quartier de Montanou. Il était nécessaire de la rapprocher et de la recentrer des deux autres quartiers nord-est. La nouvelle école Paul CHOLLET doit être l’école partagée de ces trois quartiers, en complément de l’école de Bézis.
- L’école Paul Langevin était située dans le périmètre à risque créé autour de la société De Sangosse, très belle société agenaise spécialisée dans le phytosanitaire. Il était important de sortir notre nouvelle école de ce périmètre.
- Enfin, il était important de construire cette nouvelle école dans le parc Mathieu, au milieu des arbres et des mares, pour rafraîchir la température extérieure de cette école. Faire une école du XXIe siècle, de la transition écologique.
Mais un projet d’école d’excellence n’a pas de sens s’il se limite à la modernisation et à l’amélioration du patrimoine immobilier. La Ville d’Agen a donc travaillé, main dans la main, avec l’Éducation nationale.
Au final, l’école Paul Langevin bénéficiera de la quasi-totalité des moyens supplémentaires réservés à tous les établissements scolaires des quartiers politiques de la ville.
Je veux en remercier tout spécialement l’État et les différents directeurs de services académiques qui se sont succédé lors de la vie de ce projet.
Ce projet a été âpre, difficile.
Il a d’abord été difficile pour des problèmes d’urbanisme.
La vérité est qu’après l’avoir voulu, le projet a véritablement été lancé en 2017, avec le dépôt du permis de construire. Le premier obstacle a été celui du Plan de Prévention des Risques d’Inondations, qui classait par crainte ce terrain en zone inondable, en raison de la proximité avec la Masse. Ce classement de 2010, fondé sur une crue de 1993, faisait abstraction de tous les travaux de gestion des crues entrepris depuis en amont.
Mais nous n’avons pas abandonné. Nous sommes restés déterminés et, à force de volonté, nous avons obtenu la modification de ce plan. Votée et approuvée par l’État, elle a rendu le terrain constructible et levé le blocage. Puis, avec le dépôt du permis de construire en février 2024, la pose de la première pierre en juin 2024 et, aujourd’hui, la fête populaire qu’est cette inauguration, l’école Paul Chollet s’élève sur le terrain du parc Mathieu.
Il a ensuite été difficile par son financement.
Le projet complet — école maternelle, école élémentaire et accueil de loisirs sans hébergement — coûte plus de 12 millions d’euros TTC.
Il serait injuste de dire que, dans cette aventure, nous avons été seuls. Nous avons trouvé des oreilles attentives, des intérêts communs et des financements pour construire cette école. Je veux d’abord remercier l’État, Monsieur le Préfet de Région, cher Étienne Guyot, qui a été des nôtres dans ce rendez-vous avec les Agenais et qui a permis de bâtir l’école Paul Chollet en la soutenant à hauteur de 3 millions d’euros, ce qui a été considérable et décisif.
L’ALSH a aussi bénéficié d’un soutien de la CAF, dont je remercie la présidente Béatrice Bourgarel. Et bien sûr, merci à l’Agglomération d’Agen, notre grande sœur, qui œuvre à hauteur de 1,7 million d’euros pour l’avenir agenais.
Mais, comme dans toutes les aventures, nous avons aussi connu notre part de déceptions. Et j’interpelle ceux qui ne sont pas au rendez-vous de ce chantier éminemment symbolique. J’interpelle le Département, qui est là, mais seulement à hauteur de 150 000 euros, soit un peu plus de 1 % du financement total.
Pourquoi cette absence ? Alors que le Conseil départemental est présent au contrat de ville. Alors qu’il a une responsabilité dans les politiques publiques en matière d’enfance et de jeunesse, il se devait d’être un partenaire naturel de ce projet. Pourquoi, sur ce dossier, le Département a-t-il perdu de vue sa responsabilité sociale ? Les familles politiques qui ont la responsabilité de sa gestion ont-elles perdu leur boussole sociale ? Pourquoi être absent, ou quasi absent, dans les quartiers d’Agen ?
J’interpelle aussi nos différentes oppositions passées qui, conseil municipal après conseil municipal, nous ont répété : « Monsieur le Maire, cette nouvelle école, vous ne la ferez jamais ! ». Nous les avons fait mentir. Cette école est le symbole même que, lorsqu’on veut le bien des Agenais, on s’applique avec détermination à trouver des solutions. On surmonte les difficultés, car c’est pour les Agenais.
À la fin, cette école, nous l’avons faite. Les enfants et leurs enseignants sont heureux de leur nouveau cadre de vie et c’est l’essentiel.
Première promesse tenue, celle d’une école d’excellence dans nos quartiers politiques de la Ville.
Nous avions ensuite promis de faire mémoire de Paul Chollet.
À l’occasion des obsèques du Docteur Chollet, le 16 décembre 2022, sous les voûtes de la Cathédrale Saint-Caprais, j’avais fait le serment de faire mémoire de son œuvre, et aujourd’hui, la Ville tient parole.
La Ville a déjà initié ce travail de mémoire : elle a tenu parole avec la crèche qui renvoie à la figure du pédiatre, elle a tenu parole avec la soirée en son honneur et avec le film qui retrace sa vie, et aujourd’hui elle tient parole avec cette école qui renvoie au lien qu’il avait avec la jeunesse des quartiers d’Agen.
Nous avons fait le choix de baptiser cette école du nom d’un des maires d’Agen qui a sans doute le plus aimé ce quartier et ses habitants.
Mais pourquoi faire mémoire de Paul Chollet ? Pour que sa mémoire vive et que les Agenais puissent s’abreuver à cette source. Nous le faisons pour qu’il continue à nous inspirer.
Paul Chollet, pédiatre, avait le souci de la jeunesse agenaise. Il aimait profondément les jeunes, connaissait les clefs de leur bonheur et de leur réussite. Il a tant aimé et tant été aimé dans les quartiers d’Agen, dont il avait fait une priorité, parce qu’il y trouvait une vie intense et véritable, la joie sur les visages et le bonheur dans les yeux. Nous voulons nous inspirer de cette sympathie active entre Paul Chollet et les habitants des quartiers agenais.
Derrière la figure de Paul Chollet, il y a les valeurs qu’il incarnait au quotidien et que la Ville veut retrouver dans le quotidien des petits Agenais :
- le travail, qui doit être la condition sine qua non de la réussite des écoliers,
- le refus du sectarisme et de tous les racismes, qui doit être la règle du vivre-ensemble agenais,
- et enfin une juste ambition agenaise, qui doit obliger chaque écolier agenais à regarder vers le haut et vers la performance sans trembler.
C’est également une fierté plus personnelle. Dans ma vie, si j’ai été quelque chose, en dehors d’être un enfant adopté par les Chollet et leur famille, c’est d’avoir été un élève de Paul Chollet.
Nous l’avons faite, cette fameuse école Paul Chollet dans le parc Mathieu, pour les enfants de Montanou, de Bézis et de Donnefort.
Fierté légitime.
@+,
Jean Dionis, Maire d’Agen
PS : retrouvez le texte de mon discours en pièce-jointe.
