Cette année, je me suis rendu, avec Théo, jeune militant, à l’université de rentrée du Modem à Guidel, dans le Morbihan.
Franchement, il faut le vouloir !!!
Faire 1 300 km en bagnole sur un week-end, c’est quand même une belle preuve de ma passion constante pour la vie politique française.
Et je ne fus pas déçu. Le cru 2024 a rempli sa fonction à la fois au niveau amical et politique.
Week-end amical d’abord,
Beaucoup d’entre nous ignorent la dimension sociale et amicale d’un parti politique. Elle est pourtant bien réelle et je peux témoigner que, parmi mes amis de longue date, il y a de très belles amitiés, nouées dans le combat politique pendant plusieurs décennies.
Et à titre d’exemple, j’ai été heureux de retrouver, en toute simplicité et en toute fraternité, deux amis qui sont embarqués dans l’aventure ministérielle du gouvernement BARNIER : notre ministre de la Santé, Geneviève DARRIEUSSECQ, et notre ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël BARROT.
C’est une des richesses de la vie partisane de pouvoir avoir un accès direct à des personnes qui, tout en devenant ministres, restent pour autant des militants et des amis.
Week-end politique ensuite,
Que retenir de ce week-end ? Quand je mets un peu d’ordre dans mes idées, c’est clairement le discours de Bernard CAZENEUVE, ancien Premier ministre socialiste et invité à notre université d’été, et la réponse que lui a faite François Bayrou, qui, pour moi, ont dominé ces trois jours politiques.
J’ai la chance de connaître un peu Bernard CAZENEUVE.
J’attendais donc avec intérêt son analyse sur la situation politique actuelle de notre pays.
Bernard CAZENEUVE a fait, devant les 500 cadres et militants du MODEM, un grand discours (à retrouver ici), et nous ne nous y sommes pas trompés. Nous l’avons salué chaleureusement en tant que tel.
Son message était très clair :
« Nous sommes dans une drôle de rentrée politique. Ne baissons pas la garde ! Le risque d’accession de l’extrême droite au pouvoir est toujours aussi élevé, et nous devons travailler à empêcher cette perspective tragique, notamment en faisant vivre le Front républicain qui nous a permis de battre le Rassemblement national en juillet dernier. »
J’ai apprécié son positionnement, honnête, clairement à gauche, clairement socialiste, et en même temps, prêt à travailler avec la famille centriste, et plus largement avec tous les républicains rejetant les dangers de l’extrémisme (il n’a épargné ni la direction actuelle du Parti socialiste et ses compromissions avec LFI, ni Jean-Luc Mélenchon, traité avec humour de : « Leader Maximo du nouveau Front populaire et de démocrate Minimo »).
François Bayrou lui a répondu sur le fond (à retrouver ici). Il a d’abord défendu avec panache et avec justesse la participation de notre parti au gouvernement BARNIER.
Mais surtout, face à la montée des extrémismes dans la société française, il a défendu encore une fois la ligne politique qui consiste à vouloir partager le gouvernement de la France avec toutes les familles qui rejettent le double extrémisme, de gauche comme de droite, à la condition expresse que chacune de ces grandes familles de gouvernement soit respectée dans son identité politique.
François Bayrou a alors mis, au cœur de son plaidoyer, la proposition de modification de la loi électorale des législatives pour aller vers ce que l’on appelle communément la proportionnelle.
Sans cela, il y aura toujours des tentations mortifères pour que la droite fasse alliance avec l’extrême droite et que la gauche fasse de même avec l’extrême gauche.
Il nous a clairement mobilisés sur cet enjeu en identifiant le danger que cela ne soit pas une priorité du nouveau gouvernement. Il a évoqué clairement, devant nous, un mystérieux quatrième alinéa de l’article 11 de notre Constitution. Celui-ci affirme la possibilité d’un référendum d’initiative citoyenne répondant à la double condition de la proposition d’un cinquième du Congrès (députés + sénateurs, soit la nécessité de rassembler 185 parlementaires, c’est faisable) et rassemblant la signature de 4 millions de citoyens.
40 000 signatures par département, cela n’avait pas l’air d’impressionner plus que cela notre président.
Drôle de rentrée politique, cela résonne dans ma tête et dans mon cœur comme le tristement célèbre « drôle de guerre », quand la France et l’Angleterre, formellement en guerre contre les nazis en septembre 39, ont attendu passivement, de manière coupable, pendant neuf mois que la machine de guerre nazie ne les écrase en juin 40.
Ne dramatisons pas trop. Mais la leçon de cette université de rentrée était clairement une leçon de vigilance.
Vigilance dans un contexte géopolitique international très dangereux.
Vigilance dans un contexte politique national, confus et instable.
Je crois que cette université de rentrée était une vaccination nécessaire et que cela valait bien l’effort de s’arracher à notre douceur lot-et-garonnaise le temps d’un week-end.
@+,
Jean Dionis, Maire d’Agen
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