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Les réflexions d'un élu engagé au service de sa ville et de son territoire

Réforme des retraites : Sortie de crise

Publication : 16/04/2023  |  17:48  |  Auteur : Webmaster

Je viens de relire mes chroniques personnelles sur la réforme des retraites, notamment, celle du 5/12/2022 (« lire  Réforme des retraites : Le temps du débat citoyen | Jean Dionis) et celle du 20 mars 2023, (lire Réforme des retraites : Et maintenant que faire ? | Jean Dionis)... et , au final, j’ai le sentiment d’avoir assisté à un évènement politique considérable certes, mais typiquement français, prévisible et douloureux.

Prévisible, parce que la France n’a pas de tradition de négociation sur ses réformes sociales importantes et qu’en final elles sont portées quasi-exclusivement par le pouvoir politique exécutif et donc, une nouvelle fois, chacun, gouvernement, syndicats, est resté bloqué dans son rôle et dans son couloir.

Douloureux, parce que le pays ressort de cette séquence politique profondément divisé avec notamment le Président de la République qui a eu certes le courage et la ténacité pour porter, jusqu’au bout de la promulgation, « sa » réforme des retraites, mais qui en paye le prix lourd en terme de méfiance de l’opinion publique.

Quoiqu’en disent les opposants à cette réforme, nous arrivons au bout de cette séquence politique avec la validation du respect de la constitution prononcée le 14 avril par le Conseil constitutionnel et par la promulgation de la loi par Emmanuel Macron, dès le lendemain, 15 avril.

Là encore, je fais la prévision toujours risquée que le mouvement d’opposition à la réforme va lentement, progressivement diminuer pour, sans doute, disparaitre avec l’été.

La question politique d’actualité est donc bien : « Et après la réforme des retraites, quelle sortie de crise ? »

Je me permets un premier avis citoyen à destination du Président de la République, que je soutiens, et de son équipe.  

Le Président de la République sort, de cette épreuve de force, impopulaire. C’est un fait et aucun artifice, tour de passe-passe politique ne lui fera retrouver rapidement la popularité auprès de nos concitoyens. Il lui faut donc, comme il le suggérait, assumer cette impopularité du moment, serrer les dents, laisser le temps nécessaire pour fermer certaines blessures… en se tournant résolument vers les enjeux stratégiques du pays, vers l’intérêt général, vers le long terme. Ne pouvant pas se représenter en 2027, il a la liberté considérable de ne pas avoir à préparer personnellement cette échéance.

Je l’appelle ensuite à mettre en œuvre son programme présidentiel, notamment ses engagements du 2ème tour : faire de la transition écologique l’axe prioritaire de son deuxième mandat et promouvoir une nouvelle gouvernance plus collective et plus proche du terrain, notamment avec la démarche du Conseil National de la Refondation.

A ce titre, la polémique née pendant le conflit de la réforme des retraites sur la légitimité pour le Président de la République à mettre en œuvre le programme qu’il a présenté aux électeurs est particulièrement éclairante sur les véritables convictions des parties en présence.

Les bonnes consciences de nos oppositions font mine de découvrir la cinquième république, sa constitution, l’élection du Président de la République au suffrage universel à deux tours et avec uniquement deux finalistes au deuxième tour (les deux candidats arrivés en tête au premier tour).Nos bonnes consciences font mine de découvrir le caractère éliminatoire du second tour (au premier tour, on choisit, au deuxième tour, on élimine…), affirment que nombre d’électeurs et électrices ont voté Macron pour éliminer Le Pen – ce qui est vrai - et, dans la foulée, en concluent que Macron n’est pas légitime pour mettre en œuvre le programme présidentiel qu’il a présenté aux Français, ce qui est proprement inacceptable.

Car alors, à titre d’exemple, François Mitterrand, élu de justesse par une alliance de circonstance contre le Président sortant Valéry Giscard d’Estaing, était-il légitime en 1981 lorsqu’il porte la suppression de la peine de mort, peine de mort largement majoritaire dans l’opinion publique ?  Et bien, oui, il l’était parce qu’il avait eu le courage de le présenter dans son programme, avant l’élection, à une opinion publique qui n’en voulait pas.

Sauf à réduire l’élection présidentielle à la sélection d’un hypothétique profil « d’homme ou de femme d’Etat » et son programme à un vulgaire exercice de communication, le programme présenté par le Président de la République a bel et bien valeur de contrat entre le peuple souverain et son représentant.   

Emmanuel Macron et celles et ceux qui le soutiennent, doivent, à mon humble avis, revenir à la source de leur légitimité, à l’élection présidentielle et au programme qu’il y a présenté.

Mais, alors, il est impératif d’y sentir le souffle puissant de la volonté de changement. Prenons l’impératif affirmé d’établir une nouvelle gouvernance. Et bien, commençons par multiplier les innovations, les expériences de terrain avec les maires, avec les collectivités locales, avec les entreprises sous la coordination du Conseil national de Rénovation, puis tirons en la substance de changements législatifs profonds, en matière de décentralisation, de gouvernance sanitaire, de démocratie locale….

Un même besoin de souffle puissant est attendu en matière de transition écologique. On nous dira que des choses ont été faites, que les choses avancent…peut-être, sans doute.

Mais, la période réclame non pas l’administration des affaires courantes, non pas le cabotage à vue sans perspective à long terme, mais, (avec, pour compagnon, Danton), de l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace… sur ces deux axes prioritaires de la transition écologique et de la nouvelle gouvernance.   

Comme beaucoup de Français, à la sortie de cette douloureuse réforme des retraites, j’attends du Président de la République, avec l’aide du gouvernement, qu’il garde le cap, qu’il continue à mettre en œuvre, avec le Parlement, le programme sur lequel il a été élu.

Et la popularité présidentielle, me direz-vous ? je fais le pari qu’elle reviendra doucement, avec le souffle du changement, avec les résultats de l’action, même s’il est bien loin le temps où les Présidents de la République bénéficiaient d’une bonne image tout le long de leurs mandats.

A chacune et à chacun de nous de faire sa part dans les grands chantiers que nous appelons de nos vœux. Ce serait trop facile et trop lâche de reprocher tous nos blocages à un seul bouc émissaire.

Après le rude hiver de la réforme des retraites, le printemps du changement ? Chiche !

@+

Jean DIONIS

Crédit photo : Jacques Witt/SIPA

 

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