J’ai d’abord été perplexe, puis très en colère et enfin complètement mobilisé… Quand ? Me direz-vous ? Eh bien quand j’ai lu la Dépêche du 22 Novembre 2007 titrant : « Agen, ville la plus polluée d’Aquitaine ».
Le journal affirmait que l’air que nous respirions était le plus pollué de la région Aquitaine.
J’ai d’abord.été perplexe Car dans ma tête, ce n’était pas possible que nous soyons plus pollués que Pau ou Bayonne qui sont déjà des agglomérations plus importantes que la notre, plus pollués que Bordeaux, la capitale régionale dont l’agglomération a dix fois la taille de celle d’Agen et qui est autrement plus industrielle. Non vraiment, ce n’était pas possible.
Puis, j’ai été en colère. Car il fallait bien se rendre à l’évidence. L’AIRAQ (association agréée par le ministère de l’environnement pour la surveillance de l’air en Aquitaine), qui surveille notre air depuis 1997 et le compare régulièrement aux autres villes d’Aquitaine (Périgueux, Pau, Bordeaux…) confirme bien qu’Agen se situe toujours en queue de peloton et occupe régulièrement la dernière place en matière de qualité de l’air.
Alors bien sûr il y a des explications. Je veux bien entendre celles qui pointent sur l’absence de vent empêchant notre air d’être ainsi renouvelé. Mais j’ai déjà plus de mal avec l’explication qui affirme qu’Agen est dans une cuvette ne favorisant pas la dispersion des principaux polluants atmosphériques. Sincèrement, moi qui ai passé cinq ans de ma vie à Grenoble, littéralement coincé entre les massifs du Vercors, Chartreuse et Belldonne, je trouve qu’il ne faut vraiment pas exagérer dans ce sens.
Non, la réalité est sans doute plus simple. Notre air est pollué parce que nous avons des problèmes de circulation qui sont d’habitude ceux d’une ville beaucoup plus importante que la notre. J’étais en colère enfin, parce que j’ai trouvé pathétique la réaction d’Alain Bédouret, adjoint au maire d’Agen et délégué communautaire en charge de l’environnement, n’apportant aucune réponse en terme de réalisation à part quelques kilomètres de piste cyclable et renvoyant tout à d’hypothétiques projets à venir. Le « pompon » de l’annonce ridicule a été décroché par M. Bédouret lorsqu’il annonce dans ce même article qu’il initierait une étude sur la pollution de l’air alors que l’AIRAQ nous donne depuis dix ans toutes les données dont nous avons besoin avec une crédibilité scientifique incontestable.
Non, M. Bedouret, ce n’est pas d’une étude de plus dont Agen a besoin en matière d’environnement. Agen a besoin de sortir de l’immobilisme dans lequel vous l’avez plongé. Agen a besoin de bouger fortement, à l’unisson du Grenelle de l’Environnement en matière du développement durable. Il nous faut augmenter notre offre de transport public à la fois en spectre horaire mais aussi en couvrant la totalité de l’agglomération ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui.
Il nous faut changer complètement de politique de stationnement et de circulation en commençant par créer les 700 places de stationnement qui auraient du être faites dans ce mandat mais ne l’ont pas été. Il nous faut absolument desserrer l’étreinte de la voiture en centre ville, responsable majeure de la pollution atmosphérique.
Il nous faut développer au niveau de l’agglomération les pistes cyclables et les itinéraires piétons. Il faut, enfin que nos grands projets d’infrastructure routière avancent. Ce n’est pas acceptable que pendant ces 6 ans, nos projets de rocade Agenais n’aient pas avancé (je pense d’abord à la Rocade Beauregard 113) alors que celles de Villeneuve et Marmande progressaient. Il s’agit d’un enjeu majeur pour nous.
Pierre Chollet, pneumologue au Centre Hospitalier d’Agen l’a clairement dit : il existe un lien incontestable entre la dégradation de notre air agenais et la hausse du nombre de patients atteints de maladies respiratoires (asthme, maladies inflammatoires chroniques…). Oui, il y a de quoi être en colère lorsque l’on met face à face le bilan catastrophique d’Agen en matière de qualité de l’air et l’insouciance et la légèreté des réponses municipales.
Après le « coup de gueule », vient maintenant le temps de la mobilisation.
En matière de développement durable, est ce que nous Agenaises, Agenais, avons décidé de nous bouger, oui ou non ?
Je veux vous faire part de ma détermination à faire d’Agen une ville exemplaire en matière de développement durable si les agenaises et les agenais nous honorent de leur confiance les 9 et 16 Mars prochains.
Vous voulez qu’Agen bouge en matière d’environnement ? Alors rejoignez nous ! Nous allons mettre ensemble l’environnement au coeur de l’action municipale.
Actualités
Toute l'actualité de Jean Dionis
28/11/07 - « Agen, ville la plus polluée d'Aquitaine… on se bouge, oui ou non? »
Réagir à cet article