Agen a effectué Vendredi 20 Janvier le lancement de son comité local du Conseil National de la refondation pour la thématique du « Bien Vieillir ».
J’ai déjà eu l’occasion de dire tout le bien que je pensais de cette démarche de Conseil National de la Refondation ainsi que tous les éclaircissements méthodologiques qu’elle appelait si on tenait vraiment à ce que le CNR soit le vecteur d’une véritable révolution de gouvernance dans notre pays, pour reprendre les mots de notre Président de la République, Emmanuel Macron. Pour cela, merci de lire ma chronique à ce sujet (en cliquant ici)
Mais un « CNR bien vieillir à Agen », c’est comme toujours un curieux cocktail de rencontres de femmes et d’hommes partageant les mêmes convictions, de volontés fortes et d’évènements fortuits.
J’ai eu la chance de croiser, sur la route de mon parcours de vie, Jean-Christophe COMBE , l’actuel Ministre des solidarités alors qu’il était jeune conseiller technique du groupe Union Centriste du Sénat. Je l’ai retrouvé, Ministre, en pleine forme, alors que je cherchais du soutien du côté de l’Etat pour notre politique municipale agenaise de lutte contre l’isolement.
Jean-Christophe COMBE me propose alors non seulement de m’aider dans nos initiatives contre l’isolement, mais d’en faire une des axes forts de son CNR sur « bien vieillir » et voilà comment toutes les parties prenantes locales des services et des soins à nos anciens se sont retrouvés dans la salle des Illustres dans notre Hôtel de ville d’Agen pour imaginer les progrès qui pourraient être faits dans ce domaine.
2 h plus tard : je participe à la synthèse de ces travaux et d’entrée, le inistre l’éclaire d’une phrase qui m’a marqué : « Bien vieillir, ce n’est pas rajouter des années à la vie, mais bien plutôt mettre de la vie dans chacune de nos années ».
La synthèse des travaux va insister sur, trois conditions majeures pour être le plus heureux possible dans la dernière partie de sa vie.
D’abord, maintenir vivant le lien social et citoyen . La solitude imposée tue aussi froidement, aussi sûrement que la maladie. Nous l’avons appris durement à Agen, ces dernières années par la montée de la solitude de masse (Agen : 32 000 habitants, 18 000 adresses, 10 000 adresses de personnes vivant seules) et par les faits divers qui nous ont giflés comme le décès de Mme Garenne retrouvée morte deux ans après son décès à 66 ans, dans l’indifférence absolue, à 100 m de la Mairie (lire chronique juste ici).
Bien vieillir, c’est d’abord rester en relation avec sa famille, avec ses voisins et avec son village ou sa ville. Et la synthèse présentée insistait sur l’absolue nécessité d’anticiper les ruptures relationnelles auxquelles on doit faire face : la retraite avec la perte des relations sociales professionnelles, les fameux copains de boulot, mais aussi, le décès d’un conjoint, etc.
Un consensus se dégageait sur la bonne résistance des liens familiaux qu’il convient juste d’adapter à des données nouvelles : les familles tiennent le coup mais elles sont plus petites et plus éclatées géographiquement et là les nouvelles technologies peuvent jouer un rôle positif (penser aux vidéos échangées, aux boucles WhatsApp familiales, aux FaceTime, etc.
Par contre, les relations entre voisins se distendent très rapidement et sont remplacées par un anonymat glacial. Que faire ? Réinventer une animation de quartier… Il y a urgence.
Bien vieillir, c’est ensuite s’adapter en permanence à la réalité de nos capacités physiques et affectives . C’est donc d’abord accepter avec sagesse le déclin inéluctable de nos capacités physiques et intellectuelles ainsi que refuser le déni qui empêche les adaptations salvatrices. S’adapter, c’est aussi bien corriger à temps sa vue, son audition déclinantes. Mais, c’est aussi changer, à temps, de logement pour des raisons d’accessibilité ou simplement financières. C’est enfin prendre la décision difficile de sortir d’une solitude étouffante pour s’installer près d’un enfant adulte, etc.
Bien vieillir, c’est enfin « résister à l’outrage du temps » en stimulant ses capacités physiques et intellectuelles par des activités notamment sportives et culturelles adaptées. Pensons par exemple aux très bénéfiques cours de gymnastique volontaire et autres groupes de marche, etc.
Bref, l’étape n°1 du CNR « bien vieillir », celle de l’effervescence de la réflexion collective, celle de la « tempête dans les cerveaux » s’est particulièrement bien déroulée à Agen.
Ce CNR « bien vieillir » va maintenant continuer sa vie jusqu’à alimenter les textes prévus par le gouvernement. J’espère qu’en même temps qu’un cadre et qu’un mandat clair seront donnés à l’échelon local pour construire ensemble la plateforme d’activités dont ont besoin les seniors de l’Agenais ainsi que la politique de lutte contre l’isolement adaptée à notre territoire.
Passionnant ce débat qui arrive en plein débat national sur les retraites, comme pour nous dire au creux de l’oreille : l’âge de départ légal à la retraite, le montant des pensions, ok très important mais, ce n’est qu’un aspect du défi de société qu’est le « Bien Vieillir » !
Et maintenant, Agen va se mobiliser avec ses partenaires, le Conseil Départemental et bien sûr l’Etat !
Et si la belle devise de notre carte de vœux municipale - « En 2023, prenons soin de nos voisins, prenons soins de nos anciens ! » - devenait notre cap pour la nouvelle année…
Venez, avec nous, dans la belle équipe d’Agen pour inventer une nouvelle fraternité de terrain !
Agen recrute…
@+,
Jean Dionis
Maire d’Agen