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Les réflexions d'un élu engagé au service de sa ville et de son territoire

Solidarité entre ruraux et urbains : L’intercommunalité, une réponse pertinente.

Publication : 17/01/2022  |  09:41  |  Auteur : Webmaster

Depuis le 1er janvier 2022, les deux intercommunalités de l’Agglomération d’Agen – plutôt urbaine avec ses 96 000 habitants et ses 31 communes - et celle de Porte d’Aquitaine en Pays de Serres (PAPS) – rurale avec ses 5300 habitants et ses 13 communes ne forment plus qu’une seule et même Agglomération d’Agen.

Les raisons de ce « mariage » sont multiples. L’Agglomération et la PAPS sont gagnantes dans ce rapprochement, justement parce qu’elles sont complémentaires dans de multiples domaines (tourisme, agriculture, logement, etc). Mais un tel rapprochement pose une question de fond : faut-il créer de grandes intercommunalités comprenant en leur sein à la fois des zones urbaines et des zones rurales ou bien au contraire, chaque intercommunalité doit-elle rester chez soi et assumer sa spécialité (rurale, urbaine) en matière d’aménagement du territoire.

 

J’ai longtemps été favorable à la proximité, au « chacun chez soi et les vaches seront bien gardées » et, par voie de conséquence, à une carte de l’intercommunalité du Lot-et-Garonne, émiettée comprenant jusqu’à plus de 25 structures intercommunales pour un département de plus 330 000habitants et de 317 communes.   

Je ne le suis plus pour deux raisons fondamentales.

 

D’abord, parce que la vie quotidienne a parlé et de manière administrativement invisible, elle a rassemblé, dans la même unité de vie quotidienne, dans les mêmes bassins de vie (mêmes lieux de scolarisation des enfants, mêmes zones d’activité pour le travail des parents, mêmes centres de soins, mêmes lieux d’activités commerciales) des ensembles importants et hétérogènes aussi bien ruraux qu’urbains. C’est exactement le cas de figure pour l’urbaine « Agglo » d’Agen et la rurale, « PAPS ». Ruraux et urbains, peut-être, mais tous Agenais en ce qui concerne la vie quotidienne.

 

Enfin, parce que les mécanismes de solidarité entre le rurale et l’urbain qui préexistaient (l’Etat, la Région, le Département) ont tous reculé.        

Entendons-nous bien. La France reste un des pays au monde où les transferts entre les personnes à forts revenus et celles à revenus modestes sont les plus élevés et bien évidemment, ces transferts concourent au maintien en territoire rural d’une partie de la population nationale.

Mais, en même temps, nous assistions à des phénomènes contraires de long terme en matière d’administration territoriale : Diminution de la dotation globale de fonctionnement de l’Etat aux communes, effacement des Conseils départementaux en tant que partenaires financiers de premier plan des communes, Conseils régionaux pour l’essentiel marginalement présents vis-à-vis des collectivités du monde rural…

 

C’est bien connu. La nature a horreur du vide.

Et c’est  l’intercommunalité  qui a été la réponse, en milieu rural, à ces absences ou à ces désengagements. C’est flagrant dans l’évolution des financements des projets des communes en milieu rural en Lot-et-Garonne : la Région est pour l’essentiel absente, le Conseil départemental, traditionnellement le principal financeur de ces communes, a disparu en une décennie. Restent l’Etat et ses outils d’aménagements ruraux (DETR) et les intercommunalités.

 

Et c’est là qu’une intercommunalité comprenant rural et urbain prend tout son sens. En effet, la richesse économique et la densité élevée en population, et donc la richesse fiscale se concentre dans les zones urbaines.

 

S’en tenir à des petites intercommunalités rurales aujourd’hui, c’est se condamner à n’avoir que de très faibles ressources financières pour mettre en valeur son territoire. Il y a là une des raisons au décrochage de la ruralité française, clairement mise en lumière au moment de la crise des Gilets jaunes. Ce choix pouvait se comprendre lorsque l’intercommunalité ou les communes rurales étaient financées par des mécanismes de solidarité construits dans les échelons supérieurs de notre administration territoriale. Mais cette époque est révolue.

 

Si l’on veut un développement fort et équitable de ces territoires ruraux, alors il faut les arrimer fortement, c'est-à-dire dans le cadre d’intercommunalités fortes, ayant une partie urbaine et des ressources fiscales conséquentes (communautés d’agglomération, etc.) pour pouvoir bénéficier, de leur part, d’une réelle solidarité financière.

 

En ce sens, le mariage Agenais est pertinent. Rendez-vous en fin de mandat pour comparer les efforts d’investissement faits dans ces territoires avant et après cette fusion. L’Agglomération Agenaise apportera de l’argent, dans des proportions raisonnables et accessibles pour elle compte-tenu des ordres de grandeur économiques et démographiques concernés. Elle en retira des synergies nombreuses et fructueuses en matière agricole, touristique, résidentielle.

Beaucoup de gens très compétents ont diagnostiqué les difficultés de cette France périphérique, cette « France d’en bas ». Une partie du remède est chez le voisin, urbain. Il y a là un chemin pour une solidarité à portée de mains.

 

@+

 

  Jean DIONIS  

Maire d’Agen 

Les réactions

Il y a les belles idees et puis la réalité. Avant d être dans l agglo, des villages comme Astaffort, Pont du casse, on maitrisait les prix du raccordement domestique au réseau de l eau. Avec l entrée dans l'Agglo, le prix pour les habitants s est envolé, l abonnement en particulier. Je pense a des retraités de l agriculture, des ouvriers agricoles, des petits exploitants. Avec leur petite retraite, ils habitent une maison en 'centre bourg' comme vous dites. L eau est devenue tellement chère ! Je veux aller leur rendre visite en transport en commun:pas de bus de l agglo. Mes petits vieux ne me verront pas si quelques un n a pas la bonté de m y amener. Si leur maire gardait la main sur les devisionbdu village, ils pourraient encore le saisir pour des services, du quotidien. Mais un nombre croissant de décisions les concernant se prennent en conseil d agglo où le président voit l intérêt de ses urbains, ultra majoritaires, au détriment de ces petits vieux de la campagne. C est même pas une question de parti politique, juste une logique politico-arithmétique. Gauvain Sers peut encore chanter 'on est les oubliés'. Pour ce qu ils pèsent, mes petits vieux... Chantez, cher maire des rirbains, ils vivotent en silence, dignes. Valérie

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