L’ensemble des animations de Garonne en fête, qui cette année s’étalait entre le 4 août et le 22 août, a pris fin aujourd’hui et nous pouvons dès maintenant faire un bilan très positif de cette cinquième édition.
Pourtant cette cinquième édition, prise dans l’étau de la quatrième vague du Covid, menaçait d’être boudée par le public Agenais et par nos touristes du mois d’août.
Il n’en a rien été.
Et la ligne d’action des élus de l'Agglomération d'Agen, à savoir qu’il nous faut maintenant apprendre à vivre avec la pandémie et donc relancer toutes les animations qui sont autorisées en étant responsables sur le plan sanitaire, s’en trouve confortée.
La cinquième édition de Garonne en fait a été un succès sur ses classiques, et notamment sur la fameuse balade en kayak sur Garonne entre Saint Sixte et Saint-Hilaire de Lusignan. Plus de 130 bateaux se sont élancés samedi matin alors que le temps était maussade pour un mois d’août Agenais.
Mais cette édition a surtout été un succès par ses audaces, par ses innovations :
- Que ce soit l’ouverture de Garonne-plage du 4 août au 22 août, qui a été un vrai succès populaire, malgré une météo étonnament instable pour un mois d’août, avec des pointes de fréquentation à plus de 350 personnes par après-midi.... et je ne suis pas prêt d’oublier tous ces visages pleins de bonheur, souvent ceux de familles modestes que j’ai croisées sur la plage de Passeligne,
- Que ce soit le spectacle musical sur Garonne le jeudi 19 août,
- Que ce soit les superbes initiatives des communes riveraines, Saint sixte, Le Passage, Saint-Hilaire de Lusignan !
- Que ce soit même l’initiative un peu confidentielle cette année, là encore la météo n’a pas aidé, de relancer la nage en Garonne…
Grâce à Garonne en fête, de très nombreuses Agenaises et Agenaises ont retrouvé le chemin de leur fleuve et, depuis le début de cette initiative, c’était clairement notre objectif premier......
Ce succès qui va croissant d’année en année, ne tombe pas du ciel. Il est le fruit d’une demande forte et populaire d’une baignade publique gratuite à Agen pendant l’été qui rencontre une politique publique qui chaque année s’étoffe et se renforce.
Forts de ce succès, que faire ?
D’abord corriger et améliorer ce qui doit l’être. Nous allons le faire à chaud, quand nos mémoires ont encore un vif souvenir des obstacles rencontrés.
Ensuite, rechercher simplement quelles sont les bonnes pratiques en France. Je suis persuadé qu’une veille active des meilleures animations faites par les villes autour de leur fleuve, nous permettra à nouveau de donner à Garonne en fête, une nouvelle dimension pour sa sixième édition !
Je tiens à remercier toutes celles et tous ceux qui ont fait le succès de Garonne en fête, avec une mention spéciale pour nos deux services de la Communication et du Sport et qui ont été les véritables moteurs de ce bel événement de l’été Agenais !
Rendez-vous donc au cœur de l’été 2022 ! Je vous le promets, nous ferons encore mieux…
Mais ce nouveau succès de Garonne en fête doit de nous permettre de «dézoomer» et de réfléchir à l’ensemble des relations que l’agglomération d’Agen a avec Garonne, son fleuve nourricier.
Oui, il nous faut penser un véritable contrat naturel entre Agen et Garonne, pour reprendre la pensée de Michel SERRES et l’adapter à notre agglomération. Garonne en Fête n’est qu’un événement ponctuel d’un mouvement de fond beaucoup plus large qu’est la réappropriation collective du bien commun qu’est la Garonne.....
De ce mouvement, procède à la fois la reconquête par la ville d’Agen de ses berges de Garonne, c’est-à-dire le projet du Pont et du barreau de CAMÉLAT, (sans lequel cette reconquête ne se fera pas) mais aussi la sécurisation de ses réserves en eau potable, notamment pendant les périodes de étiage, en été, c’est-à-dire le projet de réhabilitation du barrage de Beauregard.
De ce mouvement, procède aussi toute notre politique de l’eau à Agen. L’eau potable d’abord, il faut toujours avoir en mémoire que la quasi-totalité de l’eau que nous buvons a été pompée en Garonne, et a été traitée dans nos usines d’eau potables pour en faire une eau de grande qualité.
C’est pour que nous gardions en mémoire cette vérité de base que j’ai tenu à ce que la filiale spécifique de notre délégataire en matière d’eau potable et d’eau usée, la SAUR, réponde au beau nom d’ « Eau de Garonne » !
Les eaux usées enfin, car il faut toujours avoir en mémoire que nos eaux usées après avoir été traitées dans nos stations d’épuration, retourne en Garonne et que nous avons un devoir de qualité et d’excellence sur ce traitement des eaux usées, non seulement pour nous les Agenais, mais aussi pour toutes celles et tous ceux qui vivent en aval d’Agen, de même que nous avons un droit de regard sur le traitement des eaux usées en amont de notre agglomération.
Et à ce niveau précis de ma chronique, je vous dois une double vérité.
La première est que les eaux de Garonne sont de qualité, surveillées à la fois par l’Agence Régionale de Santé et par les services de l’agglomération.
La deuxième, c’est que nous avons encore et toujours des efforts à faire dans ce domaine et c’est notamment pour cela que l’Agglomération continuera à investir dans la station d’épuration de l’AGROPOLE et en construira une nouvelle pour les besoins de la Technopôle Agen-Garonne à Brax.
Vous me direz que tout cela nous amène bien loin de Garonne en fête.
Non, comme je vous l’ai dit ci-dessus, Garonne en fête n’est qu’une des manifestations de ce nouveau contrat naturel que l’Agglomération d’Agen veut passer avec son fleuve nourricier.
J’entends déjà la voix de certains de nos anciens : « passer contrat avec la Garonne ? Mais Jean, tu déraisonnes… Garonne reste un fleuve puissant et capricieux. On ne passe pas de contrat avec un ennemi potentiel. On se prépare à le combattre. »
Je réponds à ces critiques que je respecte, car elles contiennent une partie de la vérité et de l’histoire garonnaises. En matière de lutte contre les inondations, Agen a fait de très gros sacrifices et nous recueillons aujourd’hui les fruits des sacrifices fait par nos prédécesseurs.
Il importe à la fois de terminer leur travail, mais aussi de ne pas sombrer dans un délire sécuritaire en matière d’inondations.
Une fois, ceci posé clairement, nous pouvons construire notre contrat naturel avec Garonne.
Nous prendrons du plaisir à nager dans Garonne, à y faire du bateau, à y pêcher, à se balader à vélo, à pied le long de ses berges.
Nous y puiserons toute l’eau de nos besoins et d’abord toute l’eau potable nécessaire à la vie confortable de ses 100 000 habitants.
Mais en contrepartie, nous traiterons notre fleuve avec un infini respect.
Nous mettrons toute notre énergie à ne jamais le polluer.
Je crois que Michel SERRES aurait aimé ce nouveau contrat naturel Agenais !