Notre club, le SUA rugby, a touché le fond vendredi soir.
Il a en effet perdu (24-28) à domicile, de manière incontestable, contre Bourg-en-Bresse, promu de la Nationale. Il se retrouve donc en fin de quatrième journée en position relégable en Nationale, car avant dernier, avec quatre défaites et seulement… trois points. Pire, à l’occasion de la venue de ce club, a priori largement à notre portée, le SUA n’a pas su briser l’humiliante série de défaites (31 !) dans laquelle nous sommes englués depuis maintenant plus d’un an.
En tant que Maire d’Agen, mais surtout en tant que supporter de club depuis ma plus tendre enfance, j’ai quitté le stade Armandie vendredi soir avec, dans le cœur, ce goût amer que je connais trop bien maintenant, mélange de tristesse et de colère. Je connais trop bien les Agenaises et les Agenais pour ne pas savoir que mon état d’esprit de vendredi soir était malheureusement partagé par nombre d’entre eux. Mais je sais aussi que la mélancolie et la nostalgie sont des mauvaises conseillères, surtout en temps de crise. Bref, ce week-end, j’ai mis mes idées en ordre sur ce sujet hypersensible qu’est le rugby pour nous Agenais, car enjeu de culture et enjeu d’image décisifs pour notre ville.
La vérité m’est alors apparue dans sa brutalité : notre club est en état d’urgence.
Il y a en effet urgence à gagner si nous ne voulons pas être relégués en Nationale la saison prochaine. Et à tous ceux qui essaieront de me rassurer en me disant qu’en Pro D2, la saison est très longue, j’opposerai la dure réalité de nos résultats après le premier bloc de nos cinq premiers matchs. L’état d’urgence, c’est le renforcement du pouvoir exercé par les autorités légitimes en cas de péril imminent. Et bien nous y sommes, en état d’urgence, en ce qui concerne notre club de rugby.
L’état d’urgence doit d’abord concerner le Président et son Conseil d’Administration.
Dans le rugby professionnel, le club est une société anonyme de droit privé.
Le pouvoir d’arbitrage interne ultime appartient aux propriétaires. Et cela se respecte. En ce qui concerne le SUA rugby, c’est donc d’abord au Président actuel Jean-François Fonteneau et à son Conseil d’Administration, d’exercer ce pouvoir d’arbitrage ultime, dans tous les domaines y compris sportifs.
Le président actuel, dans un club en état d’urgence, doit exercer de manière renforcée son pouvoir d’arbitrage de manière à unifier toutes les forces vives du club autour d’une même ligne, d’un même projet. Et mettons les pieds dans le plat, ce n’est pas le cas actuellement et le club perd beaucoup trop d’énergie dans des oppositions néfastes entre les tenants d’une ligne de « combat » et ceux d’une ligne de « jeu ». En situation de crise, d’état d’urgence, un chef, ça doit « cheffer ». J’invite donc Jeff Fonteneau et son équipe à « cheffer »… Dans tous les domaines, y compris sportifs, sur les arbitrages décisifs ultimes : le manager sportif propose, le Président dispose.
En ce qui concerne le manager sportif, je dois d’abord dire clairement que je me méfie comme de la peste des mécanismes de bouc émissaire qui nous font penser que l’éviction de celui-ci, en l’occurrence Regis Sonnes, serait un remède miracle pour le club. Je n’y crois pas une seconde.
Il reste que le manager sportif lui aussi doit participer à l’état d’urgence. Il a l’obligation de resserrer le dialogue et la ligne hiérarchique entre le Président, les joueurs et lui. Plus profondément, Régis Sonnes doit accepter, qu’à côté de son contrat de travail, il y ait maintenant, moralement, un contrat moral d’urgence à gagner, et ce contrat-là doit être négocié directement entre lui et le Président Fonteneau. Le coach sportif doit assumer, dans les médias, auprès des partenaires et des supporters l’ensemble des décisions sportives du club. Le club manque énormément de transparence à ce niveau-là et doit absolument progresser dans ce domaine.
Je me permets maintenant d’interpeller nos joueurs, et plus précisément nos avants.
Face aux promus de la Nationale, nous avons fait tout juste jeu égal en mêlée et en touche, de plus, nous avons été dominés dans toutes les phases dynamiques du jeu: rucks, etc... Pire que cela, nous avons été humiliés par trois essais adverses marqués sur des phases de groupés pénétrants, marqués avec une facilité inadmissible. Que faire pour que cela ne se reproduise pas ?
Il est clair que rien ne se fera si nos joueurs, et plus spécialement nos avants, ne réagissent pas d’abord en tant que professionnels de haut niveau, mais aussi en étant mobilisés par l’état d’urgence dans lequel est le club. J’invite nos joueurs à jouer, communiquer et prendre à cœur la situation d’urgence qui est la nôtre.
Et le Maire dans tout ça ? J’entends bien me mobiliser dans cet état d’urgence, mais en restant à ma place.
Ma place, c’est d’abord celle du représentant du propriétaire du stade Armandie qui est un stade municipal. Quelques soient les résultats à court terme du club, la responsabilité de la ville d’Agen est de porter le projet de la rénovation du stade Armandie à son terme, en Septembre 2022. Nous tiendrons parole !
En tant que Maire, je ferme la porte à tous les débats, à toutes les propositions aveugles qui tendraient soit à arrêter soit à diminuer le projet public de rénovation du stade et j’attends de pied ferme tous les brillants esprits qui voudraient bien m’expliquer qu’il ne fallait pas refaire la Tribune Ferrasse à bout de souffle après 50 ans de bons et loyaux services, que les spectateurs de La Tribune Lacroix doivent continuer de se mouiller par temps de pluie et qu’il n’est pas nécessaire de donner des vestiaires et des moyens corrects à nos jeunes pour qu’ils puissent progresser et atteindre l’élite nationale. Je tiens particulièrement à l'exception agenaise du Centre de formation qui a vu sortir les Guitoune, Huget, Machenaud, Dulin, Hériteau... Notre rôle est de garder cet élan territorial qui permet de garder Agen comme une place forte du rugby français. Le rôle de la formation est, et sera primordial pour une reconstruction dans le moyen terme et à moindre coût.
Agen a su grandir en rayonnant dans le Périgord, le Gers et le Tarn-et-Garonne comme tremplin pour des jeunes (Hériteau, de Florence, Fouyssac, et Belleau des 4 Cantons, ...). L'enjeu de la formation, primordial pour le sportif, sera déterminé par les infrastructures de la Ville d'Agen.
Ma place, c’est ensuite celle du partenaire financier majeur que sont la Ville et l’Agglomération pour le club. Nous le resterons tout au long de cette saison 2021-2022, justement parce qu’il y a état d’urgence. Mais bien évidemment, nous aussi, comptables de l’argent public, nous aurons les yeux ouverts à la fin de la saison et saurons adapter notre aide en fonction des résultats de notre club. Je suis à peu près certain que la plupart des partenaires financiers du club réagiront d’ailleurs de la même façon.
Il faut être lucide. Notre club est très affaibli. Je crois à sa lente et douloureuse reconstruction autour d’un projet fort.
Mais d’abord, gagner à nouveau.
D’abord s’éloigner de la zone de relégation en Nationale.
C’est cela l’Etat d’urgence auquel notre SUA doit faire face.
Maintenant. Tout de suite.
Jean Dionis
Très bien vu et écrit
Fleurance et non Florence !
Mon cher Jean, en tant qu’agenais de cœur, je ne peux qu’apprécier tes mots et me sentir solidaire de vous tous.
Je ne peux pas imaginer que les joueurs ne réagissent pas et que l’amour du maillot soit plus fort que tout ( je n’oublie pas une intervention de Laurent Lubrano en 2001, expliquant aux équipes UPSA ce qu’était cet amour du maillot !)
Amitiés
Benoît
Une cure rapide et probablement efficace consisterait a réunir tous les participants, joueurs et dirigeants, pour un moment de partage sur l'Institution SUA. Expliquer a certains qui l'ignorent ce que représente le maillot d'un club comme le SUA et l'honneur qui est le leur de succéder a de si glorieux anciens (qui eux ne jouaient pas pour vivre mais vivaient pour jouer). Juste partager un moment d'"union sacrée" qui se perpétuera sur le terrain. En foot Toulouse a récemment connu ce probleme. Suivre l'exemple des footeux et en plus toulousains! Comment a-t'on pu en arriver jusque la!?? Bravo Jean pour ta position sur le sujet, mesurée et positive.
Allez le SUA qui est suivi avec passion meme ici au Cambodge
Mon cher Jean tu as laissé des traces de larmes en écrivant ton propos.
va voir tolot dupont dubroca ils ont aime le sua comme ont aime une femme dans le combat ils aurais donnes leurs vies
Erreur!!!Mr le maire regardez l'actionnariat du stade toulousain, cela éclairera votre lanterne !!! Bien à vous
Je suis tout à fait d'accord avec votre analyse!
C'est clair, à chacun ses responsabilités et c'est d'abord au club ses dirigeants et son staff technique de prendre les décisions qui s'imposent si Agen, capitale historique ne veut pas prendre le chemin des La Voulte, Bagneres, Tarbes , Beziers, et autres clubs , eux aussi historiques en Nationale 1, 2 ou 3!!
Il y a urgence à changer de tête...surtout et à remettre de l ordre dans ce club
Bien qu'agenais depuis plus de 20 ans, je suis né dans les brumes septentrionales et donc assez étranger à la culture ovalienne si chère à notre ville.Pour autant, ce que j'ai vu (sur quelques matchs la saison dernière) m'a laissé perplexe et dubitatif.Car, soyons lucides, il s'agit de joueurs professionnels dûment rétribués pour...jouer et non regrader la pendule comme on a pu le voir chez certains,parfait petits ''fonctionnaires'' de stade.Quel employeur survivrait si ses personnels se tournaient les pouces en attendant l'heure de la ''débauche'' ? Pourquoi les réglements et les contrats des joueurs ne prévoient pas une clause de licenciement pour ''insuffisance au travail ''comme le prévoit le droit commun pour les autres catégories de salariés ? Si certains joueurs, hier et aujourd'hui ont su mouiller le maillot et faire honneur aux couleurs du SUA d'autres (nombreux) ont été et sont encore indignes de le porter.Dehors les fainéants !!
Mauvais recrutement.
Pas d âme.
Faiblesse à tous les niveaux.
Trop tard pour changer de staff.
Sainte ovalie priez pour le SUA.
Bravo, prêt à apporter mon aide si nécessaire...
vite une tribune signé des anciens agenais pour soutenir le club et les joueurs en cette periode de crise.
Agen toujours...
le budjet du SUA est tout juste a la hauteur des esperances du rugby pro aussi faut se faire une idee en 2021 petite ville petit club a moins qu un president comme monsieur TINGAUT REVIENNE A LA TETE DU CLUB pour pousser ses coups de gueule et reveiller ce club a la derive