A nouveau, il règne, sur notre pays, une atmosphère très lourde à propos du voile porté par certaines femmes musulmanes de notre pays et ceci dans un climat plus général de faits gravissimes (assassinat terroriste de quatre policiers à la préfecture de Police, attaque terroriste de la mosquée de Bayonne faisant deux blessés graves…).
Rien de nouveau malheureusement sous le soleil, me direz-vous avec raison. Cela fait exactement 30 ans que ce débat hystérise notre vie publique.
Rappelez-vous :
Tout commence avec l’affaire des collégiennes de Creil (1989), l'affaire de la crèche Baby Loup (2010-2014) et l'émeute urbaine de Trappes liée à un contrôle controversé d'une femme portant le voile intégral (2013).
Ces évènements et ces polémiques ont donné lieu à deux lois :
1/ la loi sur les signes religieux dans les écoles publiques françaises (la loi 2004-228 du 15 mars 2004 «encadrant, en application du principe de laïcité, le port de signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse dans les écoles, collèges et lycées publics » crée l'article L.141-5-1 du code de l'éducation qui dispose que « Dans les écoles, les collèges et les lycées publics, le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse est interdit» )
2/ la loi n°2010-1192 du 11 octobre 2010 interdisant la dissimulation du visage dans l'espace public.
Je connais bien ces deux textes, car j’étais député de 2002 à 2012. J’ai donc participé activement à ces débats parlementaires. J’en ai mesuré la pertinence et la complexité. J’ai voté ces deux textes …et j’ai eu raison de le faire. Mais j’ai retrouvé ce que j’écrivais déjà à l’époque. Le relire n’est pas inintéressant : http://jeandionis.com/blog/burqua-savoir-raison-garder (janvier 2010).
Il reste que nous ne sommes plus en 2010, mais en 2019 et plus précisément à Agen. Quand Messaoud Settati, président de l’association cultuelle islamique d’Agen, m’a fait part de l’inquiétude réelle des femmes musulmanes d’Agen et m’a demandé de venir échanger avec elles à la Mosquée d’Agen, j’ai naturellement accepté. Car nous avons un besoin impératif de nous écouter et de nous respecter.
J’ai d’abord commencé à écouter ces femmes voilées qui m’ont dit leurs peurs devant une hostilité croissante de l’opinion publique (elles m’ont parlé d’insultes, de crachats…et même de gifles). C’était franchement un moment fort et émouvant d’écoute et de dialogue entre adultes respectueux et responsables.
Puis, j’ai pris la parole et je leur ai dit : je vais vous donner deux paroles, celle du Maire d’Agen, puis celle de l’homme Jean Dionis.
Le maire d’Agen, que je suis d’abord.
Sur ces sujets, le maire ne doit faire qu’une seule chose : affirmer la loi et la faire respecter dans les contraintes qu’elle impose et dans les libertés qu’elle autorise. J’ai donc commencé mon propos par un rappel à la Loi.
A titre d’exemple, le maire d’Agen fera donc respecter fermement l’interdiction de la dissimulation du visage dans l’espace public Agenais, comme il assurera aux femmes musulmanes son soutien dans l’exercice de leurs libertés sur l’espace public Agenais.
Le respect de la loi seul nous permet de dépasser nos appartenances communautaires distinctes et de nous rassembler dans la communauté nationale. La loi, telle qu’elle est et non pas telle qu’on la rêve dans un sens ou dans un autre, reste le véritable creuset de l’unité nationale. Nous ne devons jamais l’oublier.
Mais, vous m’objecterez que la loi est une matière vivante, susceptible d’évolution. C’est vrai, mais en tant que citoyen, je pense que, dans le climat actuel, l’important est d’abord de faire appliquer la loi et non pas de la changer actuellement, compte-tenu de la complexité et de la sensibilité de ces débats.
La parole de l’homme, Jean Dionis, ensuite, qui n’engage que moi.
A mon modeste niveau d’action, je ferai tout ce que je pourrai pour appeler les parties prenantes de ce débat tendu, crispé au dialogue et au dépassement de cette controverse.
J’appelle les Agenais non musulmans dont je fais partie à dépasser cette obsession bien française sur le voile qu’on ne retrouve pas dans d’autres grandes démocraties comme les Etats-Unis et la Grande-Bretagne où l’opinion publique est beaucoup plus indifférente que chez nous à cette question du voile.
J’appelle les Agenais musulmans à conduire au sein de leur communauté un travail collectif sur la place du voile dans leur religion pour remettre cette controverse à la place qu’elle mérite. Certainement pas parmi les premières dans les débats urgents que nous devons avoir pour organiser la place de l’Islam en France aujourd’hui dans le respect de la laïcité, principe constitutionnel de notre pays.
Je crois, profondément, que notre pays, qui en a vu d’autres en matière de querelles religieuses, a la maturité pour sortir de celle-là…par le haut.
Monsieur le Maire, je comprends que nous sommes en période de campagne électorale mais lire un tel papier de votre part, en particulier les deux derniers paragraphes, me laisse abasourdi.
Le voile n'est pas un simple vêtement, c'est un symbole politique et religieux qui communautarise les individus. C'est un uniforme qui permet aux islamistes de signifier leur présence et leur poids politique. La multiplication du voile permet de renforcer leur lobbyisme liberticide auprès des élus locaux, dont vous faites partie, puis nationaux.
Le voile n'est pas un simple sujet qu'il faudrait balayer d'un revers de main comme vous laissiez l'entendre. Il est la mère de toute la bataille car il se situe précisément entre la liberté et la fin de cette dernière. Citez-moi un pays, un seul, où la multiplication du voile s'est accompagné d'un accroissement de la liberté ?
Notre responsabilité, et particulièrement la vôtre en tant qu'élu, est de préserver la liberté des citoyens. Et pour ce faire, d'anticiper les conditions de sa destruction dont la multiplication du voile en est une. Aujourd'hui, le voile, demain l'interdiction de critiquer l'Islam, de le sanctionner, puis faire acter la supériorité des lois de l'Islam sur les lois Françaises. Ce sujet est l'affaire de nos élus, ayez du courage que diable !
Enfin, ne sous-estimez pas les fractures qui touchent la société française. Fracture économique certes mais aussi et surtout culturelle. Les français ont peur, ils ont besoin qu'on les protège face à un pays qui ne tire plus fierté de ce qu'il est, qui se renie en permanence et se soumet à tout. Nous ne sommes pas des êtres sans racines et sans histoire.
Je ne suis pas pour stigmatiser sur le port du voile mais je dis que nous sommes dans un pays dit laïque donc pour moi un voile sur une tête de musulman et pour moi un style de propagande envers la religion musulmane je suis chrétien et je ne me promène pas dans la rue avec une grande croix autour de mon cou vous faites un article sur cela par contre je ne vous entends pas dire le problème que nos frères et sœurs chrétiens en Algérie subissent ils sont persécutés et les églises sont fermées voilà la réponse du pays Algérien face à notre pays de France nous devons accepter par contre eux n'accepte pas il est vrai que nous sommes en période d'élection mais je vous le redis je suis très inquiet pour mes frère et soeurs chrétiens qui sont en Algérie et qui ne peuvent vivre leurs foi comme les musulmans peuvent vivre leurs foi en France donc la persécution est plus pour les chrétiens que pour les musulmans n'oubliez pas nos frères et soeur dans ce pays d'Algérie qui attendent une réponse forte de notre pays contre cette repression vous êtes un élu et vous devriez demander à nos dirigeants pourquoi ce silence, et faire un article pour dénoncer cette persécution et fermeture d'Eglise en Algerie.
A Bientôt
Amitiés
Bruno
J'approuve TRES FORT monsieur Bulens. Les politiques ne défendent pas la culture de la Pauvre France. Nous sommes un pays de culture chrétienne, celà faut le savoir !!! Et comme le dis si bien Monsieur Bulens les Politiques pouraient allez en "arabie" algérie pour voir si on voulaiy imposer notre religion comme le font les musulmants !!! Amitiés.