Tous écolos ?
J’ai tiré le titre de ma chronique de cette semaine à l’édition du Sud-Ouest de ce dimanche 7 avril.
Le journal constatait et s’amusait du verdissement généralisé du discours des partis politiques à l’approche des élections Européennes. Il est vrai que, de l’écologie naturelle du Rassemblement National, en passant par l’écologie « de droite » de Laurent Wauquiez et par les « prises de guerre » écologistes de la liste LREM/Modem (Pascal Canfin et Pascal Durand) pour finir par la course aux échalotes vertes sur la ligne de la social-écologie entre Place publique/PS, Générations, les écolos « canal historique » (EELV) et la France Insoumise, il y a vraiment de quoi avoir le tournis « vert » !
Que veut dire ce verdissement généralisé de la classe politique ? Une seule chose : que les politiques, quelque soit leur sensibilité, prennent la mesure de l’attente très forte de nos concitoyens notamment les plus jeunes, dans ce domaine. Et en cela, la boucle est faite avec ma chronique de la semaine dernière : transition écologique, leçons familiales (http://jeandionis.com/blog/transition-ecologique-lecons-familiales).
Mais, comment s’y retrouver dans ce débat sur la transition écologique qui mélange allégrement réchauffement climatique, recul de la biodiversité, menaces sanitaires sur notre alimentation, bien-être animal, etc…?
Il me semble que le premier débat à avoir sur la transition écologique est celui de l’urgence et des priorités. Je sais qu’en disant cela je vais choquer les théoriciens du développement durable, qui tiennent à leur démarche globale comme à la prunelle de leurs yeux : développement économique, développement social et développement environnemental.
Mais le premier débat citoyen à avoir ensemble est celui de l’urgence. Je m’excuse d’avance de mettre cette pincée de polémique, mais le réchauffement climatique me semble, à titre d’exemple, plus urgent que la disparition du foie gras et celle de la corrida !
Il est primordial que l’on ait, à l’occasion des élections Européennes, ce débat sur les priorités de la transition écologique et leurs urgences.
Il faut fonder et démontrer rationnellement et pédagogiquement l‘urgence comparée des différentes propositions environnementales. Il ne peut y avoir de consensus démocratique sur la transition écologique sans débat contradictoire sur les conséquences de chacun des problèmes écologiques identifiés. Or, on en est loin…
Le débat sur la transition écologique est immense, confus, complètement hétérogène, voir contradictoire. A ce niveau, la responsabilité des scientifiques est première.
Mettons un peu plus les pieds dans le plat, à titre d’exemple : le réchauffement climatique est-il oui ou non la mère de toutes les batailles ? La baisse des émissions de gaz à effet de serre est-elle la priorité ? Si oui, il faut le dire, le faire savoir et surtout mettre de l’ordre dans nos politiques publiques.
Cela veut dire notamment arrêter beaucoup plus brutalement que prévu les centrales thermiques et plus généralement les moteurs thermiques.
Cela veut dire en conséquence basculer beaucoup plus rapidement que prévu vers les énergies renouvelables, lever les freins innombrables à la production d’énergie photovoltaïque (que les écologistes veulent cantonner aux seules surfaces déjà artificialisées), d’éoliennes, de micro-hydraulique et d’hydraulique,…
Et puis, il faudra bien parler en urgence du nucléaire, sachant que lui ne produit pas de gaz à effet de serre.
L’essentiel des centrales françaises on été construites entre 1975 et 1990, pour une durée de 30 ans.
Que fait-on ? Sachant qu’elles produisent 75 % de l’électricité française et que les besoins en électricité vont aller en augmentant rapidement avec le basculement du thermique à l’électrique.
On les ferme, nos centrales ? On les répare ? on construit des EPR , nouvelle génération ?
A l’énoncé de cette question, on voit bien combien elle sera douloureuse pour les militants écologistes pour qui le combat contre le nucléaire civil a été un combat fondateur pour des questions idéologiques de refus d’une production énergétique hyper-centralisée.
Bref, il va falloir choisir et décider. Maintenant.
Et qu’on ne nous dise surtout pas que c’est déjà fait. Ce n’est pas vrai.
Pour avoir participé personnellement, dans l’hémicycle, à toutes les discussions parlementaires sur les lois énergétiques de 2002 à 2012, je sais que ces choix, très durs, n’ont pas encore été faits clairement dans notre pays.
Alors tous écolos ? On va voir. Maintenant.
pour lavenir de nos enfant et de la plannet tous ecolo pour mieux vivre et respirer tous en velo comme dionis pour une meilleure sante
Un collectif energie citoyenne 47 créé en lot et garonne pour promouvoir les énergies propres. Vous les soutenez ? Il existe plein de choses qui essayent d émerger, étiquement et dans un sens de transition écologique, sur le 47, et qui auraient bien besoin de soutien. Des discours aux actes !!!!
Et oui, effecivement l'écologie n'est plus l'apanage que d'un seul parti politique . Tous se sont engoufrés dans l'écologie au sens large en y mettant plusieurs volets et des plus variés. Je ne pense pas qu'il faille ralentir cet engouement qui est rendu obligatoire pour l'avenir de nos enfants. Il y a enfin une véritable prise de conscience mais qui demande une traduction par des actes forts. Je ne prendrai qu'un seul exemple, la production d'énergie renouvelable par le photovoltaïque . Si l'on veut atteindre les objectifs fixés à brève échéance, soit un peu plus de 20% de la production d'énergie électrique en France, il va falloir lever de nombreux freins. On ne pourra pas atteindre ce premier objectif si la réglementation n'est pas assouplie et si on ne privilégie que l'installation de paneaux en toiture. Aujourd'hui pour installer une centrale de production au sol, c'est un véritable parcours du combattant. Pourtant il est possible de trouver les surfaces nécessaires en le permettant par exemple à des agriculteurs disposant de terres de faible valeur agricole. Il est même possible de valoriser ces dernières par une production adaptées, c'est l'agri-photovoltaïque particulièrement développé en Allemagne et dans d'autres pays encore. Alors messieurs les politiques, prenez des décisions claires et passez aux actes. Soyez concrets !