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Les réflexions d'un élu engagé au service de sa ville et de son territoire

Regard Agenais sur les turbulences parisiennes

Publication : 22/07/2024  |  14:44  |  Auteur : Webmaster

Ça y est. Enfin !

L’Assemblée nationale, issue des élections du 7 juillet, a enfin élu sa présidente, Yaël Braun-Pivet, et ses responsables (vice-présidents, bureau de l’assemblée et présidents de commission).

Cela s’est fait dans la douleur, avec force tractations et arrangements en tout genre. Mais, c’est fait et, à ce stade d’avancement (samedi 20 juillet), on peut, avec prudence et humilité, en tirer quelques premières leçons :

1 - Le Nouveau Front Populaire n’a pas été capable à ce jour de s’entendre sur le nom d’un Premier ministre à proposer et s’en tient toujours au même discours : « Nous sommes légitimes pour conduire le gouvernement parce que nous avons l’alliance politique la mieux représentée à l’Assemblée (ce qui est vrai avec 182 députés) et pour appliquer notre programme, tout notre programme, rien que notre programme (ce qui est un déni de réalité. Pas un député en dehors du NFP ne veut en entendre parler. Il leur manque donc plus de 100 députés pour ne pas être censurés sur la base de ce programme).

2- Ensemble pour la République (EPR-168 députés) et la droite républicaine (62 voix) se sont entendus pour faire élire la Présidente de l’Assemblée nationale et pour la répartition des postes à responsabilités dans cette assemblée. On en est là ce soir. C’est à la fois fragile, mais c’est la seule alliance de bloc à bloc ayant prospéré pendant ces quinze jours de turbulence.

3 – Le Rassemblement National a été exclu non seulement de la présidence des commissions – ce que j’approuve – mais aussi du bureau de l’Assemblée nationale (vice-présidents et secrétaires) ce qui, à mon avis, est une faute démocratique. Je suis un adversaire déterminé du Rassemblement National. À mon niveau de responsabilité, j’ai fait immédiatement ce que je devais faire pour mettre en œuvre le Front Républicain en Lot-et-Garonne (lire ma chronique ici). Mais les représentants du Rassemblement National à l’Assemblée nationale sont légitimes. Ils étaient, donc, légitimes à avoir une représentation au bureau de l’Assemblée. C’est une faute à ne pas reproduire. Il faut battre le RN dans les urnes et dans le combat d’idées, pas avec des procédures douteuses.

Et maintenant que va-t-il se passer ? Et moi, et nous à Agen, finalement que souhaitons-nous qu’il se passe ? J’ai déjà dit mon souhait : C’est le Front Républicain qui a gagné et lui seul le 7 juillet, c’est donc à lui de gouverner. Je souhaite donc un gouvernement de coalition allant des LR à la gauche, en passant par les centristes (bien sûr...), avec à sa tête une femme ou un homme fédérateurs pour appliquer un programme le plus consensuel possible (transition climatique, budget sérieux, etc.).

Suis-je un doux rêveur ? Oui, je le suis encore le samedi 20 juillet. Nous verrons par la suite la tournure que prendront les événements : solidité du Nouveau Front Populaire ?

Tout le monde, Agen inclus, a compris que l’Assemblée nationale était « éclatée » et qu’elle ne produirait pas de grandes lois économiques, sociales et sociétales.

Mais, la France, les Français attendent cependant qu’elle fasse le service minimum d’une Assemblée nationale digne de ce nom.

Car, en attendant, il faut bien vivre et, pour cela, la France a besoin d’un gouvernement. Elle a besoin d’être gérée. Elle a besoin d’un budget clair dès l’hiver prochain. Les Français, nous ne pardonnerions pas à l’Assemblée nationale d’être la cause d’un État qui dysfonctionnerait. Le ou les partis politiques qui seront identifiés comme responsables de ce dysfonctionnement d’État en paieront, à la première échéance, un prix politique très élevé.

Le voilà, le minimum syndical que doivent assurer nos députés : un budget raisonnable et des services publics nationaux en état de marche, des professeurs en place pour la rentrée 2024, des hôpitaux qui fonctionnent, etc.

Et, pour le reste, nous verrons bien s’il y a affinités pour en faire plus.

Il paraît que toutes les forces politiques présentes dans cette Assemblée sont en faveur de l’introduction de la proportionnelle dans notre loi électorale législative. Eh bien, chers parlementaires, c’est le moment de nous le prouver.

Et ce qui est vrai pour la proportionnelle, doit être vrai dans d’autres domaines. C’est tout l’enjeu des premières discussions autour d’un pacte législatif entre le bloc centriste et les Républicains, encore une fois à ce jour la seule timide avancée vers le gouvernement de front républicain que j’appelle de mes vœux.

La gauche est piégée au sein du Nouveau Front Populaire. Celui-ci était indispensable électoralement. Il est intenable à terme : stratégies présidentielles radicalement différentes entre LFI et la gauche de gouvernement, oppositions majeures sur certains sujets clés (politique européenne, énergie, retraites…). Le plus tôt la gauche de gouvernement assumera ses différences par rapport à LFI, le plus vite on ira vers le seul gouvernement viable avec cette Assemblée, un gouvernement de Front républicain, qui lui aurait les moyens de faire du travail législatif structurel.

Et le chef de l’État dans tout cela ? C’est à lui que revient le plus difficile : le choix des hommes et des femmes capables de faire vivre ces deux temps politiques qui se profilent, d’abord celui du gouvernement minimum sur la base d’un accord centre et droite et ensuite, lorsque le NFP aura disparu, le gouvernement de Front républicain…

Bon courage, monsieur le Président ! Vous n’en avez jamais manqué, quoiqu’en disent vos nombreux détracteurs : Gilets jaunes, Covid, manifs agricoles…

Ça va le faire. « Il faut que la poutre travaille ! » Proverbe africain…

 

@+

Jean Dionis, maire d’Agen                                  

     

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