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Les réflexions d'un élu engagé au service de sa ville et de son territoire

Quel avenir pour le Centre en France ?

Publication : 05/12/2016  |  08:25  |  Auteur : Webmaster

Brouette de grenouilles, paquet de confettis, marais, archipel ……il est de bon ton actuellement de se gausser des centristes et de leurs organisations. Je reconnais bien volontiers que la réalité de nos actes politiques, au moins au niveau national (les centristes sont souvent d’excellents élus locaux), prête le flanc à ces critiques. Il reste néanmoins une sensibilité centriste, un électorat centriste qui bon an, mal an, suivant l’offre électorale qui lui est proposée pour représenter le Centre, pèse entre 10 et 15%......c’est à dire beaucoup. La question de l’avenir du Centre est donc importante, notamment pour les principaux candidats de l’élection présidentielle de 2017.

Essayons d’apporter notre pierre à ce débat et commençons par poser une question carrément existentielle : En 2017, faut-il un Centre ? Et à quoi sert-il ? Ma conviction est que l’élection de 2017 marquera la fin de la parenthèse UMP, parti unique de la droite et du centre. Ce grand projet de 2002, en aboutissant à un compromis de plus en plus artificiel entre deux lignes politiques divergentes au sein de l’UMP, a échoué. Il a échoué à contenir la poussée de l’extrême-droite dans notre pays et il a échoué en 2012 contre le Parti Socialiste, alors même que le corps électoral français glissait à droite.

Il y a donc urgence à revenir à une architecture de coalition rassemblant droite et centre, chacun assumant enfin sa véritable identité idéologique. Alain Juppé l’avait bien senti lorsqu’il affirmait que le refus de courir après les idées de l’extrême droite avait pour conséquence de mettre en œuvre de manière claire et forte une telle coalition. François Fillon, plus prudent  sur ce sujet sensible pendant la campagne des Primaires, va devoir maintenant se prononcer clairement sur ce sujet.

Alors quelle identité idéologique pour le futur parti du Centre ? Nous avons l’habitude de dire que l’ADN centriste est libéral, social, et européen. Et bien le moment est venu de confronter cet ADN avec les exigences de la France de 2017. La France, comme les autres pays, est confrontée à des défis majeurs et notamment à la poursuite de la mondialisation et à la numérisation accélérée de la vie sociale et économique – uberisation diront certains – et face à ces défis, le libéralisme s’impose comme une évidence, même s’il soulève de redoutables questions (quelle régulation ? quel rôle pour l’Etat-nation ?). Le libéralisme ne sera pas un marqueur discriminant des centristes dans la période qui s’ouvre.

C’est une toute autre histoire pour notre identité sociale et pro-européenne. Je crois vraiment que le futur centre doit être la composante sociale et pro-européenne de la coalition qui doit permettre à François Fillon de gagner l’élection Présidentielle de 2017.  Celui-ci a brillamment remporté une élection primaire ayant mobilisé 4, 5 millions de personnes, dans lesquels les électorats âgés et CSP+, étaient surreprésentés par rapport à la réalité sociologique française. Il lui faut maintenant remporter une élection qui mobilisera 35 millions d’électeurs dans laquelle les jeunes et les classes moyennes et populaires pèseront de tout leur poids. Et au-delà de l’échéance électorale, le mandat de François Fillon ne sera un succès que s’il parle à une majorité très large de Français. Le Centre peut jouer un rôle décisif  à ce niveau –là.

Encore faut-il qu’le Centre en ait la volonté…Et on retrouve très vite le débat sur le destin du Centre en France. Finalement, le Centre a le choix entre trois routes très différentes :

- La première est celle empruntée par les radicaux valoisiens de 2002 à 2012  à savoir celle de l’intégration au sein de l’UMP. J’ai dit en quoi le fait de choisir à nouveau cette route en 2016 serait une erreur stratégique pour les Centristes…et pour les Républicains.  Dont acte.

- La deuxième est celle du statu quo, à savoir la division des centristes, pire leur émiettement en deux pôles : l’UDI et ses composantes, d’une part et le Modem, d’autre part. Je connais et respecte notre histoire passée et récente, nos fractures de 2002 et 2007. Mais cette division nous condamne à être - au mieux -  des petits partis satellites du parti grand frère des Républicains. Etre le parti Radical de Gauche des Républicains ne me semble pas être un destin très enviable.

Et en ce qui concerne ma propre famille politique, le Nouveau centre, autant la fusion de celui-ci avec les Bâtisseurs est une bonne nouvelle que je salue, autant la sortie du Nouveau centre de l’UDI sans que cela s’inscrive dans un projet plus vaste de réunion de tous les centristes m’apparait comme un contre-sens stratégique : la famille Centriste est coupée en deux. Faut-il la couper en 3 ? Faut-il abandonner le groupe Union centriste qui rassemble tous les centristes du Sénat et fait ainsi leur force ? Quid du groupe UDI de l’Assemblée nationale ? Je connais et partage les critiques contre la gestion erratique de Jean-Christophe Lagarde, Président de l’UDI de l’enjeu des Primaires. Mais faut-il pour cela défaire toute la construction de l’UDI, qui représentait une première étape vers l’union de tous les centristes. Je ne le pense pas.

- La troisième voie est celle de la réunion de tous les Centristes, UDI et MODEM. J’en mesure toutes les difficultés. L’histoire de la division des centristes a aussi été mon histoire personnelle. J’ai eu ma part de blessures en 2007 et en 2012. Mais, soyons clairs, pour moi, c’est le seul projet qui vaille. Et qui serions-nous pour refuser de retravailler avec François Bayrou, alors que celui-ci se positionne maintenant clairement en faveur de l’alternance ? Et si nous commencions tous simplement à nous coordonner pour les législatives et les sénatoriales ?

Et si au final, on échoue et si nous décidions de rester la brouette aux grenouilles, le paquet de confettis…alors la nature a horreur du vide et les électeurs centristes iront chercher leur bonheur ailleurs et l’appel de jeunes UDI à rejoindre Emmanuel Macron, qui lui se positionne à gauche, doit être pour nous tous un avertissement sans frais.

François Fillon, pour gagner l’élection de 2017 et encore plus pour réussir son mandat, a besoin de tous les Centristes qui veulent une véritable alternance. A nous de savoir si nous voulons exister, loyaux certes, mais aussi libres et indépendants. Jamais notre responsabilité n’a été aussi grande.   

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