Je ne me complais pas en général en prophète de malheur. Mais, je ne peux m’empêcher d’être inquiet devant l’accumulation des mauvaises nouvelles économiques pour mon pays et - de manière concomitante – devant la crise politique qui est en train de s’y nouer.
Les mauvaises nouvelles économiques d’abord, en se contraignant à rester factuels : poursuite de la progression du chômage et croissance nulle de l’activité en France.
La politique, ensuite : Président de la République à un niveau jamais atteint d’impopularité (18% d’opinions favorables), le Front National, premier parti de France avec 25% des suffrages lors des élections européennes, l’opposition en panne de crédibilité – et en particulier sa principale formation l’UMP - empêtrée dans un scandale financier majeur.
Ne mettons pas la tête dans le sable. Ce cocktail est dangereux.
La crise politique, ensuite, mécaniquement se met en place. Le gouvernement présidé par Manuel Valls a, dès maintenant, des marges de manœuvre très étroites qui caractérisent les gouvernements faibles. Il n’a aucune chance de faire une réforme de fond. En France, de telles réformes réclament le plus souvent des modifications constitutionnelles, c'est-à-dire, soit la majorité qualifiée des 3 cinquièmes au Sénat (complètement hors d’atteinte pour un tel gouvernement), soit l’organisation d’un référendum à l’initiative du Président de la République (même pas la peine d’y songer - 18 % d’opinions favorables, cela veut dire qu’une défiance extrêmement forte s’est installée entre le Chef de l’Etat et les Français. Même si la question était : « Voulez-vous que je baisse les impôts ? oui ou non ? les français lui répondraient : Non, trois fois non ! Surtout, M.le Président, ne touchez à rien ! »
Reste la voie parlementaire. Là aussi, la crise se noue : Il est probable que la majorité du Sénat bascule aux prochaines élections sénatoriales en Septembre et les premiers vrais craquements se font aussi entendre à l’Assemblée Nationale.
La situation économique et sociale appelle réformes structurelles, donc difficiles, mises en œuvre rapidement. Elle exigerait donc la constitution de majorités d’idées, construites sur des consensus forts et larges. La situation politique ne peut produire que blocage et statut quo…..C’est cette contradiction violente entre les attentes des Français et les résultats de leur gouvernement qui est explosive et dangereuse…..
Le danger est d’abord politique : le Front National à 25% du vote national doit nous inquiéter. Je sais bien que la plupart des électeurs du Front National ne sont pas des gens dangereux. Mais la dynamique des idées et des évènements n’ont pas grand-chose à voir avec la moralité des électeurs qui déclenchent ces mouvements historiques : je pressens que la progression et éventuellement l’arrivée au pouvoir du FN déclencherait une dynamique de régression nationaliste et xénophobe potentiellement lourde de violences dans la France de nos jours dont la réalité est celle d’une société ouverte, diverse et métissée.
Rappelons-nous le cas extrême et certes bien spécifique de l’Allemagne de 1932: les 33 % des électeurs Allemands qui donnent la possibilité aux Nazis la possibilité d’accéder au pouvoir démocratiquement lors des législatives de Novembre 1932 étaient sans doute pour bon nombre d’entre eux des gens respectables. Mais leur vote a néanmoins permis la succession des évènements horribles et dramatiques qui a suivi.
Nous devons donc inlassablement mettre en garde contre le danger des idées nationalistes et xénophobes. Elles sont porteuses en soi du mécanisme morbide de la recherche du bouc émissaire qu’il faut absolument sacrifier pour sauver la majorité de la communauté. René Girard, le grand philosophe, l’a magnifiquement montré dans ses ouvrages (« la violence et le sacré », « des Choses cachées depuis la Fondation du Monde »).
Alors que faire ? Et bien justement réinvestir le champ politique…. C’est maintenant qu’il faut retrouver le chemin des urnes pour tout simplement voter, celui des partis politique pour les secouer, les dépoussiérer, et au final les transformer radicalement.
C’est, surtout, le moment de retrouver le chemin du débat d’idées. Caricaturer et diaboliser le FN en parti fasciste est d’une indigence politique coupable et de toute manière cette diabolisation n’opère plus : Non, il faut remettre de la contradiction critique, de la raison, de la vérité dans tous les débats « tabous » : l’immigration, l’islamisation, l’insécurité, l’assistanat, la sortie de l’Euro, la remise en œuvre des douanes , etc…..
J’ai la conviction que nous devons porter ces débats sur la place publique. Pour cacher l’échec socio-économique à gauche ? Certainement pas, la responsabilité de François Hollande est écrasante dans la crise de confiance que traverse notre pays. Pour « amortir » les affaires à droite ? certainement pas. Il nous faut balayer vigoureusement devant nos portes. Même traitement démocratique pour ces sujets graves.
Oui, la situation est dangereuse. Plutôt que de faire des prévisions hasardeuses sur une éventuelle dissolution de l’Assemblée Nationale ou démission du Président, l’heure est à l’engagement citoyen et démocratique.
C’est le moment de refaire de la politique.
@+
La crise
Bonjour Jean,
il n'y a pas grand chose à rajouter sur le diagnostic. Celui ci les "gens" dont je suis l'ont fait depuis longtemps. Mais comme disent les américains dont on connait le pragmatisme :"So What". En français, d'accord mais qu'est ce que l'on fait ?. Retourner aux urnes pour réélire les mêmes ou guère sans faut. Un risque encore de faire élire le FN car on ne changera rien avec des chambres et des élus qui ne peuvent changer tant les structure sont "enkystés". Nous sommes, mon cher Jean, dans une situation où il est nécessaire de reconstruire les structures même de notre République .
Dégraisser le mammouth ( il n'y a pas que l'éducation nationale).
les élus : mettre tout le mode sur un pied d'égalité. Centralisation/Décentralisation :
Batir une vraie politique industrielle et exportatrice.
Sécurité et protection aux frontières .
Batir une Europe fédérale limitée en pouvoirs administratifs mais forte sur les initiatives économiques, sociales, sécuritaires, environnementales.
...
Y en a mare des analyses sans solution ni actions. On ne bouge plus. l'organisation politique et l'administration sont enkystées et si on ne peut leur demander de se réformer .
Quel homme et quel parti politique sauront le proposer et le faire ?
LA REVOLUTION, Monsieur, LA REVOLUTION , vous dis-je .
Amitiés . Claude
la montée fu FN
Bonjour Mr Dionis,
Nous avons échangé plusieurs courriers ces dernières années.Je tentais de tirer le signal d'alarme,à cause des partis traditionnels aveugles et occultant le risque extrême de l'islamisation galopante de notre pays,avec,pour seule conséquence,la montée du FN..
A chaque fois,les politiques bottent en touche,ou parlent de racisme et de xénophobie,oubliant ce qui s'est passé prés de chez nous,comme au KOSOVO...La méconnaissance chronique de l'islam et de ses motivations,et la comparaison avec les années 30 rendent aveugles bon nombre de Français.
Au lieu de reconnaître le problème,et d'essayer de le traiter,par inconscience,par lâcheté ? On laisse proliférer le Front National,et de façon encore plus rapide que je ne pensais,vous vous souvenez de mes pronostics,les résultats des européennes sur Agen me surprennent.
J'aurais tout fait auprés d'un certain nombre d'élus nationaux,dont vous ,pour sonner le tocsin.
Chamfort disait :"en France,on laisse au repos ceux qui mettent le feu,et on persécute ceux qui sonnent le tocsin"...Rien n'a changé ...
Et quand j'ai entendu les commentaires,au soir du 25 mai,ne parlant JAMAIS de la principale raison de vote FN,j'ai compris qu'il est inutile de continuer à secouer les bonnes volontés..Le FN sera bientôt à 40 %...
je peux vous affirmer que nombre de personnes autour de moi,sont désormais résolues à voter FN,devant le déni de réalité.
Bien sûr,rien à voir avec d'affreux fascsites,je connais beaucoup d'électeurs de ce parti.Mais ,pour moi,ce qui m'ennuie le plus,c'est leur manque d'expérience du pouvoir,et,du moins pour l'instant,leur manque de cadres capables de gérer le pays,même si ils récupèrent,semble t-il,depuis quelque temps des cadres,ne serait-ce que des opportunistes,mais ça,c'est la politique...
Dommage,préparons-nous à la prise de pouvoir des "bleu-marines",avec des erreurs de gestion qui nous coûteront cher..
Avec mes amitiés
LA CRISE
Déjà relaté plusieurs fois par mes soins sur votre blog de Député et de Maire il faut encore et toujours se référer à la question:
"De quoi meurent les civilisations ?"
Voici la réponse du Professeur Anthony Rowley, historien, publiée dans "Sciences et Avenir" de novembre 2007 :
"...Il y a déstabilisation parce que la culture dominante interprète mal ce qui se passe. La mort d'une civilisation est l'incapacité à répondre à un défi. Quand l'exténuation de la culture majeure bute sur la carence des élites, la glose domine au détriment de l'innovation".
On ne peut être plus clair et pourtant, bien que le pays en soit conscient, personne ne réagit, ni la population habituée à voter pour son confort et encore moins les élites des classes dominantes avant tout soucieuses du maintien de leur position.
Seulement voilà, tout cela a un coût qui a été pris à crédit sur le dos des générations futures et dans les poches de ceux qui, de moins en moins nombreux, arrivent encore à produire quelques richesses.
Nous sommes proches de l'implosion et tout le monde attend avec anxiété que de vrais dirigeants aptes à relever notre pays se mettent en place avant que les extrémistes de la médiocrité ne prennent le dessus.
Jean, si vous avez lu cet appel merci de nous faire un petit signe car maintenant il faut "monter au créneau".
Bien amicalement,
SANTIN Michel
Pouvoir au Peuple !
Voilà ce que vous, élu de la République du peuple Français, avez sciemment oublié:
Le Peuple est souverain et c'est maintenant l’effet "boomerang" qui vous reviens sur le coin de la figure !
Nombreux sont les Français qui récemment encore, vous faisaient confiance et vous (Droite et Gauche) les avez trahi au point de voter extrême dépourvu de tout espoir pour leur avenir et celui de leurs enfants...
Il est clair que nous aurons des lendemains qui déchantent et nous risquons l'implosion voir l'explosion sociale, politique et morale car vous n'avez pas su intervenir en amont..
Comme disait la fourmi à une certaine cigale: Je chantais, ne vous déplaise.
- Vous chantiez ? j'en suis fort aise.
Eh bien ! dansez maintenant !
Laurent Cuenca (apolitique puisque déçu d'être trahi)