Le Grand Projet pour le Sud-Ouest (GPSO), ou plus exactement l’arrivée de la LGV – enfin ! – dans le Sud-Ouest va entrer, en cette fin d’année dans une phase décisive. L’Etat nous met en demeure de prendre position, avant la fin de l’année 2021, par rapport au Plan CASTEX, faisant ici référence à l’initiative de notre premier Ministre Jean Castex qui, au premier trimestre 2021, a désembourbé ce dossier en mettant sur la table : 4,1 Mds de financement de l’Etat et appelant les collectivités territoriales à prendre leurs responsabilités en finançant ce projet à parité avec l’Etat.
L’Agglomération d’Agen avait, en Septembre, fait connaitre sa position claire et forte :
- Agen soutient ce projet pertinent, comme il l’a fait depuis plus 30 ans ;
- Agen refuse la participation financière excessive de 28,5 M€ qui lui était alors demandé.
Dans une chronique précédente - lire « Oui à LGV… au juste prix » - je détaille et argumente longuement ce qui a été notre position initiale.
Et, pourtant, lors du prochain Conseil d’Agglomération d’Agen qui se tiendra le Jeudi 16 Décembre, je proposerai à mes collègues membres du Conseil d’agglomération de dire OUI au plan CASTEX pour GPSO. Nous adaptons notre position pour deux raisons bien différentes.
Raison N°1 : La participation financière demandée à la Ville d’Agen a baissé significativement (-42%)
En effet, en Septembre dernier, il nous était demandé, après déduction des recettes fiscales prévisionnelles, 28,5 M€. Il nous est maintenant demandé 18,7M€ et nous avons, en outre, reçu des assurances que la mission GPSO de la SNCF nous rachèterait rapidement des terrains situés sur le tracé de la future Ligne à Grande Vitesse, terrains achetés par anticipation par l’Agglomération et ceci pour un montant de 2,1 M€. Ce double motif de baisse de notre participation réduit celle-ci à 16,6 M€ soit une baisse de - 42%.
Comment est-on arrivé à ce résultat ? Lors de la première séance plénière au Conseil Régional, j’avais personnellement pointé l’insuffisance de la participation régionale, mais aussi girondine (Conseil départemental de Gironde et Bordeaux Métropole), notamment en comparaison des participations correspondantes du Conseil Régional de l’Occitanie, du Conseil départemental de Haute-Garonne et de la métropole Toulousaine.
Je n’ai pas arrêté de souligner ce point dans toutes les réunions de négociations auxquelles j’ai participé. Et nous avons été entendus puisqu’à titre d’exemple la participation du Conseil Régional de la Nouvelle-Aquitaine est passée (après fiscalité) de 583,7 M€ à 710,3 M€.
En outre, la situation financière des collectivités locales a été mieux appréciée par la prise en compte de critères opérationnels comme le ratio dette/épargne brute.
Au final, Agen a bien fait de négocier sa juste participation au projet et j’avoue avoir mal pris les leçons de morale d’Alain Rousset sur les « tergiversations » des présidents des exécutifs locaux.
Désolé, Monsieur le Président, oui, on compte les deniers publics, et l’arrivée inattendue d’un grand projet comme GPSO a bousculé nos prévisions financières de moyen terme pour l’Agglomération d’Agen, déjà mobilisée pour la réalisation et le financement de son projet n°1 pour son territoire, à savoir celui du Pont et du Barreau de Camélat ... pour lequel la Région est absente ! Absence vécue à Agen comme une injustice majeure.
Raison N°2 : Agen veut être à l’intérieur de la gouvernance de ce projet, notamment pour réussir son adaptation au territoire Agenais.
Le Plan CASTEX prévoit que la réalisation et le financement de ce projet se feront par la création d’une société de financement ad hoc qui doit avoir lieu avant le 24 Avril 2022, création rendue possible par la dernière Loi d’Orientation des Mobilités.
Or, nous tenons absolument à faire partie de la gouvernance de ce projet majeur, qui rassemblera tous les financeurs, petits (l’Agglomération d’Agen) et grands (le Conseil Régional de la Nouvelle-Aquitaine). En effet, nous tenons absolument à avoir notre mot à dire pour des questions aussi essentielles pour notre territoire agenais que :
1) La liaison ferroviaire (pont ferroviaire de Camélat et voie dédiée à la navette) qui circulera entre la gare Agen LGV et la gare actuelle Agen Centre-ville. Cette navette est vitale pour assurer la complémentarité entre les trains TER et leurs passagers et les trains TGV qui ne s’arrêteront qu’à la gare Agen TGV. Cette navette ferroviaire est pour nous Agenais, un impératif absolu pour assurer le succès commercial de la LGV en Moyenne-Garonne.
2) Agen entend aussi peser dès le début du chantier (2026 ? 2028 ? pour une mise en service en 2032) notamment avec une définition optimale de la base de travaux de sainte-Colombe (40ha ?, 60 ha?) qui sera louée par son propriétaire, l’Agglomération d’Agen, à la branche de « Réseaux et Infrastructures » de la SNCF.
3) Enfin, il faudra bien parler, ensemble, avec la SNCF et les opérateurs de train pour mettre au point la meilleure desserte possible de la gare LGV d’Agen tout en respectant la possibilité, à certaines heures, de trajets sans autre arrêt que Bordeaux et Toulouse.
Pour toutes ces mises au point à venir, essentielles, pour la réussite populaire et commerciale de la LGV à Agen, nous faisons le choix majeur d’être à l’intérieur de la gouvernance, d’être un partenaire financier à part entière.
Le 16 décembre, je proposerai donc à mes collègues du Conseil d’Agglomération de dire « OUI » au Plan CASTEX pour la LGV GPSO parce que notre demande d’une participation financière plus raisonnable pour Agen a été satisfaite et parce que ce grand projet ne fait que commencer et que nous voulons en être pleinement acteurs à chaque fois que l’attractivité d’Agen sera en jeu.
J’ai bon espoir que mes collègues entendront ce langage d’avenir et de raison.
@+
Jean Dionis
Maire d’Agen
Attractivité d’Agen dites-vous ? Comme toutes les villes françaises de moyenne importance et dites intermédiaires, Agen deviendra ville dortoir si ce projet se fait !
Un jour, les Agenais vous diront merci Monsieur le Maire , pour ce grand projet ferroviaire (GPSO), Aménagement du territoire , désenclavement, création d'emploi entre autre .... Toutes les Agenaises et les Agenais, y compris ceux qui étaient scpetiques voir hostile en première intention, sauront je veux le croire ; louer l'intérêt supérieur d'un tel projet pour notre ville, notre département et notre région....
Farid SI-TAYEB