Les médias de ce week-end ont titré bravement : « Feu vert pour la LGV au Sud de Bordeaux ».
Vu l’importance de ce projet pour toute notre grande région, il est à mon avis prioritaire d’analyser sereinement et froidement ce qui est en train de se passer actuellement sur ce dossier.
Ce projet est maintenant un "vieux" projet des années 1990 qui a pesé considérablement sur la vie politique de ma génération. J’ai appris, en ce qui me concerne, à modérer mes émotions quant à ce projet dans un sens ou dans un autre. Ni excès d’optimisme et moins encore de pessimisme. Seules la vigilance et l’analyse critique sont pertinentes.
En fait, pour la LGV, j’ai décidé d’être comme « Saint Thomas », je n’y croirai vraiment que lorsqu’elle entrera en Lot-et-Garonne. Pour autant que se passe t’il actuellement et qui y a-t-il derrière l’annonce du gouvernement ?
Il est important de revenir aux faits. Alain Vidalies, Ministre des Transports, a fait savoir vendredi dernier que le gouvernement, en l’occurrence le Premier Ministre, s’apprêtait à signer la déclaration d’utilité publique de la Ligne à Grande Vitesse Sud Europe Atlantique avec ses deux branches : Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax.
Soyons honnêtes, si cette annonce se concrétise, ce qui est probable, une étape importante de ce projet aura été franchie . Le fait qu’il soit déclaré d‘utilité publique et donc de fait reconnu d’intérêt général, permettra enfin de commencer la phase d’acquisitions du foncier nécessaire à sa réalisation. Acquisitions qui se feront pour l’essentiel à l’amiable avec si nécessaire appel à la force de l’expropriation que donne la déclaration d’utilité publique.
Je salue cette décision. Elle est cohérente avec toutes les décisions prises sur ce projet depuis maintenant plus de 25 ans.
L’Etat, en la prenant, montre qu’il a une vision stratégique à long terme de l’aménagement du territoire de notre Sud-Ouest. Cette vision durable et pérenne est sans aucun doute la bonne pour nos bassins de vie.
Ceci dit, il faut parler vrai sur ce dossier. La reconnaissance de l’utilité publique de ce projet est une avancée importante mais elle n’est en rien décisive. Ce qui sera décisif, c’est la mise au point d’un nouveau plan de financement de ce projet de 9 milliards d’euros. Or, nous le savons tous, l’actuel plan de financement est mort. Les difficultés rencontrées lors du financement du tronçon Tours Bordeaux (des régions ont payé, d’autres non….) l’ont démontré de la manière la plus incontestable.
Il est en effet illusoire de penser que l’on financera 9 milliards d’euros avec pour financeurs principaux l’Etat Français, très lourdement endetté, et les collectivités locales dont les marges de manœuvres financières ont été récemment touchées au cœur par la baisse des dotations de l’Etat.
La solution pour un nouveau plan de financement est clairement à chercher ailleurs. Depuis longtemps, j’ai exprimé mon scepticisme par rapport au plan de financement actuel, aujourd’hui condamné. Ne nous racontons pas d’histoire. Sur ce projet, on en a beaucoup trop raconté à nos territoires et à nos concitoyens.
Il faut chercher d’abord du côté des grandes sociétés européennes de BTP dans le cadre de concessions à très long terme avec si possible une aide complémentaire de l’Union Européenne. Ce plan de financement sera difficile à mettre au point, mais je le crois possible.
Ce sera en tout cas la véritable heure de vérité pour ce projet. En attendant, tous les calendriers prévisionnels que l’on pourra faire sur ce projet, et notamment nous annoncer que les premiers trains rouleront sur la LGV en 2024, sont bien fragiles. Si j’osais… je dirais que tous ces calendriers sont en chocolat, c'est-à-dire susceptibles de fondre dès que la pression sera trop importante.
Pour ce projet, les populations concernées et leurs élus locaux ont fait des efforts considérables : participation au financement de Tours-Bordeaux, adaptation de leurs plans locaux d’urbanisme et gel du foncier correspondant….
Nous méritons mieux qu'une communication ambigüe et forcément préélectorale pour ce projet. Il est donc impératif de ramener l’annonce ministérielle à ce qu’elle est : le franchissement d’une étape importante mais nullement décisive.
Un point c’est tout. Le reste est toujours à faire.
Bonjour Jean,
Ton interprétation est erronée, le gouvernement n'a pas décidé de signer la DUP, Vidalies a déclaré " de continuer la procédure du projet GPSO". Ce sont ses termes. IL n'a pas annoncé que le Gouvernement avait signé la DUP !!! Il reste tellement d'étapes à franchir avant de le faire.
D'abord, comme tu le dis, trouver le financement: cela ne sera pas facile dans la situation de notre endettement et les collectivités ne veulent plus payer, l'Europe ne financera que 50% des études ( je tiens copie du Commissaire européen si tu veux), Car Bordeaux Toulouse n'est pas un axe européen contrairement à ce que beaucoup veulent nous faire croire. Ensuite il faut l'avis Consultatif du Conseil d'Etat et aprés seulement le Gouvernement pourra décider, s'il signe la DUP, car actuellement il ne peut pas encore le faire. Mais il peut aussi décider de ne pas le faire. Le Gouvernement a jusqu'à Juin 2016 pour signer. Cette déclaration n'est donc que politique à la veille des Régionales pour sauver le soldat Rousset .
Alors clamer que la LGV sera construite demain matin comme beaucoup de Chauds partisans l'annoncent, est une interprétation inexacte, tendancieuse. Mais il y a plus grave, l'annonce du Secrétaire d'Etat aux Transports est non seulement ambigüe, mais elle est injurieuse car passer outre l'avis de la consultation populaire de l'EUP - 15000 Contributions- l'avis de la Commission d'EUP qui a prononcé un avis complètement défavorable suivant ainsi les multiples rapports( Cour des Comptes; Mobilité 21, Mariton, et autres) est un déni de démocratie. Non nous rabâche les oreilles de la Démocratie participative on crée une commission pour ce faire et comme cela on annonce qqchose qui va à l'encontre totale de l'avis des gens. C'est se F..... de nous. Et après vous vous interrogerez sur les abstentions aux élections, quand un gouvernement n'a même pas la décence d'entendre ce que le peuple dit . On A suivre donc, mais attention...
le sud ouest est la seule région sans t g v un vrai qui avance ou alors s'il reste sur les anciennes lignes il supprimeront les autres trains et bonjour les cars a la place c'est un choix mais aujourd'hui c'est uniquement une promesse politique avant les élections c'est de bonne guerre de toute façon il n'y aura pas l'argent pour la ligne qui coutera au moins 3 a 4 milliards de plus comme chaque fois qu'il y a un grand chantier de cette ampleur qui paiera........
C'est un projet catastrophique pour les finances locales, non nous n'avons pas besoin de LGV, mais de lignes TER en état !
c'est un choix arbitraire de nos élites au profit de la France des métropoles et au mépris de la France périphérique et de ses intérêts légitimes !
je ne vois qu'une solution : rendre la parole au peuple, organisation d'une consultation référendaire dans le 47 (je sais qu'elle n'a au départ aucune base juridique légale), seul le peuple doit trancher cette question car c'est lui qui va payer via ses impôts locaux !
Alors chiche pour une consultation démocratique ?
Soutien complet pour les publication des JEAN JACQUES , car ceci ont une vision sur du long terme ,
C'est un déni de démocratie, un vrai scandale d’État en plus d'une catastrophe environnementale (à qq mois de la COP21) et économique car nous allons endetter les générations futures pour au moins 1/2 siècle, bétonner et rendre stérile à tout jamais 3800 hectares de terres fertiles et de forets, avec un bilan carbone catastrophique du fait du déplacement de 54 millions de m3 de matériaux dont 30 millions à importer d'on ne sait où, pour un projet que la grande majorité des citoyens contribuables ne veut pas. C'est juste pour flatter l'Ego sur-développé des quelques politiques mégalos qui sont en bout de ligne et certainement aussi de carrière !
Mais heureusement, il y a des élections avant le terme de ce projet et ça va faire mal !!!
N'y aurait-il que le FN et les écolos pour défendre le bon sens et la démocratie ?...
"LGV Bordeaux Toulouse : enquête publique défavorable, avis négatif de la Cour des comptes, mais accord du gouvernement. On marche à l'envers", a réagi José Bové sur twitter.
Alors que nous savons tous que c'est une erreur économique et un désastre écologique, a quoi pensent A. Juppé et J. Dyonis du Séjour. Ils savent pourtant que les enjeux agricoles vont être les défis à relever dans les années à venir. Et donc que nous aurons besoin de ces miliers d'hectares de terres.