La journée s’achève sur la crise gouvernementale la plus violente du quinquennat Hollande. En effet, le catalyseur de cette crise n’est pas un manquement individuel grave comme pour la crise « Cahuzac » où l’on peut plaider l’existence de moutons noirs dans chaque troupeau ou encore une déroute électorale comme celle pourtant historique reçue par le PS à l’occasion des élections municipales de Mars dernier.
Non, le catalyseur de cette crise est l’affrontement idéologique entre deux lignes politiques opposées, entre les socio-libéraux, défendant notamment la réduction des déficits publics et la gauche keynésienne, qui y est opposée à cause de son effet négatif sur la croissance et sur le chômage.
Alors essayons de tirer ensemble les leçons de cette crise gouvernementale.
Tout d’abord, Hollande et Valls ont eu raison de provoquer la sortie de Montebourg – et de ses alliés - du gouvernement. Celui-ci était bien entendu allé beaucoup trop loin en affirmant qu’il existait une meilleure politique économique que celle conduite par la France actuellement et que les socialistes n’avaient pas été élus pour appliquer la politique de la droite Allemande.(sic). Si Hollande et Valls avaient toléré la présence d’Arnaud Montebourg après l’expression publique d’une telle divergence, c’en était fini de l’autorité du Président de la République et du Premier Ministre jusqu’en 2017 et la crédibilité de la France dans le monde économique en aurait été significativement affaiblie. François Hollande et Manuel Valls ont fait la seule chose qui leur restait à faire s’ils ne voulaient pas passer ce qu’il reste de leurs mandats de Président de la République et de Premier ministre à inaugurer les chrystanthèmes. Dont acte…..
Faut-il pour cela leur décerner le prix d’excellence de sciences politiques ? Bien évidemment non, le ver de la division était dans le fruit gouvernemental dès la premier gouvernement Valls. Deux lignes politiques dans un gouvernement, cela en fait toujours une de trop. Cela était visible à l’œil nu de …votre serviteur. Je vous renvoie pour cela à ma chronique du 5 Mai 2013 «Deux lignes politiques, c’est une de trop! Il faut trancher M. le Président » ( lire http://www.jeandionis.com/blog.asp?id=18960) .
Encore une fois, Hollande a voulu louvoyer au lieu de décider. Encore une fois, il a donné la priorité à l’habileté tactique à court terme, plutôt qu’à la vision et au courage à long terme. Aujourd’hui, le naufrage est évident et Hollande – et dans une moindre mesure, Valls –doivent être tenus comptables de ce désastre. Il était illusoire de penser rassembler dans une même équipe gouvernementale les partisans de la réduction des déficits publics et ceux qui prônent la relance de l’activité par l’accroissement même de ces déficits publics. Aujourd’hui, l’illusionniste Hollande est nu.
Enfin, que va-t-il se passer ? Examinons d’abord le côté « mécanique des fluides » de la situation. Le gouvernement Valls II va – enfin – être cohérent et mettre en œuvre de façon coordonnée la politique du gouvernement. Tant mieux pour la France.
Faut-il en attendre pour cela des résultats positifs rapidement ?
Non, d’abord parce que les difficultés demeurent (croissance trop faible pour générer une création nette d’emploi).
Non, ensuite parce que cette politique est elle-même un compromis délicat entre deux objectifs majeurs largement contradictoires : la réduction des déficits publics et l’emploi notamment par l’amélioration de la compétitivité des entreprises.
Non, enfin, parce que cela supposerait un climat de confiance fort en ce gouvernement Valls II. Or, la base politique qui soutient ce gouvernement n’a jamais été aussi étroite : Les écologistes hors de ce gouvernement, les radicaux de gauche sur le seuil de sortie à l’occasion de la réforme territoriale, une partie du PS en opposition ouverte et avec désormais un leader charismatique en la personne d’Arnaud Montebourg et Mélenchon qui affirme que « Hollande est pire que Sarkozy ». Jamais le gouvernement n’a été aussi seul et isolé. Jamais le divorce à gauche n’a été aussi profond depuis l’arrivée au pouvoir d’Hollande. Assis sur une base faible (17% d’opinions favorables pour F.Hollande dans les dernières enquêtes d’opinion!), ce gouvernement est faible et fragile. Il n’aura pas la force politique de faire passer des réformes difficiles. Il est susceptible de chuter sur toute difficulté majeure pouvant débouler sur sa route (déroute électorale aux élections régionales ou cantonales, situation internationale tendue etc ….. )
Voilà pourquoi, à mon avis, les difficultés de ce gouvernement Valls II ne font que…. Commencer.
Avis de gros temps annoncé…….
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Les réflexions d'un élu engagé au service de sa ville et de son territoire
Je formule un vœu
En cette période de crise français profonde qui appelle à la mise en place de réformes courageuses et indispensables , je formule un vœu salutaire : le retour à une économie réelle... Je m'explique : comment pouvons-nous poursuivre dans une économie de spéculations en tout genre, rendant les iches encore plus riches et les pauvres encore plus pauvres ? Jamais autant le fossé ne s'était creusé entre des hommes de tout horizon qui pourtant partagent leur existence sur la même planète...
L'économie devenue globalisée depuis longtemps et par conséquent mondialisée ne peut plus se contenter de mesures protectionnistes et de repli identitaire : nous devons favoriser et encourager les initiatives individuelles, assouplir les règles administratives qui à force de vouloir contrôler l'emploi par tous les moyens finissent par le scléroser.
Nous devons encourager la compétitivité, la recherche et le développement de technologies toujours plus avancées, former nos enfants aux respects de l'environnement tout comme l'exiger dans toutes nos activités de production et d'innovation...
Je déplore le règne d'une économie d'imposture, où ne compte que le toujours plus de valeurs financières au détriment de la qualité de vie de tous les citoyens du monde et d'une volonté politique de mise en place d'une saine gestion de nos besoins et d'un partage solidaire de nos biens communs ...
Le règne de l'imposture n'appartient pas qu'au monde de l'économie , nous pouvons le déplorer dans le monde du marché de l'art où des "œuvres" atteignent des prix de ventes gigantesques, voir indécents qui ne correspondent plus qu'à des placements de pure spéculation quand ce n'est pas de recyclage d'économie souterraine...
L'expression de l'imposture s'exprime hélas également en politique où les discours ne sont plus que des paroles en l'air, de la manipulation idéologique, électoraliste, démagogique et populiste; creusant sans cesse un peu plus de désespoir, de désillusion et de perte totale de confiance en celles et ceux de tout bord qui devraient par leur intégrité montrer l'exemple .
Si, comme pour mon ami Jean Dionis que je salue et soutiens dans ses actions constructives pour notre collectivité, des personnalités politiques intègres et compétentes sont systématiquement soutenues et préférées lors des différents suffrages électoraux par des citoyens capable de discernement,. Alors nous pourrons passer du règne de l'imposture au règne de la "conscience éclairée globalisée "....
crise gouvernementale
Jean, je partage le point avec toi que cela ne fait que commencer mais je rajoute d'autres aspects à la crise qui expliquent différemment la situation
Hollande a cherché encore à louvoyer, il ne voulait pas réagir contre Montebourg. Il n'est pas un grand courageux, tout le monde le sait. C'est Valls qui a mis son poids pour le/les virer. Même en affichant qu'il est social libéral, il reste le mou qu'il est et a toujours été. Toutefois reconnaissons lui une chose, il a compris et annoncé que la politique qu'il la fait élire ne pouvait pas marcher pour redresser la France. Mais il existe encore une grand majorité des socialistes et aussi, avec une amplification idéologique, les syndicats, le Front de Gauche PC et autres qui reste sur le programme de la campagne . C'est là où est la tromperie de je crois que nous allons vivre des moments historiques car les" frondeurs" seront beaucoup plus nombreux que ce que l'on dit quand il faudra taper dans le bois dur. Hollande n'est pas sot et se cramponnera à son fauteuil, mais il est mou et ne pourra affronter son électorat de plein fouet. Donc crise gouvernementale et réélection. Le ferons-nous quand nous aurons la majorité à l'assemblée ? je n'en suis pas sûr. Il faudra du courage et des résultats rapides pour faire accepter cela. La cohabitation est un piège on le sait et Hollande n'aura jamais le courage de démissionner. Nous allons vivre une période difficile mais je pense que nous y sommes préparés. Qui tiendra la barre pour faire les grosses et importantes réformes pour réduire les couts de fonctionnement, libérer les énergies et relancer l'industrialisation ? Je ne sais, Une autre ère commence. A suivre car ce sera historique. amitiés . Claude
gouvernemet
Noous avons un gouvernemet de rien,car il n'a plus de majoritée
et notre president n'a plus q'une chose a faire dissoudre l'assemblé ?
crise : l'essentiel toujours oublié
Les politiciens ne s'intéressent qu'aux rustines ou au sparadrap
Le mal de base est que nous avons laissé mettre nos salariés en compétitiion avec des salariés qui exigent monétairement ( par salaires ou services sociaux ) dix fois moins ... tout le reste suit, diminution de commandes, délocalisation, emplois, disparition du savoir-faire, des brevets, des pans entiers de l'économie qui disparaissent .... etc ... etc.
L'équilibre logique ( sans garde fous ) est que nos salariés en arrivent à égalité de salaires et de charges sociales avec les Chinois !! la preuve en est qu'à défaut de salaires convenables ils ne bénéficieront que de l'assistanat ;;;;; aussi longtemps d'ailleurs que d'autres Français pourront subvenir aux impôts.
L'essentiel est donc la réindistrualisation ... et tant que le ministtère de l'économie sera entre les mains des suppots de l'ultracapitalisme, il n'y a pas grand espoir de relever la tête .... la bande à Rothschild se moquant éperduement des conséquences sur le terrain de leur décision,Ils ne raisonnent que par macro-économie, le principe du toujours plus raffle tout et le principe à bout de souffle que l'autorégulation du marché;
La partie se joue donc au niveau international .... ce qu'il faut savoir faire .
Elections législatives anticipées ?
Il serait normal d'avoir dans ce contexte des élections législatives anticipées mais le PS ne s'y aventurera pas au risque d'une cohabitation avec la droite, le FN et un Président dépourvu de politique de redressement national...
une dissolution?
M.Dionis,par ce message je vous pose une question simple et on ne peut plus clair,si rien ne marche d'ici la fin de l'année est-ce que le groupe UDI en appellerait-il à une dissolution de l'assemblée par la voix de son futur président?
Car au vu du résultat d'un gouvernement qui ne fait rien,où par des effets de manches et d'effets d'annonces rien n'avancent,cette fameuse dissolution se dessine de plus en plus et une cohabitation se profile,oui car notre cher président(et comme d'autres) n'aura jamais le courage du Général de Gaulle et démissionnera de son poste après un désaveu.