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Les réflexions d'un élu engagé au service de sa ville et de son territoire

« Coopération Agen-Djebonoua : Faire notre part »

Publication : 08/10/2018  |  16:36  |  Auteur : Jean Dionis

Le 2 juillet dernier, le conseil municipal d’Agen donnait son accord de principe à la mise en œuvre d’un accord de coopération décentralisée entre Agen et Djebonoua, ville de Côte d’Ivoire. En même temps, il décidait de l’envoi sur place d’une délégation pour écouter les besoins de nos collègues de Djebonoua et, ainsi, pour commencer le travail de définition du contenu de cet accord.

Cette mission d’écoute et de lancement de notre coopération a eu lieu du vendredi 28 septembre au jeudi 4 octobre sur place à Djebonoua, sous l’autorité du maire, M. Taiguain. Notre déplacement, avec les visites de terrain et les réunions de travail entre collègues agenais et ivoiriens, nous a permis de faire émerger ce qui vont devenir les lignes forces de notre action commune.

Mais avant de vous présenter ce que nous allons faire ensemble, un petit détour par l’histoire de notre rencontre qui, j’en suis sûr, me permettra de répondre à la question tout à fait légitime de : « Pourquoi Agen et Djebonoua ? Pourquoi eux ? Pourquoi nous ? »

L’histoire de notre rencontre ne tombe pas ciel. Elle s’inscrit dans une histoire plus large qu’il est important de connaître et de faire connaître avec un souci de vérité.

Nous devons partager cette histoire parce qu’elle est fondatrice de notre partenariat.

Le département de Lot-et-Garonne dont Agen est la Préfecture et le département de Bouaké ont, en effet, plus de 60 ans d’histoire commune.

A l’origine de cette histoire, un homme, Jacques Raphaël-Leygues, qui fut à la fois ambassadeur de France en Côte d’Ivoire de 1963 à 1979 et en même temps Maire de Villeneuve-sur-Lot (2ème ville du département de Lot-et-Garonne, située à 30 km d’Agen) de 1955 à 1974.

Le 18 mars 1958 commence vraiment notre histoire commune lorsque Jacques Raphaël-Leygues signe avec son homologue, un accord de jumelage entre les villes de Bouaké et de Villeneuve-sur-Lot.

Ce jumelage dure toujours et a porté des fruits puisque en 2013, démarre un partenariat entre les diocèses de Bouaké et d’Agen.

Grâce à ce partenariat qui est vivant, le diocèse d’Agen a bénéficié de l’aide de jeunes prêtres venant du département de Bouaké. Parmi ceux-ci, nous avons eu la chance d’accueillir le prêtre Constant Brou.

Pendant trois ans, les Agenaises et les Agenais l’ont connu et apprécié comme jeune prêtre mais aussi comme un homme passionné par sa petite patrie de Djebonoua connaissant bien ses forces et ses faiblesses et cherchant par tous les moyens à aider à son développement.

C’est lui qui, lors de longues discussions amicales, a, le premier, osé émettre l’idée d’un partenariat direct entre la ville d’Agen, sa ville adoptive en France, et la ville de Djebonoua, sa petite patrie.

Il a su nous convaincre, nous la municipalité d’Agen, et plus spécialement moi-même qui en suis le Maire et pour qui la Côte d’Ivoire, en effet, n’est pas une terre inconnue. J’y ai été jeune coopérant dans les années 80 et, à l’occasion de ce séjour, j’ai appris à aimer ce pays.

Mais si le Père Brou a, clairement, été l’inspirateur de cette rencontre, elle n’aurait pas eu lieu s’il n’y avait pas eu la rencontre conjointe de plusieurs désirs, plusieurs volontés.

Désir et volonté du père Brou de voir sa commune natale grandir.

Désir et volonté de Mr Taiguain, le Maire de Djebonoua et de sa municipalité de répondre positivement à cette main tendue agenaise même si elle exigera des deux côtés, travail et énergie.

Désir et volonté de la municipalité d’Agen de faire sa part, fut-elle modeste, dans le grand chantier des relations Nord/Sud plus équitables auquel nous devons participer.

Vendredi dernier, devant la population de Djebonoua réunie autour de son Maire, de ses 47 chefs de village traditionnels, j’ai essayé de définir l’esprit de notre partenariat.

Au nom du conseil municipal d’Agen, je me suis engagé d’abord à écouter Djebonoua, persuadé que la réussite de notre partenariat se joue d'abord sur la qualité de notre écoute des besoins prioritaires de cette ville.

Nous avons donc fait 5 000 km pour venir écouter le Maire de Djebonoua, pour venir écouter les chefs de villages, pour venir vous écouter les responsables économiques de Djebonoua.

A l’issue de cette mission, nous prendrons nos responsabilités.

Monsieur Taiguain et moi-même, à partir des propositions émises pendant cette visite, élaborerons un projet de partenariat pour le soumettre à la fois au conseil municipal de Djebonoua et au conseil municipal d’Agen, ainsi qu’aux différents partenaires financiers potentiels.

Est-ce qu’il y aura un programme concret de la desserte en eau potable de certains des villages ?

Y aura-t-il un programme d’amélioration de l’équipement de l'école publique ?

Partagerons-nous des objectifs en matière de cultures, notamment de la tomate, puisqu’Agen et Djebonoua sont des terres d’excellence pour ce fruit ?

Nous en déciderons ensemble.

Mais j’ai, ensuite, tenu à m’engager sur les caractéristiques de l’aide qu’apportera la ville d’Agen.

Cette aide sera sérieuse, efficace et durable.

Quand nous aurons décidé d’une action, nous la mettrons en œuvre.

Et nous veillerons particulièrement à rassembler les financements nécessaires.

Ces financements viendront du budget de la Ville d’Agen mais aussi de la Région Nouvelle-Aquitaine comme de chaque consommateur d’eau potable de l’Agglomération d’Agen.

Et surtout, nous l’espérons aussi, de l’Agence Française de Développement, bras « armé » de la coopération nationale d’État.

En outre, pour être sérieux, nous nous obligerons à ne financer que des projets dans lesquels la municipalité de Djebonoua se sera engagée à participer avec ses fonds propres.

Enfin, par honnêteté, j’ai tenu à dire, en ce moment solennel, que, par rapport à l’immensité des besoins socio-économiques de Djebonoua, l'aide agenaise sera forcément limitée et modeste.

A quoi bon, objecteront alors les cyniques ?

A ce moment de ma chronique, je veux vous raconter la même petite histoire que j’ai racontée, avec beaucoup de succès, à nos amis Africains  : celle du petit colibri.

Colibri tire son nom d’une légende amérindienne, rapportée par Pierre Rabhi :

« Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : "Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! "

Et le colibri lui répondit : "Je le sais, mais je fais ma part." »

Et bien, avec Djebonoua, Agen veut faire sa part, sa petite part du travail, du chemin, vers un monde plus juste.

Voilà, cette fois, ce partenariat est lancé ! il va nous faire grandir ensemble, j’en suis sûr, malgré les échecs, les surprises, les cyniques…

Agen et Djebonoua, la main dans la main !

PS : si vous le voulez, vous pouvez nous rejoindre, écrivez-nous à : agen.djebonoua@gmail.com

 

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