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Les réflexions d'un élu engagé au service de sa ville et de son territoire

Carnet de vacances (2) / Notes de lecture : "La route" de Cormac Maccarthy

Publication : 19/08/2008  |  10:46  |  Auteur : Jean Dionis

Que ceux qui se méfient des excès du sport se rassurent, mes vacances ne furent pas exclusivement cyclistes (elles furent aussi culinaires : voir photo ci contre où je suis attablé en famille avec ma charmante épouse Marie-Agnès). La lecture y eut toute sa place. La lecture « professionnelle » bien sûr, préparation des futurs débats parlementaires sur la loi de mise en œuvre du Grenelle de l’environnement oblige … mais aussi les romans, qui , il faut bien le dire, sont réduits à la portion congrue pendant le reste de l’année.
J’aime bien lire en vacances des romans qui me sont recommandés par des amis, car cela m’oblige à sortir de ma « bulle », à découvrir d’autres horizons plutôt que de toujours labourer les mêmes champs esthétiques et romanesques qui me sont familiers … et cette année, ce fut un roman américain : « La route » de Cormac Mac Carthy. C’est Christelle Vigneau, une de nos bibliothécaires municipales, qui me l’avait recommandé lors de la visite que j’avais rendue à ce service à la fin du mois de Juillet. Elle m’avait prévenu : « il ne faut pas avoir peur de lire des choses tristes … ». Ce commentaire m’avait refroidi. Car je trouve que l’actualité nous fournit sans aucun problème ce qu’il faut de tristesse pour d’habitude chercher d’autres sources dans mes lectures : les épopées historiques, les biographies exemplaires, les essais pour renouveler nos convictions … et puis, je me suis dit : « cette équipe municipale de la bibliothèque a du jus. Visiblement, elle aime son métier …» Allons-y pour la tristesse …
« La route » est l’aventure d’un père et d’un fils qui tentent de survivre après que l’apocalypse nucléaire ait eue lieu. Ils sont sur la route à la recherche d’un sud hypothétique, d’une côte aléatoire alors que plus rien ne marche. Ils ont faim, ils ont froid, ils sont seuls … et les rares humains qu’ils croisent sont retournés à l’état de barbares. Survivre, c’est leur obsession … mais comment ? Et là le livre est vraiment très particulier pour au final créer une ambiance captivante. Survivre, c’est se débrouiller tous les jours avec trois fois rien…Mac Carthy utilise un style très spécial à base de phrases courtes et de descriptions précises, mécaniques, un style « mode d’emploi » ou « notice technique » pour nous décrire cette énergie des survivants, celle là même qui galvanisa les rugbymen argentins perdus, après un accident aérien dans la Cordillère des Andes ou celle des astronautes d’Apollo 13 brutalement menacés de mort parce que privés d’énergie électrique à 300 000 km de la terre.
Le portrait psychologique des survivants qui s’en dégage est véritablement éblouissant. Pour s’en sortir, il vaut mieux être bricoleur (ce qui me laisse peu d’espoir en cas de catastrophe grave, sauf si ma femme n’est pas trop loin), courageux et optimiste. Mais cela ne suffit pas. Il faut aussi pouvoir répondre à une deuxième question : « Survivre, oui, mais pourquoi ? ». Le père, dans la route, est habité par une conviction qui décuple ses forces. Son fils, « le petit », porte le feu. Mais quel feu ? Celui de la civilisation, de la bonté, celui des gentils … Ce feu ne doit pas s’éteindre avec l’apocalypse. Il faut le protéger pour qu’un jour à nouveau, il puisse embraser le monde. Mac Carthy, à dessein, force le trait du manichéisme, opposant tout au long de la route, les méchants – ceux qui sont revenus à l’état sauvage et ne pensent qu’à les voler et à les tuer- et l’homme et son fils, seuls porteurs du feu, seuls « gentils » … jusqu’à ce que … Mais, chut, à vous de vous mettre en route, même si effectivement l’ensemble est sombre et triste. Le voyage valait l’effort ; merci à Mac Carthy et à Christelle.
Je suis resté longtemps « sur la route » et cela m’a fait réfléchir sur ma manière de lire. Je suis de fait un lecteur très médiocre, alors que j’adore la lecture … au maximum une petite quinzaine de livres par an. Pourquoi ? Parce que je ne me donne pas assez de temps pour cela, c’est vrai, mais aussi, parce que je suis un lecteur lent qui aime mobiliser ma mémoire et mon imaginaire à chaque fois qu’il est sollicité par le texte de l’auteur. Vous pouvez glisser sur une phrase aussi insignifiante que « la table était bleue », mais vous pouvez aussi aller chercher la table de vos souvenirs et le bleu de vos désirs … et j’avoue avoir pris beaucoup de plaisir, un plaisir d’ancien « boy scout » à faire vivre toutes les techniques de survie minutieusement décrites par l’auteur de la « route ». D’autres, vous peut-être, pourront peut-être cheminer plus rapidement.
Bref, nous sommes tous uniques devant la lecture et c’est très bien comme cela. En tout cas, si ces vacances 2008 furent pour moi de vraies vacances réparatrices et refondatrices, la lecture y prit sa part … Je vais maintenant me plonger dans « Corps et âme, l’enfant prodige » de Franck Conroy, une histoire de petit Mozart improbable dans le New York des années Quarante. Cette fois, c’est mon ami, Jean-Pierre Delbert et Christine, la conseillère en lecture de la librairie Martin-Delbert d’Agen qui m’ont mis sur … la route.
Alors, en vacances, oubliés la loi Lang et tous les débats passionnés sur l’amendement Dionis, l’impact d’Internet sur la planète livre, le livre électronique qui pointe le bout de son nez avec le « Kindle » d’Amazone ? Non, juste mis en parenthèse, pour céder la place à l’essentiel, au message, au texte, aux auteurs.
C’est cela aussi les vacances …
Bonne rentrée à ceux qui ont fini les leurs et bonne route …..à ceux qui les commencent.
@ +
Jean Dionis

Les réactions

Médaille militaire

Et oui mon adjudant Moreau sauf que "Elle ne peut être concédée que pour des services militaires exceptionnels et un minimum de huit ans de campagne".

On remarquera l'extrême juvénilité au feu et en âge de certaines victimes du guet apens Taliban, y compris celle du jeune Lot-et-Garonnais de Couthures/Garonne. Sans doute les hommes seront équipés un peu plus lourdement à l'avenir - avec du blindage plus épais - et cela en amont du métal des médailles.

Au delà des roulements de tambours et des habituels poncifs pro ou anti-militaristes, Il faut bien réfléchir avant de signer les jeunes : la guerre virtuelle et propre n'est que de la propagande d'éditeur de jeux vidéos.

Merci de bien vouloir remplacer mon précédent commentaire par ce dernier.

les militaires français du "Grand 8" (et tous les autres avant eux), tous plus ou moins jeunes et qui viennent de "tomber au champ d'honneur" en Afghanistan doivent recevoir l'expression de notre plus profonde considération. Ils sont morts en faisant leur devoir (en professionnels). Leurs familles doivent recevoir à jamais toute notre gratitude ! Pour que leur mort ne soit pas vaine.

Au delà même de leur engagement, ils ont donné leur vie pour défendre les intérêts d'une Nation toute entière, mais surtout une certaine idée que nous partageons je l'espère, emprunte de Liberté universelle :

- Liberté de vivre sans entrave selon nos propres convictions ;

- Liberté de vivre selon nos propres Lois, celles que nous choisissons de suivrent librement et qui garantissent notre attachement d'être tous égaux en droits devant elles ;

- Liberté de respecter universellement les droits de l'homme, de la femme et du citoyen ;

- Liberté de faire respecter, et par la force s'il le faut le peuple Libre !

Je dis bien et sans polémique, ce n'est pas la Légion d'honneur, remise au chanteur, au sportif ou au chef d'entreprise et qui sais-je encore mais la Médaille Militaire qui aurait le mieux convenu et à l'effroi de la situation (Chancelier, je sais parfaitement de quoi je parle sinon je me tais). Ce n'est pas ce que j'ai entendu et les mots du discours du Président de la République qui convenait le mieux à cette horreur de perdre nos enfants. Surtout et au-delà même de cette polémique, sur le bien fondé du positionnement de nos forces en Afghanistan, bien sûr indispensables... Mais on ne peut, ironiser comme il l'a fait, en esquissant un rictus sur la patrouille et si « cela était à refaire... » ?!? Je le dis clairement, ce chef est imprévisible, il semble capable du meilleur comme du pire...

D'un côté, une politique « de défense » qui concourt à perdurer la réduction des moyens militaires déjà engagées et de l'autre, l'augmentation d'une très forte pression ; laissant dire et faire n'importe quoi. Ce n'est pas normal de laisser certains journalistes interviewer, « à chaud », les familles éplorées.

Ces dernières ne peuvent forcément avoir paroles différentes, éminemment légitimes quand on perd un être cher, et de dénoncer la politique militaire et l'envoie de forces si éloignées de la terre chérie. Certains medias font du populisme et l'Etat laisse faire, pourquoi ?

Pourquoi devoir également attendre encore un long mois et le 22 septembre, pour seulement démarrer une réflexion par "l'autorité législative" et la "représentation nationale" alors que l'ennemi semble tendre vers une montée en puissance pour le moins significative ???

Maintenant, et si aucune guerre n'a jamais été gagnée ailleurs que sur son propre sol, le terreau des terroristes est localisé, et nous ne pouvons nous satisfaire, en qualité de Nation souveraine, « de laisser faire le travail par les autres».

Enfin, nos soldats ont choisi de défendre notre peuple, ils n'ont pas été contraints de le faire. Quel que soit leur âge, ils sont entraînés et aguerris pour le combat, mais, encore faut-il leurs en donner les moyens réels et en personnels, en matériels, en matière d'armement et de munitions...

Ils ont donné leur Vie et sont morts en héros parce qu'ils savaient ce qu'ils faisaient et pour que nous puissions tous continuer à vivre Libre !

Remercions-les à jamais.

Vive la liberté !

quel ambience !

La fête chez les dionis whaouuuuuuuuuu ça à l'air d'être un sacré deconneur dionis!!!!

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