Le rideau est maintenant tombé sur les Elections Régionales de 2015. Nous en connaissons tous les lignes forces :
- progression spectaculaire du Front National qui cependant n'arrive pas à concrétiser cette avancée par une victoire dans une de nos 13 régions,
- victoire pour l'alliance LR/UDI/Modem qui emporte 7 régions dont les deux plus peuplées de France, Ile de France et Auvergne-Rhone-Alpes,
- victoire sous condition d'un soutien tout à fait exceptionnel de la gauche dans le Nord Picardie et en PACA qui a permis de barrer la route au FN en acceptant de se retirer au second tour,
- enfin, bonne résistance du PS et de ses alliés qui conservent 5 régions grâce à d'excellents reports à gauche au deuxième tour ainsi qu'à une mobilisation inattendue de l'électorat de gauche amenant la participation à environ 60% soit à un niveau inconnu depuis plus de 20 ans pour ce scrutin.
Ces élections appellent donc une analyse approfondie de notre part dans les semaines à venir et le pire serait que nous bâclions cette phase d'analyse critique et que nous nous contentions de phrases convenues du genre : "il faut changer de logiciel politique" dont nous avons été abreuvés jusqu'à l'ecoeurement lors de la soirée électorale de dimanche soir.
Il nous faudra oser sortir des banalités et affronter certaines questions lourdes et graves : comment préserver nos libertés publiques tout en menant sur notre sol et à l'étranger une guerre inédite conte un ennemi méconnu : l'islamisme radical ? et plus largement comment continuer à progresser dans notre qualité de vie dans un système très contraint au niveau financier (impôts déjà élevés, dette élevée, etc...)?
Les centristes devront mettre un point d'honneur à être à l'avant-garde de ce travail politique urgent.
Et justement nos têtes de listes centristes comment se sont elles comportées à l'épreuve du feu ?
Permettez-moi, en votre nom à tous, de dire une immense bravo à Hervé Morin, notre président élu dimanche soir premier président de la "Normandie Conquérante" enfin réunifiée en une région pertinente hautement symbolique et fière de son histoire.
Hervé a réalisé un véritable exploit politique en faisant basculer cette région tenue auparavant par deux présidents de gauche. Quellles ont été les clés de son succès ? D'abord, la construction d'un accord politique de très grande qualité avec tous les leaders de la droite et du centre de cette région : les nôtres bien sûr, Jean-Léonce Dupont, Hervé Maurey, Catherine Morin-Dessailly, mais aussi tous les ténors républicains à commencer par Bruno Le Maire ou Édouard Philippe.
Ensuite, une stature nationale avec un parcours l'ayant amené à être président de groupe parlementaire et ministre de La Défense.
Enfin, des qualités humaines exceptionnelles avec notamment cette gaité et cette fraîcheur communicative ainsi que cette combativité qui lui a permis d'aller chercher "avec les dents" cette victoire acquise d'un cheveu sur son rival de gauche porté par une lame de fond nationale qui a fait faire à la gauche un très bon deuxième tour à chaque fois qu'elle y était présente.
Un cheveu c'est ce qui a manqué à Philippe pour être notre deuxième président de région. Philippe Vigier, président de notre groupe parlementaire à l'Assemblée Nationale. Après un premier tour très difficile, où l'on a vu le FN siphonner significativement notre électorat, il a mené un magnifique combat au deuxième tour pour perdre d'un tout petit point.
Philippe a perdu d'un cheveu mais son combat fait honneur à tous les centristes, il a reconnu sa défaite avec classe et dignité. Quand on a un tempérament de cette trempe, un jour ce tempérament rencontre forcément des vents favorables, nous sommes sûrs que ce sera dans les années qui viennent pour Philippe.
Ce soir nous sommes très nombreux militants centristes quelles que soient les composantes de l'UDI, à dire à Hervé, Bravo Champion ! tu nous a donné la seule victoire de notre famille politique centriste. Et merci Philippe, nous sommes fiers de toi.
© Charly Triballeau/AFP
Hervé Morin abandonne son poste de député, le Maire d'Agen trouvant que son poste ne l'occupe pas assez, en rajoute un de plus à son CV. On nous dira que c'est pour le bien de la ville et qu'il était le SEUL à pouvoir remplir cette mission (et pourquoi pas les législatives en 2017? non, je plaisante, quand même pas!).
Nos politiques sont devenus sourds, c'est désespérant.