Je me suis trompé.
Lourdement….Je pensais vraiment que notre équipe de rugby allait perdre sèchement Samedi soir. J’appuyais cette certitude sur le spectacle de la déroute de notre équipe en Novembre dernier (43 à 7 pour les blacks au Stade de France lors d’un match qui devait marquer notre « révolte » après un désastre encore plus lourd à Lyon). Je ne pensais vraiment pas qu’un tel écart entre deux équipes puisse être comblé, ne serait-ce que sur un match ……et puis, j’avais assisté au Stade de France à notre défaite contre l’Argentine lors de l’ouverture de la Coupe du Monde et cela avait renforcé mes craintes et mes certitudes d’ingénieur, plus à l’aise dans le calcul et la prévision que dans l’intuition…..
Et pourtant…..le France a gagné après un match qui est définitivement imprimé dans nos mémoires pour de nombreuses années comme peuvent l’être France –Brésil 1998 en foot, ou France-Nouvelle-Zélande 1999 en rugby…..ma première réflexion ira donc d’abord au caractère imprévisible et étrange des grands évènements sportifs à plus forte raison lorsqu’il s’agit de matchs « couperets », éliminatoires, bref de matchs de coupe et non pas de championnat, où la consolidation des résultats redonne ses droits à la logique et à la prévision.
Car, enfin, et malgré les innombrables articles qui depuis Samedi Soir trouvent des raisons pour expliquer l’imprévisible, il y a bien eu Samedi quelque chose de mystérieux dans la dynamique de ce match. Tout commence comme prévu ou pire pour les Français : Le KO de Betsen, la leçon de rugby des Blacks dans les 20 premières minutes, Beauxis et Elissalde qui n’enquillent pas, 13-0…..Business as usual, pour les hommes en noir…….et puis, la France tient, la France marque,….la France gagne ! Seul le sport de haut niveau – et aussi les compétitions électorales - est capable de produire autant de mystère, d’imprévu….et osons le dire, de tragique dans notre monde ultra-rationnel. C’est, je crois, une des raisons de fond de son immense popularité.
Ma deuxième réflexion sera plus agenaise. A peine la fin du match sifflé – match regardé avec ma femme à la maison, j’ai ressenti une envie irrépressible de partager ce bon moment avec mes fils et ma fille, étudiants, l’un à Paris, l’autre à Bristol en Angleterre, le troisième à Pau. Ensemble nous refaisons le match, celui des héros de Samedi, Dusautoir, Michalak……. Et ma femme qui assiste à ces conversations passionnées lâche une de ces phrases ‘au cordeau’ dont elle a le secret : « Et bien, cela (en pensant au rugby), au moins, tu auras réussi à leur transmettre » et, pour une fois inspiré dans le dialogue conjugal, je réponds : « Ce n’est pas moi qui leur ai transmis, c’est notre ville, c’est Agen….. »…..Samedi soir, dans ce moment simple de bonheur familial, on touchait la force de notre culture rugbystique agenaise, de notre passion pour ce sport. Et c’est à l’aune de cette passion, de cette culture que nous devons ensemble nous mobiliser pour propulser à nouveau notre club, le SUA-LG dans le Top 14, chacun faisant ce qu’il peut pour cela, à la hauteur de ses moyens.
Allez ! Puisque, pendant quinze jours, nous allons être très nombreux à pousser derrière les bleus, je m’en vais vous adresser une lettre 100 % Coupe du monde avec notamment une petite perle dénichée sur le Net. Que vous croyiez au ciel ou que vous n’y croyiez pas, faites un détour par « la petite théologie du rugby » du Père Patrick Braud, curé de la cathédrale Saint-Pierre à Angoulême, pour cela cliquez http://cathedrale16.over-blog.com/article-12241957-6.html (avec en prime les vidéos d’essais d’anthologie)……et vous verrez que ce sport n’a pas fini de nous surprendre…..et de nous rassembler.
Bon match pour France-Angleterre, Samedi !
@+
Amitiés,
Blogging
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Les réflexions d'un élu engagé au service de sa ville et de son territoire
ALLEZ LES BLEU
Aujourd' hui nous jouons éxactement comme les blacks a la seule différence c' est qu'on est present pour les grands rendez vous.Je tiens a dire par la que nous pouvons changer un joueur sans perturber notre jeu.
Mais attention nous ne sommes pas encore champion il nous reste de grosses echeances.
Sportivement
stephane
Le rugby, une vision du monde éternel.
"Seul le sport de haut niveau – et aussi les compétitions électorales - est capable de produire autant de mystère, d’imprévu….et osons le dire, de tragique dans notre monde ultra-rationnel. C’est, je crois, une des raisons de fond de son immense popularité."
Il y a une forme de fureur refoulée dans l'équipe de France (et chez les Français), sentiment qui s'incarne au travers d'un champion comme Chabal. Dans l'histoire tout le monde sait que les géants de l'action comme César, Napoléon, Alexandre, Pierre le Grand, Mahomet étaient des hommes capables d'accès de fureur ou d'abattement et de crises de larmes, ils étaient tous sujets à des crises nerveuses ... C'est bien ce que vous décriviez dans cet univers-ci, du rugby ou de la politique?
Et l'histoire de France et du peuple Français c'est celle de ces intervalles réguliers et déterminés où s'ouvrent des soupapes de sûreté qui libèrent le volcan (autrefois beaucoup plus violemment au travers des guerres et Révolutions) ... Il n'est pas nécessaire de trop expliciter pour saisir le propos, maintenant il y a les coupes du monde et les élections présidentielles .. Quelques manifs, et encore ...
Pourquoi enfin les Anglais , plus que les Français, m'impressionnent-ils à présent et par suite? Et bien à cause des fondamentaux qui touchent aux caractères particuliers de nos deux cultures, la latino-arabe et l'anglo-saxone : l'homme maître de lui-même résiste mieux que celui qui se laisse aller, l'homme cultivé supporte mieux les fatigues que celui qui ne l'est pas, l'homme courageux est moins exposé aux maladies que les autres. En un mot, c'est cette école éternelle qui consiste à fortifier le corps par la culture de l'âme qui gagnera toujours ou presque seule contre tous, c'est celle des héros (car les héros le sont par le sacrifice et la mort).
La popularité du rugby c'est avant tout dans l' expression collective d'un héroïsme, et d'une fureur refoulée (bien mieux qu'au foot) qu'il faut la comprendre (la Marseillaise!) : seuls les héros font des exploits et le ressort du héros, c'est sa fureur de vaincre. Pour les Blacks ce n'est pas tout à fait la même chose, le rugby étant à la racine de l'exploit en lui-même; en France tout se mélange et le rugby n'est qu'un vecteur, une expression parmi d'autres de la mentalité locale, complexe. Mais le rugby c'est la culture du respect de l'autre à l'inverse de la barbarie des guerres, c'est pourquoi il ne dégage pas de violences dans les tribunes et c'est pourquoi les stades rugbystiques sont familiaux. Pourvu que cela dure!
C'est pas la première
C'est pas la première fois que vous vous trompez et que vous nous trompez.
Maintenant c'est terminé je ne vous fait plus confiance.