J’ai choisi, une fois n’est pas coutume, de faire une chronique « territoriale », de vous parler d’Agen et de son agglomération, du choix politique qu’elle vient de faire en faveur de l’industrie et de l’emploi et des résistances qu’elle rencontre dans ce choix.
Agen n’est pas une île. Nous sommes frappés par le chômage de masse qui touche notre pays. Avec pratiquement 11% de la population active, notre agglomération se situe légèrement au-dessus de la moyenne nationale. Mais cela fait quand même plus de 6000 chômeurs pour une agglomération de 94 000 habitants. Ces agenais sont d’ailleurs très inégalement répartis sur le territoire de l’agglomération. Les villages de la deuxième ceinture de l’agglomération ont des taux de chômage proches de 5%. La Ville-centre, Agen, qui concentre logements et services sociaux, voit son taux grimper jusqu’à 16%, alors que celui-ci peut atteindre dans les quartiers prioritaires jusqu’à 40%. Dans la tête et dans le cœur des gens, le chômage écrase de fait tous les autres enjeux…..question : Est-il opportun qu’une communauté d’agglomération intervienne dans la lutte contre le chômage ? et si oui, pourquoi faire ?
Sur l’opportunité d’une action locale, la loi Chevènement qui a créé les communautés d’agglomération, a tranché ce débat. Elle a fait de l’emploi et du développement économique une compétence obligatoire ….de ces structures de coopération intercommunale…Et elle a eu raison. Bien sûr, le développement économique et l’emploi, c’est d’abord le « travail » des entreprises, bien sûr, encore, l’environnement fiscal et légal des entreprises, c’ est le « travail « de l’Etat, bien sûr enfin, l’aide publique aux entreprises (financement, développement,…), c’est « le travail » des conseils régionaux….mais, les entreprises ne se développent pas hors sol. Elles sont fortement liées à leur territoire d’accueil…..Celui-ci doit d’abord leur permettre de recruter un personnel qualifié pour les métiers de l’entreprise. Je reviendrai dans une autre chronique sur ce lien capital entre offre de formation territoriale et développement économique local. Mais je veux échanger avec vous dans cette chronique sur un autre enjeu majeur qui est directement de la responsabilité des collectivités locales : à savoir l’offre d’un foncier répondant au cahier des charges d’entreprises engagées dans la compétition internationale.
Quel est-il ce cahier des charges pour les terrains économiques qui s’impose aux collectivités locales ?
Première exigence : des terrains à l’abri de tous les risques naturels (inondations, glissement terrain, …) Evident ? Pas sûr pour l’agglomération agenaise, très contrainte par le risque « inondations ».
Deuxième exigence : des terrains suffisamment vastes pour pouvoir grandir si le développement de l’entreprise l’exige.
Troisième exigence : des terrains parfaitement viabilisés pour pouvoir être connectés de manière compétitive à leurs fournisseurs et à leurs clients. Cette exigence de viabilisation, c’est d’abord au niveau routier qu’elle est exigée et en premier le lieu à l’autoroute. La proximité de la gare et de l’aéroport est un plus. La desserte en télécommunication, électricité, eau, gaz, comme le traitement environnemental de la technopole doivent être de grande qualité.
A Agen, ce cahier des charges a amené toutes les études faites dans ce domaine (Conseil général, Agglo, Pays de l’Agenais,….à choisir le site de la commune de Sainte-Colombe en Bruilhois (7km d’Agen) et depuis 3 ans, en faisant un énorme travail de fond, nous avons construit un dossier cohérent pour construire une offre de foncier économique d’un total de 212 ha, soit 140 ha cessibles aux entreprises (voir notre dernier conseil de communauté http://www.agglo-agen.net/Retour-sur-le-Conseil-de.html?retour=-Actualit...). En effet, il y a urgence à agir….l’Agglomération d’Agen ne dispose plus à ce jour que de 15 ha de foncier répondant à ce cahier des charges, soit 2 ou 3 ans de consommation ….Après, si nous n’avons pas prévu la suite, les usines….et les emplois iront ailleurs,.. à Bordeaux, à Toulouse, à Montauban…..qui auront été plus prévoyants que nous.
Pour rester dans la course, nous avons donc présenté un projet complet Mercredi soir à la population de Sainte-Colombe en Bruilhois….et nous nous sommes heurtés à deux résistances.
Une première, légitime, naturelle…celle des personnes installées sur les terrains de la future technopole : Résidents, exploitants agricoles….Il est clair que le projet est douloureux pour eux. Ils ont construit leur vie familiale et professionnelle sur ces lieux, ne demandent rien à personne….et voient leurs projets personnels percutés par un projet d’intérêt général. Nous aurons pour chacune de ces personnes le plus grand respect : Indemnisation correcte, foncier de superficie et de qualité équivalente pour les exploitants agricoles, possibilité de rester sur place aussi longtemps que les travaux de la technopole le permettront…… Nous ne ménagerons pas nos efforts pour trouver une solution personnelle de qualité à chaque famille concernée.
Mais, il y a contre ce projet des opposants et une opposition beaucoup moins respectable : Celle qui sous des discours divers (protection des terres agricoles, coût du projet, critique de certains secteurs d’activités….) en fait n’a qu’un objectif : refuser le développement économique de l’agglomération et les emplois qui vont avec…. En refusant le cahier des charges des entreprises, en faisant semblant de croire que les entreprises industrielles pourraient s’installer sur les anciennes zones industrielles une fois réhabilitées, ces opposants mentent et commettent une faute grave contre l’emploi en Agenais. Ils refusent de fait le développement de l’industrie dans notre agglomération, condamnant celle-ci à une paupérisation accélérée si on cédait à leurs tentatives de blocage des projets. Contre cette opposition, nous n’aurons aucune faiblesse tant son attitude est condamnable.
Agen a son destin en mains. Agen a été en effet une ville industrielle du 20ième siècle grâce à la pharmacie et à l’Agro-alimentaire. Voulons-nous qu’Agen reste une ville industrielle du 21 ième siècle et ce faisant devienne une ville prospère ? J’ai la conviction que nous le devons aux 6000 chômeurs agenais, et notamment aux plus jeunes d’entre eux. J’ai la conviction profonde qu’il nous faut réussir la technopole d’Agen-Garonne……
@+
Blogging
› Voir tous les billets du blog
Les réflexions d'un élu engagé au service de sa ville et de son territoire
Réflexion
Bien sûr qu'il est sage de penser à la construction d'Agen demain, mais pourquoi ne pas essayer , parallélement , de développer un cycle complet universitaire qui fixerait des jeunes qui justifierait (en partie) la construction de la ligne SNCF à grande vitesse, et qui positionnerait Agen comme un lieu de culture incontournable. Il faut tout de même aussi, sans esprit polémique, s'interroger sur l'avenir agricole du département qui perd dans de nombreux endroits des terres productives qui risquent faire défaut au moment du grand développement de la population.
L'empoie l'avenir
Dans ces moments ou la crise touche chacun de nous le fait de vouloir développé l’industrie dans notre région est un acte courageux le fait de choisir la zone à proximité de la future gare TGV est un bon choix, on peu comprendre que les résidants de ce lieu soit perturbés et dans le projet chaque cas sera étudier afin de satisfaire ces résidents.
En choisissant la proximité de la ligne TGV, de l’autoroute et de la ville d’Agen est un choix honorable, le terrain et l’étendu de celui-ci permettront un développement économique dont l’agglo d’Agen à besoin avec des créations d’emplois, si on ne crée pas cette zone économique les entreprises iront ailleurs. La proximité des lignes de transports favorise ce développement économique et les entreprises recherchent cette proximité pour se développer. Enfin chacun trouvera son compte résidents comme entreprises car le secteur économique de l’Agglo d’Agen sera très importante et sera une plaque tournante afin que des emplois soient créés. Toutes les grandes villes possèdent une technopole économique importante et si nous ne créons pas celle d’Agen les villes comme Bordeaux, Toulouse voir Montauban eux n’hésiterons pas à attirer les entreprises ne soyons pas en retard au rendez vous de l’industrie pour cette nouvelle erre qui s’ouvre à nous, la réussite passe par ce développement de la technopole d’Agen- Garonne.