La semaine dernière, il a beaucoup été question de l’aéroport d’Agen. La région Nouvelle-Aquitaine avait, en effet, inscrit à l’ordre du jour de sa séance plénière sa (nouvelle) politique aéroportuaire. Sa version initiale scellait la condamnation à mort de notre aéroport en l’enfermant dans une catégorie « d’aéroports locaux de proximité (sic) » dans laquelle se trouvaient les aéroports déjà enterrés – Périgueux et Angoulême - pour trafic quasi-nul. Requiem in pace. Amen….
Cette version initiale nous a obligés à nous poser une question simple : « Agen, agglomération de 100 000 habitants, a-t-elle besoin d’un aéroport ? ».
« Ce n’est plus la peine de se fatiguer à monter dans l’avion », entonne le chœur des ravis de la SNCF – « maintenant qu’Agen bénéficie d’une desserte de Paris en 3h17 de trajet depuis le 1er juillet 2017, grâce au tronçon LGV Paris-Bordeaux qui se fait maintenant en 2 heures soit une heure de gain effectif par rapport à la desserte d’avant la LGV ». Ce qui est effectivement une grande et bonne nouvelle pour tout le Sud-Ouest.
« C’est beaucoup d’argent public (2,8 millions d'euros/an) pour une poignée de patrons qui ont les moyens de se le payer » ! poursuivent les opposants à notre aéroport.
Bref, pour certains d’entre nous, l’aéroport est un luxe de la période ante-LGV.
Ont-ils raison, ces adversaires de notre aéroport ?
Et bien, non. Nous pensons qu’ils se trompent à court et moyen terme.
Ils se trompent à court-terme, d’abord. Ils se trompent aujourd’hui.
De quoi a vraiment besoin Agen pour être prospère en 2017 ? Agen a besoin que ses professionnels puissent faire dans de bonnes conditions une bonne journée de travail à Paris (9h30- 18h) tout en faisant l’aller-retour Agen-Paris dans la journée évitant ainsi de coûteux frais d’hôtel. Une fois exprimé clairement notre besoin territorial, remarquons que ce besoin est loin d’être un luxe capricieux d’une poignée de privilégiés. Il faut n’avoir jamais pris l’avion Agen-Paris pour dire des bêtises de ce genre. Cette nécessité est celle de centaines de professionnels (la très grande majorité des 40 000 passagers de la ligne Agen-Paris pour l'année 2016) : commerciaux, cadres, fonctionnaires, élus locaux, enseignants… dont le travail exigence leur présence régulière à Paris.
L’avion répond à ce cahier des charges, notamment avec son vol au départ de 6h40 d’Agen, qui permet effectivement d’être au travail à Paris à 9h30 et son retour à Agen à 21h30, qui permet de prolonger la journée de travail jusqu’à 18h.
Le train, non. Et là, il faut sortir des beaux slogans publicitaires : Paris en 3h17’ ? Pas si simple et pas tout le temps…et si on regardait la réalité de la desserte de Paris ? et si on mettait les mains dans le cambouis des horaires ferroviaires?. La « meilleure» offre de la SNCF, subtil compromis entre les départs contraints de Toulouse et les correspondances à Bordeaux, nous fait partir d’Agen en 6h26, changer de train à Bordeaux et arriver à Paris Montparnasse à Montparnasse à 10h10 et commencer la journée de travail vers 10h45... trop tard !
Les opposants à notre aéroport se trompent à moyen–terme, aussi.
Qu’est ce que c’est que cette politique aveugle qui arrêterait la desserte aérienne d’une ville au moment précis où le train fait un progrès notable, que nous devons saluer mais qui n’est qu’une étape ponctuelle dans la concurrence que se livrent ces deux moyens de transports.
De 2007 à 2017, le trafic cumulé des 11 aéroports aquitains a doublé. Il doit y avoir quelques raisons de fond à cela.
Faut-il rappeler qu’aujourd’hui l’avion a une vitesse moyenne de 600 km/h sur la ligne Agen-Paris et que le train – même avec le tronçon LGV Bordeaux-Paris- fait du 230 km/h en moyenne.
L’avion aussi fera des progrès technologiques : décollages et atterrissages plus courts, consommation en fuel réduite, nuisances sonores diminuées, vitesse accrue. Un jour – au plus tard en 2024 pour nos JO ? – le scandale national qu’est l’absence de desserte directe de l’aéroport d’Orly à partir du centre de Paris par le réseau RER devra trouver une réponse et ce jour-là, l’avion retrouvera une compétitivité décisive par rapport au train, même LGV.
A moyen–terme, nos professionnels auront à se projeter régulièrement dans d’autres métropoles nationales et européennes. Essayez d’aller à Nantes, à Lyon, à Madrid en train et nous en reparlerons. Faut-il n’avoir comme seul avenir d’aller engorger les aéroports de Blagnac et de Mérignac... rien n’est moins sûr.
Enfin, ils se trompent pour des raisons industrielles majeures. Agen est au centre géographique de l’Aerospace Valley de la Garonne, première région Aérospatiale au monde qui réunit sur 250 km les pôles de Toulouse et Bordeaux et leurs sous-traitants présents tout au long de Garonne. Les activités de maintenance, de tests et de formation nécessitent toutes un aéroport en état de marche. Ces activités sont déjà présentes et dynamiques à Agen avec les sociétés AMA et Airways… et il faudrait y renoncer alors que Blagnac et Mérignac sont saturés ? Pas sérieux.
*********
Lundi dernier, j’ai défendu, avec vigueur, la cause de l’aéroport d’Agen lors de la séance du Conseil Régional en partie consacrée à la stratégie aéroportuaire de la Nouvelle-Aquitaine.
Alain Rousset, notre Président, et les élus en charge du dossier, Renaud Lagrave et Mathieu Bergé ont fait un pas vers nous en acceptant de classer Agen comme « aéroport de désenclavement économique sous analyse des effets de la LGV » et en acceptant le principe d’une période d’observation et d’adaptation de 18 mois suivant les changements de comportement des clients du train et de l’avion au départ d’Agen. Je les en remercie.
Première (petite) victoire. Notre aéroport était condamné à mort. Il bénéficie d’un sursis jusqu’au 1er janvier 2019.
Et après ? L’avenir n’est écrit nulle part.
A nous, Agenais, d’inventer un chemin d’avenir pour notre aéroport. Ce combat a commencé lundi dernier.
Très bon plaidoyer mais je crois qu'il serait bon de développer les trajets vers d'autres destinations européennes à l'instar de Bergerac vers le Royaume Uni et pourquoi pas nationales ?2019 c'est demain!!
Bjr pour réduire les coûts de fonctionnement je ne ferai qu’un vol le matin et retour le soir avec un avion plus grand et econome
du coup cela libérerait l’activité aérienne de service, formation et ludique pendant la journée avec ULM avions et planeurs électriques
Agen pourrait devenir la ville du vol électrique ce qui installerait durablement des entreprises proches de Toulouse et Bordeaux
un projet euroglider électrique est en cours à supaero Toulouse et ils commencent à penser à l’industrialisation
les concurrents sont allemands’ slovènes et tchèques
jean Francois
Je suis tout à fait d'accord avec votre commentaire
Non, l'aéroport d'Agen est une danseuse, aucun argument valable...
J'ai pris plusieurs fois ce moyen d'aller à PAris, il est trés coûteux, nous fait arriver trés tard, et dépend souvent de la météo ou du trafic à PARIS.
il n'a plus d'arguments aujourd'hui même avec le TGV jusqu'à Bordeaux.
cdlt
gm
Enfin quelqu'un qui défend notre ville et notre position centrale entre Toulouse et Bordeaux , bien que retraitée, je suis tous les jours à l'aéroport pour promener et je constate avec grand plaisir que chaque jour le hall d'entrée est rempli au départ comme à l'arrivée donc notre aérport est utile à toute une partie de la population active de notre région. Il est vital de le conserver....
Noble cause sans aucun doute, seul point de désacord avec ce que je viens de lire :"A nous Agenais ...", j'aurais aimé lire :"A nous Lot-et-Garonnais ...!", en effet nous, riverains du Lot, sommes également très intéréssés par le devenir du plus proche aéroport de notre vallée qui attend depuis si longtemps son désenclavement, son combat a commencé il y a ... je n'ose le dire ... çà frise le ridicule ... et qui s'en souvient !
Bon courage pour ce combat pour l'Agenais et le Lot-et-Garonne.
Bonjour , je suis pour que l'aérorport d'AGEN reste en fonction et offre de nouveaux avantages de travail de prix et de nouvelles sécurité pour le transport et les relations a travers toutes les grandes villes de France ;et de la communauté Européenne . je signe FLORENTIN Bernard N°1 Avenue Georges Delpech 47000 AGEN .
Bonjour
Je me souviens d'une intervention alarmante d'un haut responsable consulaire dans laquelle il avançait que "Bordeaux" voulait la mort du Lot et Garonne. Il exhortait les présents à faire travailler en priorité les entreprises du Lot et Garonne. Est-ce que le conseil est appliqué par les forces vives du Lot et Garonne? J'en doute.
La disparition de l'aéroport d'Agen est l'illustration de la boulimie bordelaise. Il suffit de regarder les colonnes du journal de la région dans lesquelles la Gironde a la part du Lion et les Pyrénées Atlantiques sont correctement représentées. Le 47 est souvent le grand oublié ou il bénéficie d'un petit entrefilet occasionnel. Est-ce que nos représentants à la région ont droit à la parole?.... Permettez-moi aussi d'en douter!
Excellente rèflexion, certes le train présente l'avantage de déposer ses voyageurs en centre ville, mais ceux-ci demeurent liés aux rails.
Les aèronefs peuvent modifier leurs plans de vol, cela se produira à coupsûr dans les années à venir. Ne privons pas l'Agenais de ce moyen de transport et de sa souplesse !
Je suis d accord avec le maintient de l aéroport d’Agen, le problème a resoudre dans le temps est sa fiabilité ( grèves , problèmes techniques , brouillard, mauvais remplissage ect)etre bloqué à Agen au denier moment avec des plans B inexistants, ou pas adaptés et galères ,font que j ai manquer plusieurs RV sur Paris important
pour couronner le tout ,le parcour du combattant pour obtenir d Hop un remboursement du billet, fais que je prend le tgv à partir de Bordeaux,en attendant un meilleur service d hop