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Les réflexions d'un élu engagé au service de sa ville et de son territoire

2 politiques économiques, c’est une de trop :Il faut trancher, M. le Président !

Publication : 05/05/2013  |  20:49  |  Auteur : Jean Dionis

La chute brutale de la popularité de F.Hollande (26% de satisfaits) a plusieurs causes : Promesses multiples non tenues (vote des étrangers, cumul des mandats, hausse de la tva, etc…), réformes sociétales divisant le pays maladroitement et inutilement (mariage gay), affaire Cahuzac, …..Nous en avons parlé dans les colonnes de blog.

Mais, en cette semaine anniversaire de la première année de Présidence Hollande, je veux échanger avec vous sur une cause plus structurelle de ce décrochage : à savoir la confusion au plus haut sommet de l’Etat quant à la politique économique de ce gouvernement. Pour faire simple, deux politiques coexistent de manière illisible :

- La première, en harmonie avec la commission Européenne et nos principaux partenaires européens est une politique de réduction des déficits publics et de réduction du chômage par l’amélioration de la compétitivité de l’économie Française. Elle est, à priori, portée au gouvernement par MM.Ayrault, Sapin, Moscovici, etc…

- La deuxième, en opposition avec nos principaux partenaires européens, à commencer par l’Allemagne, est une politique classique de relance de la croissance et donc de réduction du chômage par les déficits publics et par la consommation elle-même financée par des hausses de salaires. Elle est portée avec la même visibilité que celle de leurs collègues cités ci-dessus par Mme Duflot, MM.Montebourg, Hamon, etc…

2 politiques radicalement opposées portées simultanément par des ministres du même gouvernement et pire encore du même ministère, à savoir Bercy????

Les Français, tantôt goguenards, tantôt stupéfaits, ont vécu une année de couacs symboliques permanents sur la politique économique (valse hésitation sur la fiscalité des plus values, suppression de la TVA sociale et remplacement par le très obscur crédit-impôt compétitivité, Florange, Daily motion, etc…) alors que la situation internationale sans être glorieuse n’a rien à voir avec les années de crise 2008-2009 (prévision de croissance mondiale de 3,3 % pour 2013).

Dans ce débat fondamental pour la sortie de crise de notre économie, je me suis situé depuis longtemps et je me permets de vous renvoyer à ma chronique du 25 Juillet 2011 « Accord sur l’Euro ou La 2ième mort de sir John Maynard Keynes » ( http://www.jeandionis.com/blog.asp?id=18265 ). Je cite la phrase-clé de cette chronique : « Depuis cette époque, nous avons tous Keynes pour alibi lorsque nous sommes interrogés souvent de manière agressive avec cette question lancinante : « Mais qu’avez-vous fait de la France ? Et de ses finances publiques ? » Le dernier budget en équilibre de la France a été présenté ….en 1980 par Raymond Barre. Depuis, nous avons tous, droite et gauche, voté des budgets en déséquilibre (80 milliards de déficit pour environ 300 milliards de budget en 2011) et accepté l’augmentation de la dette publique jusqu’à son montant actuel de 1640 milliards d’euros (en 2011). Comment avons-nous pu accepter cela ? Comment avons-nous été aveuglés à ce point ? Keynes a joué le rôle du grand anesthésiste. Mais, nous avons été complices et lâches. Il m’arrive d’en avoir honte. »

Je ne suis pas surpris des manifestations de ce jour, à l’appel du Front de Gauche, contre l’austérité. Les Français souffrent et il y a toujours eu en France un courant de pensée extrémiste et populiste à droite comme à gauche pour exploiter cette souffrance sociale.

Je suis pour ma part profondément convaincu que les Français, vieux peuple démocratique à la tête dure et qui en a vu d’autres, savent au fond d’eux-mêmes très majoritairement que l’adaptation de notre économie française, en jouant sur nos forces spécifiques bien sûr, à l’économie mondiale est inévitable.

Ils y sont majoritairement prêts. J’en ai l’intime conviction. Et celle-ci a été renforcée par le récent sondage mené par Opinion Way. Une question simple était posée : "Diriez-vous que la rigueur budgétaire, défendue par l'Allemagne en Europe, est plutôt une bonne chose ou une mauvaise chose pour l'économie européenne ?" A cette question, les Français répondent à 58% qu'il s'agit plutôt d'une "bonne chose", tandis que 42% pensent que c'est "plutôt une mauvaise chose". Discutable, comme tous les sondages….mais révélateur.

Encore faudrait-il qu’il y ait un pilote dans l’avion et que le Président sorte de son ambiguïté. On peut comprendre – je désapprouve bien sûr, mais je comprends - que les socialistes pour leur première année de gouvernement aient matraqué les français fiscalement (30 Milliards d’impôt supplémentaires) et qu’ils n’aient que très marginalement réduit les dépenses de l’Etat (6 à 7 milliards). Je ne m’attendais à rien d’autre du parti socialiste Français compte-tenu de ses rigidités. Mais qu’un Premier ministre Français coordonne – et je n’imagine pas une seconde qu’il l’ait fait sans l’aval du Chef de l’Etat - une attaque en règle du parti Socialiste, contre la Chancelière Allemande « Chancelière de l’Austérité » et contre « l’intransigeance Allemande », je ne l’aurais jamais imaginé tellement cette ambiguïté – d’un côté, louanges à Merkel de façade et attaque frontale du parti gouvernemental de l’autre – me révulsent…..et surtout enfoncent le pays dans une incertitude paralysante.

Sur un point, Mélenchon a raison : « La période d’essai est terminée, M. le Président ». Le pays souffre. Il attend un cap, une cohérence, fut-elle au prix de sacrifices. Il va falloir, enfin, songer, à choisir, à trancher…bref, à présider.

@+



Les réactions

Un an de présidence et le pay est dans le trou

Jean vous avez résumé la première année du mandat de Mr Hollande et de son gouvernement.(dernier sondage 24% de satisfaits)
Les français souffrent encore plus depuis que la gauche est au pouvoir, durant cette première année il ne fallait pas attendre un miracle de Hollande puisqu’il a voilé sa face devant la réalité des faits et il a fait des promesses auxquels il ne peut répondre le contexte économique Français et Européen il ne l’avait pas pris en compte à sa juste mesure.
Un an de pouvoir, je pense que l’année d’essai est passer et maintenant il ne pourra plus dire que c’est la faute des autres de ces prédécesseurs, puisque c’est maintenant sa politique qui est mis en place et pour ma part je suis aussi persuadé qu’en cette fin d’année les choses ne s’inverseront pas car ce gouvernement et dans l’immobilisme et la dispersion.
Les critiques contre l’Allemagne sont très maladroites de la part du PS et cela aussi m’indigne.
Oui il est temps que le président se réveille.

politique écoomique

Ls Français ne veulent toujpurs pas voir l'essentiel
Le principe de Keynes était de relancer l'économie par l'investissement et la consommation
Or maintenant en relaçant la consommation on relance l'importation
Merci de la part des petits chinois !
... et on occulte toujours la base du mal : en mettant nos salariés en concurrence avec des salariés qui se contentent monétairement de 6 ou 7 fois moins, on court inexorablement vers une catastrophe économique et sociale,.

Avant de trancher, il vaudrait examiner !

Keynes ne peut être accusé de quoi que ce soit. Ce grand économiste estimait que la croissance pouvait être tirée par l'endettement...Mais il faisait allusion à de l'investissement, nullement à de la facilité politicarde ! Au demeurant, son analyse est toujours la bonne, car nous sommes toujours dans une "société de consommation". Pour tirer la croissance, l'Etat garde un rôle moteur...A condition qu'il s'endette pour financer des projets non pour tenir, une économie sous perfusion.

En vous lisant, je comprends mieux pourquoi notre pays va mal. Il faudrait prendre, à bras le corps, la politique défendue par la Commission Européenne...Parce que nos partenaires l'ont fait. Puis je vous rappeler que c'est précisément en suivant les "judicieux conseils" de cette bonne Commission, que nous avons réussi l'exploit d'avoir l'économie de zone la moins performante ? Et que cette spendide "politique" qui a fait exploser la dette de nos amis Espagnols, Italiens, Grecs ? Ce, sans que cela aide en quoi que ce soit les autres "indicateurs" économiques à commencer par la consommation ou/et l'emploi ?

Vous ironisez sur le Président qui a deux "tendances" économiques au Gouvernement. Puis je vous rappeler que celle du sieur Sarkozy a fait exploser par deux ledit endettement et qu'elle s'est accompagnée de taxations en tout genre, pas moins indolores que des impôts directs !

Une des choses que les politiques Français (toute étiquette) ne comprennent pas, c'est que nous vivons dans un pays capitaliste. Et les pays qui nous entourent, sont aussi des pays capitalistes. En conséquence, pratiquer la "méthode Panurge" n'a pas de sens, puisque, comme vous le certifient les "papes" du capitalisme, chaque pays a des avantages comparatifs et absolus. Et donc chaque pays (comme chaque individu au reste) ne peut s'en sortir qu'en pratiquant une politique de D.I.F.F.E.R.E.N.C.I.A.T.I.O.N !

C'est ce qu'a fait l'Allemagne avec succès, en pratiquant une telle politique de différenciation sur les coûts. En apparaissant plus "compétitive" que ses partenaires européens, l'Allemagne a suscité l'attention de "consommateurs solvables" et donc favoriser ses exportations. Lesquelles ont ainsi compensé l'étiolement de sa consommation intérieure. Comme, en plus, l'Allemagne a mis en avant l'un de ses avantages comparatifs (l'industrie), cette stratégie a très bien fonctionné.

Malheureusement pour le pays de M. SCHRODER, Angie MERKEL n'a pas compris cette stratégie. Comme en témoigne son appel à la "rigueur généralisée"...Dont le premier effet (pour l'Allemagne) est évidemment de lui fermer ces marchés de "consommateurs solvables". D'où la baisse (pas encore trop visible) de ses exportations que la Chancelière essaye, à présent, de compenser, en cherchant à redynamiser la consommation intérieure.

M. Sarkozy, et à présent M. Hollande, qui n'ont jamais eu à gérer une société de leur vie (et dont les Ministres sont des "frileux" économiquement parlant) souhaitent à présent copier ce qu'a fait l'Allemagne. Sauf qu'il y a un "hic" : l'absence de "marchés de consommateurs solvables". Du moins dans la zone euro. Résultat ? La consommation intérieure baisse (et n'est pas prête à remonter puisqu'on va augmenter la TVA !) et n'est pas compensée par des exportations en direction de nos partenaires européens. Et comme l'euro
est "fort" (pas rapport aux autres monnaies) cela nous handicape encore plus.

A cela s'ajoute la superbe "stratégie" européenne, qui consiste à imposer aux pays "dans l'euro", des objectifs stupides, du style "60% du PIB" pour l'endettement et "3%" de déficit public. Une politique des plus idiotes, en ce sens que l'endettement public est une bonne chose (comme l'est l'endettement des ménages ou des entreprises) s'il a un but louable. Si l'endettement sert à investir dans l'avenir (de façon réfléchie, pas au petit bonheur la chance)...Alors il n'y a aucune raison de trouver néfaste un endettement à 90% du PIB, sinon plus. En revanche, 60% d'endettement, dévolu au seul remboursement d'intérêt, devrait faire pousser des cris d'alarme à la Commission Européenne.

Cette "stratégie" n'a aucune chance de nous aider à recouvrer de la croissance. Pour s'en convaincre, il suffit de la transposer au jeu le plus capitaliste qui soit : le Monopoly. Vous connaissez sans doute les règles de ce jeu. Alors je vous pose la question M. DIONIS DU SEJOUR : combien de joueurs, qui ont gardé leurs billes (argent) au lieu de l'investir, ont gagné la partie ? A ma connaissance, aucun. Avez vous remarqué, au demeurant, que les gagnants des parties de Monopoly, sont toujours les personnes qui ont élaboré une stratégie ? Par ex, acheter toutes les gares ou encore toutes les cartes oranges (pour y mettre des hotels) ou les rues les plus chères (parce qu'on y tombe statistiquement facilement) ?

Pour définir une stratégie économique, qui permettra ensuite d'élaborer des politiques économiques, il faut commencer par définir quels sont les avantages de notre pays. (Ex : le tourisme) Il faut ensuite, choisir des objectifs intelligents et atteignables. (Ex : augmenter de 30% le temps de séjour des touristes en France ; augmenter de 10% le panier moyen de chaque touriste)
Et seulement après, se demander "comment puis je faire pour atteindre mes objectifs ?" Ex : pour augmenter le panier moyen de mon touriste et le faire rester en France plus longtemps, je peux mettre en place une stratégie de différenciation fondée sur le prix (en agissant pour faire baisser l'euro) et sur le produit (en promouvant la France à l'étranger. Je peux aussi utiliser un événement qui "glanera" beaucoup de touristes et les fera consommer. Par ex, je fais venir les acteurs de la série "game of thrones" en France et je vote une politique fiscale pour qu'ils choisissent la France, comme lieu de tournage)

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