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Sélection de la semaine : G20 et politique générale

Publication : 24/11/2010  |  00:00  |  Auteur : Jean Dionis

 
 
Question de Laurent Fabius au Premier ministre sur la polique générale du gouvernement

 
M. le président. La parole est à M. Laurent Fabius, pour le groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.

M. Laurent Fabius. Monsieur le Premier ministre, demain vous allez prononcer un discours important de politique générale et demander la confiance. J’ai eu la curiosité de me reporter au précédent discours de politique générale, que vous avez prononcé au mois de juillet 2007. J’y ai vu deux séries de constats.

D’abord, vous n’avez à l’époque pas dit un mot sur toute une série d’éléments très importants. Pas un mot en matière de retraites – les soixante-sept ans et les soixante-deux ans (Exclamations sur les bancs du groupe UMP) –, pas un mot sur la réforme territoriale, pas un mot sur le bouclier fiscal, pas un mot sur la réintégration de la France dans le commandement militaire de l’OTAN, pas un mot sur d’éventuelles difficultés économiques et pas un mot sur la crise. (Vives exclamations sur les bancs du groupe UMP.)

En revanche, vous nous disiez : « Nous rétablirons une situation budgétaire à l’équilibre en 2012 au plus tard », « Mon gouvernement se fixe pour objectif un taux de chômage de 5 % à la fin du quinquennat ».

Quand on considère ces deux aspects, on ne peut qu’être frappé par l’océan qui sépare vos propos de la réalité. (Protestations sur les bancs du groupe UMP.) Vous avez une explication, vous nous dites : « C’est la crise. » La Cour des comptes a rendu justice de cet argument en expliquant que la crise expliquait un tiers des mauvais résultats obtenus dont les deux tiers étaient dus aux politiques gouvernementales. Dois-je vous rappeler que vous et vos amis êtes au Gouvernement depuis huit ans !

Monsieur le Premier ministre, au nom de quoi pourrait-on faire confiance à une équipe qui n’a pas tenu ses engagements ? Vivement demain ! (Vifs applaudissements sur les bancs du groupe SRC et sur quelques bancs du groupe GDR. – Protestations sur les bancs du groupe UMP.)

M. le président. La parole est à M. François Fillon, Premier ministre.

M. François Fillon, Premier ministre. Monsieur le Premier ministre Laurent Fabius, je vous écoute toujours avec beaucoup d’intérêt et vos interventions ne sont jamais médiocres. J’ai simplement l’impression qu’aujourd’hui vous êtes fâché avec le calendrier.

D’abord, vous voulez ouvrir le débat de politique générale de demain aujourd’hui, mais surtout vous avez prétendu, il y a quelques instants, que j’aurais commis l’erreur dans mon discours de politique générale de 2007 de ne pas parler de la crise économique et financière qui est intervenue en 2008. (Rires et applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

La vérité, c’est que, depuis le premier jour où nous avons gouverné avec la majorité en 2007, le parti socialiste nous demande de changer de cap. Il le fait sans jamais nous présenter un projet alternatif qui soit crédible. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC. – Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.) Est-ce le projet que défend M. Hollande ? Est-ce celui que défend M. Montebourg ? Est-ce celui de Mme Aubry ? Est-ce celui de Mme Royal ? Est-ce le vôtre, monsieur Fabius ? Pendant la crise économique et financière, toutes les solutions que vous avez proposées ont été marquées par l’absence totale de réalisme : la baisse de la TVA, la nationalisation des banques, l’interdiction des licenciements, l’augmentation du SMIC. Quant à la réforme des retraites, le parti socialiste, n’écoutant que son courage, s’est refusé à dire la vérité aux Français et l’on voit bien aujourd’hui, d’ailleurs, que vous commencez à en payer le prix en termes de crédibilité. (Vifs applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

Non, monsieur Fabius, nous ne changerons pas de cap, parce que nous sommes engagés par la campagne de 2007 et l’élection du Président de la République. Nous ne changerons pas de cap, parce que la crise économique et financière, notamment en Europe – et nous le voyons avec ce qui se passe aujourd’hui en Irlande – n’est pas terminée.

Enfin, nous ne changerons pas de cap, monsieur Fabius, parce que nous avons une majorité. C’est toute la différence avec la situation que vous avez connue en 1984, lorsque vous êtes venu vous exprimer à cette tribune et que le parti communiste avait décidé de quitter le Gouvernement. (Vifs applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC.)
 
Question de Jean-Marc Roubaud (UMP) à la ministre de l'Economie sur les perspectives du G20
M. le président. La parole est à M. Jean-Marc Roubaud, pour le groupe de l’Union pour un mouvement populaire.

M. Jean-Marc Roubaud. Ma question s’adresse à Mme Christine Lagarde, ministre de l’économie, des finances et de l’industrie.

Madame la ministre, la mondialisation entraîne des conséquences majeures sur la vie de nos concitoyens. En 2008, au plus fort de la crise économique et financière internationale, le Président de la République a lancé le G20 afin de réagir à cette crise : il eût été illusoire de croire que l’on pouvait agir sans associer les pays émergents à cette action. Plusieurs mesures ont été adoptées depuis lors, dont la plus emblématique visait à lutter contre les paradis fiscaux.

Aujourd’hui, au terme du sommet de Séoul, d’autres mesures ont été adoptées. Il a ainsi été établi qu’il faut agir de manière coordonnée afin de lutter contre les croissances inégales et des déséquilibres de plus en plus marqués, et instaurer des indicateurs des grands équilibres commerciaux en vue d’actions préventives et correctives.

Par ailleurs, des accords ont été conclus. L’un vise à aller vers des taux de change déterminés par le marché ; un autre concerne le problème du protectionnisme ; un autre accord a pour but d’éviter des dévaluations compétitives de monnaie ; un autre encore porte sur la réforme du FMI ; un autre enfin doit permettre d’aborder les questions climatiques.

Dans ce contexte, l’année 2011 sera capitale : le Président de la République française, Nicolas Sarkozy, va présider le G20 pour un an, ainsi que le G8 à partir du 1er janvier prochain. De fait, il faut assurément aller plus loin, madame la ministre. Car l’enjeu est de taille : il s’agit non seulement d’atténuer les effets d’une mondialisation débridée et de pallier les conséquences de la crise économique et financière de 2008, mais aussi de résoudre les problèmes posés par les crises régionales, par le terrorisme et par le trafic de drogue.

Madame la ministre, pouvez-vous nous indiquer les priorités de la présidence française, ce que le monde peut en attendre, et la manière dont elles se traduiront concrètement dans la vie des Français ? (Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe UMP.)

M. le président. La parole est à Mme Christine Lagarde, ministre de l’économie, des finances et de l’industrie.

Mme Christine Lagarde, ministre de l’économie, des finances et de l’industrie. Monsieur Roubaud, vous avez cité plusieurs priorités ; permettez-moi de les rappeler à mon tour.

La France, en la personne de son Président de la République, s’apprête à prendre la présidence du G20, puis celle du G8 à compter du 1er janvier prochain.

Le Président de la République a défini trois priorités. La première est la réforme du système monétaire international. Cela semble compliqué, mais il s’agit d’assurer la protection et la prévisibilité, si nécessaires à nos entreprises en période de volatilité.

Le deuxième objectif est la régulation du marché des matières premières. Il s’agit là encore de protection et de prévisibilité, si importantes pour les agriculteurs comme pour les consommateurs français.

Le troisième objectif est la gouvernance mondiale, afin de garantir une fois encore la prévisibilité et, surtout, la coordination dont nous avons impérieusement besoin pour organiser nos politiques macroéconomiques et pour éviter d’être les victimes permanentes d’un capitalisme débridé, sans règles (Exclamations sur les bancs des groupes SRC et GDR)…

M. Jean-Paul Bacquet. Oh !

M. Jean-Paul Lecoq et M. André Gerin. Bien, madame la ministre !

M. Jean-Paul Bacquet. Mme Lagarde serait gauchiste ?

Mme Christine Lagarde, ministre. …et qui pénalise généralement les plus fragiles et les plus faibles, c’est-à-dire ceux qui sont endettés.

Pour atteindre ces trois objectifs, nous procéderons en trois temps. D’abord, le temps de la consultation : il faut impérativement consulter le milieu académique,…

M. Renaud Muselier. Bravo !

Mme Christine Lagarde, ministre. … les « sachants », mais aussi le milieu parlementaire, auquel tous ces thèmes doivent évidemment être présentés afin qu’ils formulent leurs propositions.

Viendra ensuite le temps de la coordination : vous le savez, monsieur Roubaud, il faudra tout aussi impérativement coordonner les politiques des différents États, qui ne poursuivent pas les mêmes intérêts.

Viendra enfin le temps de la décision : c’est alors que le G20 devra être pertinent et efficace, lorsqu’il s’agira d’appliquer des politiques touchant à la gouvernance mondiale et à la régulation de ces marchés – monétaires et des matières premières –, afin de ramener un peu d’ordre dans le désordre. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

M. Jean Glavany. Mélenchon démodé !
 

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