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Réception en l'honneur de Paul BALLARIN Vendredi 13 Septembre 2013 Salle des Illustres de l'Hôtel de Ville

Publication : 16/09/2013  |  00:00  |  Auteur : Jean Dionis

La vie de Paul BALLARIN est un roman, un roman de la vie agenaise sur une grande partie du 20è siècle.

Né en 1921 dans une famille de cinq enfants, vous fréquentez plusieurs écoles agenaises et obtenez à 17 ans un CAP d’ajusteur.

Lorsque l’on est titulaire d’un CAP d’ajusteur à Agen, la question ne se pose pas.

Le marché de l’emploi était à l’époque florissant et il y avait au bout de l’avenue Henri Barbusse l’usine Granges qui employait plus d’un millier d’ouvriers. C’était la belle époque du quartier de la Villette, quartier populaire animé où résidait une grande majorité des employés de Granges.

Nous sommes en 1943 et la France est en guerre. Paul BALLARIN, vous n’êtes pas du genre à courber l’échine, et vous refusez de partir au STO. Sur dénonciation, vous êtes déporté au camp de Katowice en Pologne.

Vous êtes libéré par l’Armée Rouge en 1945 et entamez une longue marche vers le port d’Odessa, en Ukraine. Un roman vous disais-je !

Chanteur de rue à Cracovie, vous économisez suffisamment pour entreprendre ce long périple de plus de 1 000 km à travers des pays dévastés par la guerre.

De retour à Agen, vous reprenez le chemin des usines Granges mais pas très longtemps puisque vous préparez et obtenez un diplôme de professeur d’enseignement technique.

C’est à ce moment que vous rencontrez votre épouse, Jeanne, décédée en 2011, et que vous fonderez votre famille avec vos deux filles, Martine et Michèle et votre fils Jean-Paul.

Après une série de mutations dans la région, vous êtes finalement titularisé à Millau dans l’Aveyron.

Une fois la situation professionnelle et familiale stabilisée, vous consacrerez votre temps libre à votre passion : le rugby.

Et pour le coup, Millau est une étape importante. Je ne résiste pas au plaisir de vous lire quelques lignes tirées du livre d’or du Sporting Club de Millau, je cite : « un homme providentiel arriva à Millau, Monsieur BALLARIN, originaire d’Agen….. Un Monsieur du rugby, un des premiers à appliquer des méthodes d’entrainements modernes mais révolutionnaires à l’époque. Jeu à la limite des règles, zone d’actions des joueurs sur le terrain, les remplacements, la polyvalence, les combinaisons, les touches portées, la technique individuelle, l’initiative individuelle laissée aux joueurs… tous les joueurs vénéraient cet entraineur d’exception ».

En relisant ce passage plusieurs fois, j’ai réalisé qu’il détaillait précisément ce que l’on appelle désormais le jeu à l’agenaise. Paul BALLARIN est un des inventeurs du jeu à l’agenaise, rien de moins.

Alors Millau c’est bien mais c’est l’Aveyron et c’est loin !

Une fois muté à Clairac puis au lycée technique d’Agen, il était normal que vous appreniez le jeu à l’agenaise, que vous avez inventé avec vos copains CALBET, CASTAING, LABORIE et consorts, aux jeunes agenais !

De 1961 à 1985, Paul BALLARIN pose sa patte sur la formation agenaise.

Je me souviens d’une conversation que j’avais eue avec Jackie LAURANS, Président du comité du Périgord agenais.

Il m’expliquait que l’école de rugby du SUA s’était réellement organisée en 1961 et que c’est en 1962 que démarre l’âge d’or du SUA Rugby pour se finir en 1988, date du dernier titre de champion de France.

Je n’avais jamais fait, pour ma part, cette relation mais je crois qu’elle démontre de façon implacable le rôle que vous avez eu dans la formation des jeunes joueurs agenais.

Citer sans en oublier tous les titres que vous avez remportés est impossible.

Enumérer tous les joueurs passés entre vos mains et qui termineront en Equipe Première, aussi.

Car il ne suffit pas d’imaginer de nouvelles façons de jouer au rugby pour surprendre l’adversaire, il faut transmettre, susciter l’adhésion et puis surtout gagner.

Tout cela, Monsieur le Professeur BALLARIN, c’était votre marque de fabrique.

La rigueur, l’exigence, la pédagogie, mais aussi, et votre vie romanesque n’y est probablement pas étrangère, l’humanisme.

Voilà pourquoi la ville d’Agen devait vous rendre hommage.

Il faut rendre à Robert GIMBERT ce qui lui appartient puisque c’est lui, un matin dans mon bureau, peu de temps après que l’on rende hommage à Pierrot FERNANDEZ, votre clone du SUA Foot, m’a dit : « C’est très bien ce que vous avez fait pour Pierrot. Tu crois qu’il serait possible de faire la même chose pour Paul BALLARIN ».

Bien sûr que c’était possible, Robert, et merci d’y avoir pensé avant nous.

Cette initiative de Robert GIMBERT qui a été l’un de vos élèves, peut-être même l’un de vos disciples, montre la marque profonde que vous avez laissée en tant qu’éducateur bien sûr, mais surtout en tant qu’homme, à ces générations d’agenais que vous avez entrainées.

Je vais vous lire, cher Paul BALLARIN, quelques lignes d’un autre de vos élèves qui est aujourd’hui Maire de BOE. Nous étions ensemble hier soir en Bureau communautaire et il regrettait vivement de ne pas pouvoir être des nôtres pour cet hommage qui vous est rendu.

Il m’a demandé de vous lire ces quelques lignes :

« Quelle belle et juste idée que celle du Maire d’Agen de rendre hommage à Paul BALLARIN, un homme, un éducateur respecté et aimé par tous ceux qui ont eu la chance de bénéficier de ses enseignements.

Absent ce jour du département, je regrette profondément de ne pourvoir m’associer à cet hommage.

Cadet B du SUA en 1965 dans une équipe Championne de France (modestement aux côtés de l’équipe Réserve et de l’équipe Première du SUA également Championnes de France cette année-là, époque faste pour le SUA !) Paul BALLARIN, vous saviez nous transmettre votre passion du Rugby, vos valeurs d’engagement, de loyauté, d’esprit d’équipe, votre amour du beau jeu.

Nous qui avons été vos protégés, nous vous garderons une reconnaissance, un respect, une affection qui restent intacts bien des années après ».

La vie, dès votre plus jeune âge, ne vous a pas épargné. Sur tous les terrains, vous avez répondu présent, vous en êtes sorti grandi sans jamais vous mettre en avant, avec beaucoup de simplicité et d’humanité.

Pour tout ce que vous avez fait pour les autres, au nom de la ville d’Agen, cher Paul BALLARIN, je vous remercie.

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