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Emmanuelle Cugurno prend la plume

Publication : 29/06/2021  |  12:10  |  Auteur : Webmaster
Emmanuelle Cugurno

Aujourd'hui je laisse la plume à Emmanuelle Cugurno ! 

" Colistière de Jean Dionis et Geneviève Darrieussecq pour l’Union fait la Région, j’ai bien sûr ressenti de la déception à la lecture des résultats. Mais je dois dire que ce qui m’a le plus frappée est le niveau inédit de l’abstention dans notre pays. Aucun territoire n’a été épargné.

Au-delà du contexte singulier dans lequel se sont déroulées ces élections, ce niveau de désaffection témoigne d’une rupture entre la sphère politique et la société civile. Je crois que cette rupture est triple, elle est technique, elle est sociale, elle est politique.

Technique d’abord. Force est de constater que les cathédrales administratives et territoriales édifiées au fil des réformes successives ont contribué à rendre illisibles et lointaines les compétences des collectivités comme l’action des élus. Cette complexité n’est pas pour rien dans le sentiment de dépossession que peuvent éprouver les électeurs qui renoncent à se rendre aux urnes. Pourquoi légitimer un « système » opaque dans lequel ils ne trouvent plus leur place?

La rupture est sociale également. On s’est rendu compte qu’aucune catégorie de la population n’avait été épargnée par l’abstention. Il ne s’agit donc pas seulement de personnes défavorisées qui auraient décroché ou renoncé à faire valoir leurs droits. Pour beaucoup de nos concitoyens, les combats qui agitent nos scènes politiques locales ou nationales sont déconnectés soit des préoccupations de la vie, soit des défis gigantesques auxquels nous devons collectivement faire face.

Enfin, cette rupture est politique, au sens le plus fort qu’on puisse lui donner en démocratie. Dans les discours des non-électeurs de tous âges que l’on peut croiser dans une campagne, surgit cette dichotomie étonnante : la différence entre un élu et un citoyen c’est qu’un élu peut et que le citoyen ne peut pas puisque ce n’est pas son rôle d’avoir le pouvoir mais tout juste celui de le donner à un autre. Je veux dire qu’aucune logique de représentation, de mandat, ne peut résister à un tel malentendu. Il conduit à renoncer à la dimension politique du citoyen et cette dimension ne consiste pas seulement à donner son avis sur tel et tel sujet ou faire en sorte d’être pris en considération mais repose sur la conviction intime que chacun peut agir avec d’autres dans des projets qui excèdent les limites de nos parcours et intérêts individuels.

Chacun d’entre nous a une responsabilité pour déjouer ce qui peut apparaître comme une fatalité. Les élus et candidats les premiers. Nous devons bien sûr expliquer, expliquer encore et expliquer mieux ce que nous faisons, ce que nous pouvons faire, jamais seuls d’ailleurs. Cela suppose aussi de changer le logiciel du débat politique. Nous avons tous un rôle à jouer pour apaiser un climat devenu délétère et anxiogène. Nous avons tous un rôle à jouer pour rendre le dialogue possible, ouvrir des espaces de coopération, faire émerger des initiatives, des idées, trouver des solutions. Pour les coupables, on verra plus tard.

Emmanuelle "

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