Discours d'investiture de Jean Dionis à la Mairie d'Agen le 22 mars 2008

Mes Chers collègues,

Dans la foulée de mon élection, je voudrais d’abord vous dire mon émotion personnelle d’un agenais de toujours au moment de prendre en charge les responsabilités de gestion de notre ville.
Le poète affirme avec raison que nous sommes toujours du pays de notre enfance. Mon enfance fut agenaise.
Saint Foy, Felix Aunac, le Lycée Bernard Palissy, le Stade Armandie, Garonne encore et toujours sont autant de lieux que je revisite aujourd’hui en empruntant les chemins explorés par Marcel PROUST dans son magnifique roman « A la recherche du temps perdu ».
Suivirent 12 années à découvrir le monde, ou plutôt une toute petite partie de celui-ci, Toulouse, Paris, l’Afrique, la région Rhône Alpes, et puis la décision d’un jeune adulte de venir revivre à Agen avec femme et enfants au service du Dr CHOLLET et de sa ville.
Mon émotion est aussi celle d’un homme de 51 ans qui revient pour être en charge des affaires de la ville dans une maison où il a été Directeur de Cabinet, puis Directeur Général des Services et enfin Adjoint de 1989 à 2001.
Ma culture professionnelle était alors celle de l’industrie privée, mais à partir de 1989 j’ai servi l’institution municipale de toutes mes forces. J’ai passionnément aimé cette institution, j’ai appris à respecter les femmes et les hommes qui composent l’administration municipale et je tiens aujourd’hui au nom de tout le Conseil Municipal à leur assurer de notre plus profond respect.
Pendant ces années là, j’ai pris beaucoup de bonheur à être l’élève en politique du Dr CHOLLET, aujourd’hui présent dans notre salle des Illustres et à qui en votre nom à tous, je veux rendre un vibrant hommage.
Emotion personnelle enfin de revenir dans cette salle des Illustres qui est un peu notre Palais Bourbon Agenais après notre défaite électorale de 2001 et l’arrivée aux affaires de mon prédécesseur Alain VEYRET et son équipe.

Je veux dire à Alain VEYRET et à ses coéquipiers que je comprends et je respecte leur déception et leur peine pour avoir vécu les mêmes émotions à ce moment là en 2001.
Qu’ils sachent que notre équipe exercera son droit d’inventaire sur le travail fait par nos prédécesseurs sans aucun esprit partisan. Nous consoliderons les succès de nos prédécesseurs. Je pense notamment au Pruneau Show.
Qu’ils sachent enfin que nous voulons faire progresser l’institution municipale en ce qui concerne la place faite à l’opposition. Nous savons que vous représentez un peu moins de la moitié du corps électoral agenais et qu’une partie significative de la vérité se trouvera dans vos positions et dans vos analyses.
Ce respect de l’opposition doit s’incarner dans un nouveau partage du pouvoir et à ce titre je souhaite que l’opposition municipale soit enfin représentée avec un poste de titulaire au sein de la Communauté d’Agglomération d’Agen.
Je suis persuadé que nous serons nous y retrouver pour la défense de l’intérêt général communautaire et agenais.
Mais la majorité municipale a aussi la légitimité et le devoir de tenir parole par rapport à nos engagements de campagne.
Finalement, si nous allons à l’essentiel, nous avons été porteurs pendant cette campagne de deux messages qui se complètent :

D’abord gérer la mairie autrement avec respect, équité et efficacité. Je vous invite tous ensemble à réfléchir, puis à agir pour changer nos habitudes et nous mettre en marche dans cette direction.
Oui, je rêve d’une Mairie modeste, sympathique et efficace. Après tout, ce type de gouvernance locale est la règle dans certains pays d’Europe, je pense à la Scandinavie et dans de nombreuses collectivités territoriales Françaises. A nous de l’inventer ici et maintenant à Agen.

Mais nous avons aussi été porteurs d’un deuxième message qui a trouvé un large écho dans le corps électoral agenais et ceci bien au-delà des gens qui se sont prononcés pour nous. Ce message est clair :
« Ensemble nous allons réveiller Agen ». J’ai l’intime conviction que notre ville, son agglomération, son pays, ont un réel potentiel et que ce potentiel a été largement bridé par des conflits archaïques entre agenais.
Oui aujourd’hui nous devons à nouveau méditer sur le sens profond de l’expression populaire Agen Même. « Agen, ici Agen-même ! » disait fièrement l’annonce faite en gare d’Agen à l’arrivée des trains dans notre ville.

Agen-même, c’est un beau nom, inventé par notre langue gasconne pour parler d’Agen et de la ville d’Agen. Quand deux Agenais se rencontrent loin d’Agen, la première question est souvent : « Tu es d’Agen ? » et si la réponse à cette première question est affirmative, alors vient la deuxième : « Mais, tu es d’Agen-même ? ».
Et ce petit dialogue extrait de notre langue populaire dit deux vérités très importantes sur notre identité agenaise.
Il nous rappelle d’abord que l’identité Agenaise est partagée à égalité de droits et de devoirs par un vaste pays de plus de 100.000 habitants. On est d’Agen au Passage (d’Agen), on est d’Agen à Valence (d’Agen), on est aussi d’Agen à Penne d’Agenais ou encore au Mas d’Agenais et à Montpezat d’Agenais. Rappelons-nous enfin que si le Pruneau est d’Agen, c’est aussi parce que Villeneuve, avant d’être sur Lot, était d’Agen. Entre Agenais du pays de l’Agenais, nous partageons l’essentiel, c'est-à-dire la même culture : le rugby, le pruneau, Garonne, et tant d’autres liens ….
Rien n’est plus urgent pour la Ville d’Agen que de renouer avec ses partenaires naturels de la Communauté d’Agglomération d’Agen et du pays de l’Agenais.
La géographie et l’histoire nous rappellent à bon escient que l’influence d’Agen a toujours dépassé ses limites étroites, enserrées entre Garonne et coteau de l’Ermitage. Il est temps de nous en souvenir : La moyenne Garonne, autre nom plus savant pour parler de l’Agenais, existe. Pas de prospérité Agenaise sans une véritable symbiose entre un pays et sa capitale, la ville d’Agen.

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Mais notre langue, en inventant l’expression Agen-même, nous dit une deuxième vérité, encore plus précieuse. Notre langue nous dit que l’Agenais a un cœur battant et que ce cœur est la Ville d’Agen, « Intra muros »………Et notre équipe a la volonté de réveiller et de muscler ce cœur . Pas de corps Agenais bien portant, sans un cœur –Agen-même-costaud.
Notre équipe aujourd’hui majorité municipale est d’abord l’histoire d’hommes et de femmes passionnées par leur ville et je suis sûr que cette passion est partagée par les membres de l’opposition municipale.
Oui, nous avons tous la passion de notre ville, des gens qui la composent, de ses quartiers, de ses rues, de ses monuments, de sa signature……bref entre la ville d’Agen, Agen-même et nous, c’est une histoire de… cœur.

Enfin, en vous regardant vous qui composez le nouveau Conseil Municipal d’Agen, j’éprouve une véritable fierté et un vrai bonheur de vous voir installés comme le nouveau Parlement de la ville d’Agen.
Notre Assemblée a fière allure et si une majorité d’agenais s’est retrouvé en elle, c’est d’abord parce qu’ils ont aimé la perspective d’avoir pour élus des gens qui ont fait leur preuve pour un bon nombre d’entre eux dans le monde professionnel et associatif.
Mais les agenais par leurs suffrages ont façonné notre assemblée de façon à ce qu’elle renoue avec la tradition d’ouverture politique, de modération et de tolérance et pour tout dire avec la tradition radicale si bien incarnée par des hommes aussi différents que le Dr ESQUIROL ou le Dr CHOLLET.
Je suis ensuite fier que notre Conseil Municipal ait enfin le beau visage métissé de la vie quotidienne agenaise. En choisissant ce Conseil Municipal, les agenais ont fait preuve en cela d’une vraie maturité et lucidité sur ce qu’est devenu le visage d’Agen Même.
Oui, l’heure est venue pour des agenais d’origine magrébine ou d’origine d’Afrique Noire d’être associés au Gouvernement de cette ville et je serai personnellement très fier lorsque dans quelques minutes Mohamed FELLAH, je n’en doute pas, deviendra un de mes Adjoints.
Il y a là un symbole fort de la volonté de tous les agenais quelque soit leur origine de vivre ensemble à égalité de droits et de devoirs.
Enfin, notre Conseil Municipal fait une place plus grande à notre jeunesse et fait preuve d’audace, même si on aurait pu faire mieux, par rapport à une tradition bien Gasconne où les Conseils Municipaux sont bien souvent des Conseils de Sages et des Conseils d’aînés
Je veux dire à tous nos jeunes collègues, de la majorité comme de l’opposition, à Hayat El MOUSSAOUI, Clémence ROBERT, Mohamed FELLAH, Baya KERKACHE, Gauthier GUIGNARD, tous âgés de moins de 35 ans que nous comptons sur eux pour qu’Agen innove et qu’Agen prenne en compte les enjeux de long terme : le développement durable de notre agglomération, l’arrivée réussie du TGV, autant d’enjeux qui seront déterminants pour l’avenir des futures générations agenaises.
Oui nous comptons sur vous, mes jeunes collègues, pour nous rappeler à notre devoir de transmission d’une ville prospère, dynamique et solidaire à nos enfants.
Enfin, nous comptons sur vous pour donner à la vie agenaise, à la rue agenaise, à sa culture, à ses sports, à ses quartiers un vrai coup de jeune, d’innovation et de gaité.
Que les agenais se rassurent, nous aurons l’obsession de tenir parole et d’honorer nos engagements pris réunion après réunion lors de notre campagne.
Dès le Conseil Municipal budgétaire du 14 avril, je vous proposerai de délibérer sur notre projet politique « Réveiller Agen » de manière à ce que nous ayons une feuille de route pour les 6 années de notre mandat.
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En ce lendemain de printemps, je veux vous dire ma détermination à impulser un mouvement fort fait de prospérité économique et de développement durable, de solidarité sociale et d’innovation. J’y mettrai toute mon énergie, je ne ménagerai pas mes forces.
Oui, Agen a des ressources profondes qui ne demandent qu’à s’exprimer. A nous, avec d’autres, de tirer notre ville vers le haut, de dire non au parfum bien tentant de la médiocrité, d’oser regarder vers la vertu, vers les sommets.
En matière industrielle, administrative, commerciale, sportive, nos anciens ont été capables d’exploits. Bien souvent ils ont été d’authentiques Champions de France dans leur domaine et je ne pense pas qu’aux gloires du SUA en disant cela.
Je pense aux industriels agenais qui ont fait honneur à notre ville, M. GRANGE, Camille et Jean BRU.
Je pense aux commerçants agenais, à Robert GUIGNARD et l’aventure de la ruche méridionale.
Je pense enfin à nos Illustres et aux Maires d’Agen mes prédécesseurs et notamment ceux qui ont bouleversé positivement le visage de notre ville, de Jean baptiste DURAND au Dr CHOLLET, en passant par le Dr ESQUIROL.
Et bien, en faisant mémoire devant vous de leurs exploits, et en votre nom à tous, je réaffirme à la fois notre volonté de modestie dans nos comportements et le droit collectif à l’ambition agenaise et maintenant, mes chers collègues, au travail !