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29/08/09 - Discours de Jean Dionis, à la MAirie d'Agen, à l'occasion de l'ouverture des Universités d'été

Publication : 31/08/2009  |  00:00  |  Auteur : Jean Dionis

Madame et Messieurs les ministres,
Mes chers collègues parlementaires,
Mesdames et Messieurs les universitaires d’été du Nouveau Centre,
Chers Amis,

La ville d’Agen est aujourd’hui doublement heureuse.

Nous sommes heureux d’abord parce que nous allons faire la fête, notre fête annuelle, celle du pruneau.

Nous aimons faire la fête. A tel point qu’en 1991, à la suite d’une étude douteuse, aux critères douteux, des universitaires étaient arrivés à une conclusion incontestable : Agen était la ville la plus heureuse de France !
Je suis sûr que cet art de vivre perdure chez nous d’année en année.

Mais nous sommes aussi très heureux aussi parce que nous recevons nos amis, vous tous.
Pour une ville comme Agen, c’est un véritable honneur et beaucoup de bonheur que de recevoir l’université d’été d’une des familles politiques qui comptent en France.
Au nom de la municipalité d’Agen, je veux te remercier, Hervé, et toi aussi Damien, de nous avoir choisis.

A toi Hervé, à toi Maurice, je veux dire merci d’avoir les premiers, « mis les mains dans le cambouis » pour reconstruire notre maison du Centre Droit alors que d’autres comme moi étaient encore au bord de la route, sonnés que le ciel leur soit tombé sur la tête avec ce divorce douloureux au sein de l’UDF.

Alors pourquoi Agen ? Lorsque la règle, la norme pour les universités d’été c’est de faire dans le bord de mer, dans le pipole. Pourquoi avoir choisi un terroir, un vrai, celui du sud-ouest, de la Gascogne et de l’Albret ?

Commençons par les raisons financières, car il est vrai qu’il n’est d’Histoire que financière. Pas vrai mon ami Charles ? Soyons clairs, vous ne trouverez aucune région de France qui présente un meilleur rapport qualité de vie par rapport au prix des maisons, au coût de la vie que notre sud-ouest. Bref, je salue les gestionnaires parisiens qui ont enfin compris qu’on pouvait faire une très belle université d’été dans le monde rural français et ce pour beaucoup moins cher que sur le littoral.

Des raisons politiques ont, enfin, motivé ce choix. Notre famille politique est depuis toujours girondine et depuis toujours se méfie des tentations jacobines de notre pays. Et bien, le choix qu’a fait le Nouveau Centre honore la ruralité française et plus spécialement celle du sud-ouest, le Lot-et-Garonne et de l’Albret.

Enfin, nous sommes heureux de vous accueillir dans une ville préfecture de 35 000 habitants, dans une agglomération de 70 000 habitants qui a été gagnée par le Nouveau Centre et ses amis en mars 2008.

Nous avons la mémoire courte. Et nous avons oublié, dans l’euphorie des élections européennes gagnées, la bérézina que furent les municipales de 2008 pour notre majorité présidentielle. En mars 2008, la majorité présidentielle a perdu 40 villes de plus de 30 000 habitants pour n’en gagner que 3 : Calais, Chatellerault, et je vous demande d’applaudir Jean-Pierre ABELIN, député maire de Chatellerault, Nouveau Centre et … Agen.

Plusieurs raisons peuvent expliquer cette victoire agenaise au cœur d’une des régions les plus à gauche de France, l’Aquitaine :

• Notre équipe municipale a retenu le meilleur du message d’ouverture du Président de la République en pratiquant au niveau de la ville d’Agen l’ouverture à l’égard de personnes issues de la gauche ou du monde syndical ou associatif et ayant accepté de travailler avec nous.

• Notre équipe a aussi osé porter le message du métissage et de la diversité en faisant pour la première fois, à Agen, toute sa place, au sein du Conseil Municipal, aux communautés maghrébine et africaine d’Agen.

• Enfin nous avons enfin confié des responsabilités aux jeunes : 2 de mes adjoints ont moins de 35 ans : notre benjamine, Clémence ROBERT, 26 ans et Mohamed FELLAH, 33 ans, membres du Nouveau Centre et Président des Jeunes Centristes 47.

Tous ces facteurs ont contribué à créer une dynamique en notre faveur.

Mais soyons clairs, les agenais ont bien aimé l’appartenance de la tête de liste au Nouveau Centre.

Nous sommes ici en terre radicale. Le match se joue dans nos terres, au centre : le Centre Droit, c'est-à-dire l’UDF et maintenant le Nouveau Centre contre le Centre Gauche c'est-à-dire le Parti Socialiste, courant gascon, pour un peu qu’on puisse encore comprendre quelque chose au positionnement du Parti Socialiste.

Le message que je suis fier de porter ici et maintenant en présence des dirigeants de notre famille politique, c’est qu’ici, en Aquitaine, et plus largement dans le sud-ouest : le Centre ça gagne.

Le Centre ça gagne… et il faudra s’en rappeler si l’on veut que la majorité présidentielle arrête de reculer, élection locale après élection locale et ne connaisse le succès que pour l’élection présidentielle. En effet, notre victoire à Agen ne doit pas nous faire oublier que la droite et le Centre ont touché le fond lors des dernières élections locales et pas seulement à l’occasion des municipales. La gauche a remporté 21 régions sur 22. Elle a pris de nombreux départements dont, hélas, celui de Lot-et-Garonne.

Il nous faut donc redoubler d’efforts, collectivement, pour reconquérir le terrain perdu. Cela ne se fera pas sans le Centre.

Le Centre, ça gère aussi de manière à la fois modeste, innovante et moderne, fier de ses traditions.

J’en profite pour saluer tous les élus locaux de notre famille politique. Je salue le Président du Conseil Général du loir et Cher, Maurice LEROY, celui de la Côte d’Or, François SAUVADET.

Je salue mes collègues maires, en commençant par les plus fameux : à tout seigneur tout honneur le député maire d’Issy-Les-Moulineaux André SANTINI, mais aussi notre Président exécutif, député maire de Drancy Jean-Christophe LAGARDE.

Je salue tous les maires ruraux, ils sont ici chez eux. Je voudrais, de tout cœur, qu’ils soient les vedettes de notre université d’été tellement ils sont la colonne vertébrale de nos territoires ruraux.

Enfin, je veux dire dans cette salle des Illustres où pendant de longues années j’ai « ramé » dans l’opposition. Je veux dire mon affection et ma solidarité à tous les élus du Nouveau Centre qui « rament » aujourd’hui dans l’opposition. Je sais que c’est dur. Je sais que c’est ingrat.

Je sais aussi, et surtout, qu’en politique les vents tournent, les vents changent et que ce jour-là le travail paye. Je suis intimement persuadé qu’il paiera pour celles et ceux qui aujourd’hui mènent ce combat difficile sous nos couleurs du Nouveau Centre.

Hervé MORIN dit avant-hier dans la presse que nous étions 2000 élus locaux. S’il le dit c’est que c’est vrai. En tout cas c’est formidable. Cela veut dire une chose importante, c’est que le tissu vivant du Centre Droit et de l’UDF est en train de se reconstituer. C’est une formidable bonne nouvelle.

Dans le même article, Hervé MORIN dit qu’un espace politique majeur s’ouvre pour les centristes puisque le MODEM a maintenant clairement fait le choix de l’alliance avec le Parti Socialiste.

Il a raison.

Pour ma part, c’est avec tristesse que je vois François BAYROU aller jusqu’au bout de sa dérive anti Sarkozyste et que je vois beaucoup de mes amis personnels, j’allais dire de mes frères en politique, tels Véronique FAYET, Jean LASSALLE ou Geneviève DARRIEUSSECQ, être piégés dans une position compliquée avec d’une part une alliance locale avec l’UMP et d’ autres part, une fidélité partisane au MODEM qui a lui une stratégie d’alliance avec la gauche.

Alors oui, il y a un espace politique et cela nous donne des responsabilités particulières. Or, cet espace est une condition nécessaire à notre reconstruction politique mais elle n’est pas suffisante.

Pour remplir cet espace, il faut que le Centre existe, qu’il produise une pensée politique, un projet politique adapté à la France 2009 et c’est en cela que notre université d’été a toute son utilité.

Cette université d’été intervient quasiment à mi-mandat présidentiel.
C’est le bon moment pour nous de réfléchir au discours et à la place du centre dans notre vie politique et à l’actualité du message centriste, en particulier sur 3 sujets qui sont au cœur de notre identité centriste : la décentralisation, les libertés et les finances publiques.

• Que dira le Centre, que dirons-nous mes amis, notamment sur la réforme des collectivités territoriales qui sera bientôt discutée au Parlement dans le prolongement du rapport BALLADUR ? Les centristes ont toujours défendu la décentralisation, la démocratie locale et l’autonomie budgétaire et fiscale des collectivités territoriales. Là encore, Agen sera heureuse d’apporter sa contribution de terrain notamment avec la mise en place des conseils de quartier que nous avons élus au suffrage universel en mars dernier. Je souhaite ardemment que nous soyons fidèles à notre fibre girondine dans les débats qui s’annoncent au Parlement pour la fin de l’année.

• Quel doit- être notre message sur le respect des libertés individuelles dans une société de plus en plus encadrée ? C’est vrai, sans faire d’obsession, que le débat sur la loi HADOPI a été révélateur de nos crispations sur ce sujet qui va devenir majeur. Je réaffirme ici, à Agen, qu’il y a de la place pour une loi HADOPI qui ne commette pas l’erreur majeure de vouloir sanctionner le téléchargement illégal en coupant l’accès à Internet, ce qui dans le monde d’aujourd’hui est non seulement très difficile à mettre en œuvre mais est symboliquement inacceptable.

Je crois que collectivement nous devons apprendre à être dans la majorité présidentielle avec nos propres convictions. Nous y aurons à cœur de les défendre, jusqu’au bout, c'est-à-dire pour mettre les pieds dans le plat, sans au final s’aligner systématiquement sur la position de l’UMP. Nous sommes des Sarkozystes de la 11e heure – remarquez que depuis il y en a eu de la 12e, de la 13e et de la 14e et à mon avis c’est pas fini. Et alors ? Dans un excellent livre, il est dit que les ouvriers de la 11e heure reçoivent le même salaire que les autres, alors, restons nous-mêmes ce n’est que comme cela que nous serons utiles à la Majorité Présidentielle et éventuellement à la France.

• Enfin, il y a tout le débat sur les finances publiques et la fiscalité. A une époque où on utilise à tort ou à travers l’adjectif durable, développement durable, civilisation durable, matériaux durables, je voudrais avec pour seul professeur Charles DE COURSON, plaider la cause des finances publiques durables dans l’exacte tradition de notre famille politique qui a toujours refusé de faire payer les factures de la génération actuelle par la génération de nos enfants.

Je souhaite que l’université d’été d’Agen, sous l’impulsion insolente de nos jeunes, discute de manière virile mais correcte dans cette terre de rugby sur une question simple : qu’allons-nous faire de notre déficit budgétaire qui se balade maintenant entre 7 et 8% du PIB ?

Certes il faut amortir la crise et ses contrecoups mais jusqu’à quand faut-il reporter sur les générations futures nos factures d’aujourd’hui ? Quel sera le message de nos porte-parole, de nos commissaires aux finances, et plus largement de nos parlementaires, dans le débat sur la loi de finances 2010 ?

J’ai entendu avec stupéfaction Gilles CARREZ, rapporteur général du budget, dire qu’on abandonnait la piste de la réduction des niches fiscales… J’ai, pour Gilles CARREZ, respect et amitié. C’est un parlementaire qui fait honneur à notre Assemblée Nationale mais ceci dit, au nom de quel arbitrage a-t-on pu prendre une position aussi lourde ? Je souhaite que le Centre existe cet automne sur ce sujet au Parlement.

Voilà, mes amis, vous l’aurez compris j’aime bien ce mot de Centre car finalement il dit deux choses :

- D’abord, le Centre c’est ni la droite ni la gauche, c’est autre chose. Nous sommes différents et nous sommes fiers de cette différence et de toute la tradition qui a construit cette différence.
- Ensuite, au Centre, nous nous méfions des extrêmes, de tous les apôtres des ruptures et autres révolutions et de toute la violence qu’il y a immanquablement derrière. Ici, à Agen, on aime bien BRASSENS et sa chanson « mourir pour des idées, d’accord, mais de mort lente ».

Je termine. J’ai été trop long. Je vous souhaite aussi à toutes et tous une université d’été sympa, joyeuse. Je vous l’ai dit à Agen, nous ne sommes pas champions du monde en tout mais nous avons notre art de vivre.

Nous connaissons quelques uns des chemins qui permettent d’être heureux. Alors vivez le Grand Pruneau Show, trouvez le temps entre deux ateliers pour vous balader sur le domaine du Golf d’Albret en limite de la forêt des Landes. Vous comprendrez pourquoi STENDHAL, grand amoureux de l’Italie et de la Toscane, faisait systématiquement le rapprochement entre notre Gascogne et cette fameuse région.


Bref, bienvenue à toutes et tous.

Bienvenue à l’université d’été du Nouveau Centre.

Vive Agen, vive l’Albret et vive le Nouveau Centre.

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