Monsieur le Ministre,
Je tiens, comme de très nombreux collègues, à vous alerter quant au caractère aigu et violent qu’est en train de prendre la crise de la filière lait dans le département du Lot-et-Garonne.
Notre département est un département de moyenne importance pour cette filière au regard du nombre de producteurs restant et du volume produit. En effet, s’il y avait encore 2 500 producteurs de lait en 1984, lors de l’instauration des quotas laitiers, il en reste aujourd’hui 600 qui jouent un rôle déterminant dans l’économie départementale.
Hier, en commission des affaires économiques et lors de votre audition, j’ai pu voir que vous étiez véritablement en charge de ce problème qui maintenant dure depuis plus de 5 mois et qui a été marqué par un effondrement des prix jusqu’au niveau actuel (260 euros la tonne), soit environ 130 à 140 euros de perte sèche pour les agriculteurs par tonne vendue.
J’ai aussi pu noter les réponses nationales fortes apportées par le gouvernement : premièrement, le déblocage de 30 millions d’euros pour la filière lait aux mois de Mai et Juin dernier, l’avancée du versement des aides PAC d’un mois reconduit pour cette année.
J’ai aussi pris connaissance de ce que vous avez obtenu au niveau européen avec notamment le doublement de 7 500 € à 15 000 € des soutiens à minimis des agriculteurs en difficulté.
Ces actions vont dans le bon sens mais aujourd’hui mon devoir de parlementaire est de vous alerter sur le désespoir qui s’étend dans la profession et qui est symbolisé par l’extension du nombre d’agriculteurs qui font la grève du lait.
Vous savez à quel point cette grève du lait est une grève du désespoir (travail à faire sur les bêtes de manière permanente tout en jetant la production, conflits extrêmement violents entre grévistes et non grévistes).
Inquiet par les risques de violence sociale susceptibles d’être engendrés par ce conflit, je vous demande de prendre toutes les mesures qui sont en votre pouvoir pour une sortie à très court terme de cette crise sans laquelle il sera aussi impossible de travailler à la mise en place de solutions à long terme, que ce soit au niveau national ou européen.
Je vous demande donc de bien vouloir détailler votre plan d’action de sortie de cette grève de manière à ce que je puisse être sur le terrain un véritable médiateur tel que le réclame ma fonction de parlementaire dans des conditions graves comme celle-ci.
En vous remerciant pour votre réponse, je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de toute ma considération.
Jean Dionis du Séjour
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23/09/09 - Lettre de Jean Dionis au Ministre sur la crise de l'Agriculture
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