20/11/09 - Discours prononcé par le Colonel DESCOUX, commandant le groupement de gendarmerie départementale du Lot-et-Garonne lors de la Sainte Geneviève

Au nom du lieutenant-colonel CAPAROS, commandant la section de recherches d'Agen, du capitaine POPOT commandant la compagnie d'Agen, du capitaine LAGADEC commandant l'escadron départemental de sécurité routière, des officiers, sous-officiers, gendarmes adjoints et personnels civils du groupement de Lot-et-Garonne et en mon nom personnel, je vous remercie très sincèrement d'avoir répondu nombreux, à notre invitation pour cette Sainte Geneviève.

Je remercie plus particulièrement monsieur PIN le maire de ROQUEFORT, le père CHASSAIGNE, curé de la paroisse accompagné du père DUFFOUR aumônier militaire qui ont officié aujourd'hui, les membres de la chorale « à tout coeur » et les gendarmes de la compagnie d'Agen qui ont oeuvré pour la réalisation de cette manifestation.

La célébration de sainte Geneviève, patronne des gendarmes, intervient traditionnellement à la fin du mois de novembre. Elle permet aux membres de la grande famille gendarmerie de se retrouver pour partager avec nos proches, nos amis et toutes celles et ceux avec lesquels nous avons le plaisir de travailler habituellement, un moment de recueillement, de réflexion sur le sens de notre engagement et aussi de convivialité.

D'emblée nos pensées vont vers celles et ceux qui ont souffert et qui souffrent encore. Ceux qui ont connu le deuil d'un être cher, je pense en particulier à la famille de notre jeune camarade Christophe DOMINGO disparu cet été à l'aube de sa carrière, ceux qui sont confrontés à la maladie, à la détresse ou plus largement aux difficultés de la vie. Nous ne les oublions pas et nous sommes auprès d'eux, fidèles, dévoués et mobilisés pour les aider, les soutenir dans l'épreuve. C'est l'esprit de Sainte Geneviève qui forge notre cohésion dans l'adversité.

Ce moment privilégié est l'occasion de faire un point de situation, d'évoquer les temps forts survenus dans l'année et de regarder vers l'avenir. Je ne parlerai pas des résultats que nous obtenons dans la lutte contre toutes les formes de délinquance. 2009 n'est pas encore terminée et à vrai dire ce n'est ni le lieu ni le moment pour aligner les bilans comptables de notre activité. Je sais d'ailleurs que personne ne doute de notre détermination et de notre engagement dans ce domaine.
En revanche, pour la gendarmerie et donc pour le groupement du Lot et Garonne, 2009 restera une année importante à plusieurs titres.
C'est l'an 1 de notre rattachement organique au ministère de l'intérieur. J'avais évoqué les enjeux de ce rattachement en janvier dernier à Brax lors de la précédente sainte Geneviève. Sans redétailler les conséquences de cette opération, je peux confirmer qu'elle améliore la performance d'ensemble du système de sécurité intérieure en le rendant plus cohérent sur le plan opérationnel comme sur le plan des moyens. Concrètement, à Agen, nous avons développé, avec la police nationale, une cellule anticambriolage commune qui croise les informations recueillies et qui appuie le travail des enquêteurs des deux maisons. Elle accroît notre efficacité et rend la tâche de nos clients habituels beaucoup plus difficile. Pareillement, pour d'évidentes raisons économiques, nous étudions la mutualisation de certaines tâches de soutien, en particulier dans le domaine de l'entretien des parcs automobiles.

Le 3 août 2009 est une date importante qui voit la promulgation de « la loi gendarmerie ». En 27 articles, ce texte rénove et consolide les piliers d'un temple bâti pendant la révolution française, ravalé en 1903 et modernisé au fil du temps pour s'adapter aux défis d'une société française en mutation perpétuelle. Cette loi, très attendue, n'a pas déçu.
Au contraire, elle réaffirme l'identité de la gendarmerie qui reste une force armée instituée pour veiller à l'exécution des lois. Le gendarme est toujours, je dirai même plus que jamais, un militaire. Le texte consacre le périmètre de nos missions traditionnelles, notamment en termes de police judiciaire, de lutte contre les terrorismes et de renseignement. Enfin, il rénove la gestion de nos ressources humaines pour garantir la parité globale de traitement et de carrière entre la police et la gendarmerie, conformément à l'engagement qui avait été pris par le président de République.
Par ailleurs, pour ceux qui ne l'ont pas encore fait, je les invite à lire les débats parlementaires qui ont accompagné l'adoption de cette loi. Je crois pouvoir affirmer qu'ils témoignent de l'attachement fort montré par les représentants de la nation à l'égard d'une gendarmerie unanimement appréciée. La teneur des échanges qui ont eu lieu au Sénat comme à l'Assemblée Nationale est roborative pour notre institution et pour chacun de ses membres.

En interne, 2009 a vu la refonte formelle de l'emploi et de l'organisation des unités territoriales de la gendarmerie. Les mesures qui ont été prises par l'administration centrale et leurs déclinaisons départementales visent à garantir le principe d'égalité devant le service public de sécurité, en respectant les caractéristiques de chaque circonscription territoriale. Elles doivent permettre de renforcer les liens qui existent entre le gendarme, la population et ses représentants, notamment les maires, dans le but affiché d'accroître la qualité de notre service public. En développant des modes d'action novateurs - je compte beaucoup sur la récente mise en place du concept de vigilance générale qui organise la participation de la population à la protection de son propre environnement – en promouvant une utilisation plus intensive et raisonnée des moyens techniques – en particulier la video-protection - en encourageant l'initiative et en libérant du temps affectés à des tâches non prioritaires, nous manoeuvrons pour anticiper les modes d'action des délinquants, contrer leurs projets et, partant, les dissuader d'agir.

En 2009, encore, d'autres mesures importantes ont été mises en œuvre. Elle procèdent toutes de la même volonté, trouver des gisements qui permettent d'optimiser nos moyens, notre temps et donc nos résultats. Sans les citer toutes, je voudrai focaliser sur des actions significatives. Par exemple, en liaison avec les Parquets d'Agen et de Marmande, nous avons dématérialisé la majeure partie des procédures pénales qui sont désormais transmises à partir des brigades vers les magistrats par un réseau informatique sécurisé. Dans le même ordre d'idée, le nombre des transfèrements judiciaires effectués par les unités du Lot et Garonne est en baisse de trente cinq pour cent en 2009 par rapport à 2008. C'est un gain important de personnels qui libère de la disponibilité pour l'exécution des missions de sécurité générale. De même, l'inauguration de la salle Mélanie à Agen, aménagée grâce au partenariat avec « La mouette », marque notre volonté d'intégrer le champ plus large des actions conduites par les associations de protection de victimes ou les services sociaux. Ce chantier, réalisé sous l'égide de la préfecture, est en cours et nous en attendons une baisse des interventions dans le milieu intrafamilial, lesquelles fixent trop souvent et trop longtemps notre dispositif nocturne, au détriment de notre présence sur la voie publique.

Enfin, en 2009, dans le Lot-et-Garonne comme dans tous les autres départements métropolitains, le dispositif de la gendarmerie évolue dans le respect d'un maillage territorial dont le principe a été réaffirmé par les plus hautes autorités de l'Etat. Outre qu'il est la marque de notre proximité, nous savons que les élus y sont très attachés. Dès lors, leur préoccupation structure nos démarches. Dans un contexte de maîtrise des dépenses publiques et tenant compte de l'évolution des contraintes opérationnelles locales, il s'agit de faire nôtre le principe du « juste besoin ». Certaines unités ont déjà connu des ajustements d'effectifs, d'autres s'y préparent. Comme je l'ai évoqué, nous veillerons, sous l'autorité du préfet et en concertation avec les élus concernés, à ce que l'égalité des citoyens devant le service public de sécurité reste garantie partout.
Cette exigence s'appuie désormais sur une organisation du service rénovée, sur des moyens techniques optimisés et sur le renfort de personnels spécialisés, notamment les militaires de la section de recherche d'Agen qui solutionnent les affaires les plus graves ou les plus complexes. Elle est confortée par l'engagement régulier des forces mobiles et de la réserve opérationnelle qui viennent en complément de notre dispositif territorial. Leur apport est précieux et pèse très positivement sur l'évolution de la délinquance, c'est avéré.

Ainsi, chacun conviendra que l'année 2009 a été riche d'une succession inhabituelle d'évènements structurants, qui viennent modifier au pas de charge une institution séculaire. Ces réformes étaient nécessaires pour préserver notre cohésion et notre positionnement en tant qu'acteur majeur de la sécurité intérieure. Parce qu'elles interviennent dans le respect de notre identité, qu'elles sanctuarisent notre périmètre missionnel, mais aussi qu'elles valident les meilleures pratiques opérationnelles et qu'elles prennent en compte les attentes de la majorité du personnel, je suis convaincu que ces mesures vont nous permettre de poursuivre sereinement sur la voie de l'excellence.
Localement, et c'est important, je sais pouvoir compter sur la confiance et l'appui de nos autorités administratives et judiciaires, des élus nationaux ou locaux qui tous soutiennent et facilitent l'exécution de nos missions. Leur engagement participe fortement au maintien de notre sérénité.
Par ailleurs, la qualité des personnels civils et militaires que j'ai l'honneur de commander, ceux là même qui veillent jour et nuit sur la tranquillité publique de leurs circonscriptions ou se dévouent pour maintenir nos moyens au meilleur niveau, me conforte dans cette démarche de sérénité. Professionnels et motivés, ces femmes et ces hommes restent fidèles à leur engagement, aux valeurs de courage, de détermination et de dévouement qui caractérisent notre sainte patronne. Toutes et tous méritent d'être régulièrement mis à l'honneur et cette sainte Geneviève me permet de les distinguer collectivement, en faisant valoir publiquement leurs belles qualités humaines et professionnelles. C'est d'ailleurs par cet hommage sincère que je clôture aujourd'hui mon propos. Merci de votre attention.

Par sainte Geneviève, vive la gendarmerie !