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20/05/05 - Lettre aux agriculteurs

Publication : 20/05/2005  |  00:00  |  Auteur : Jean Dionis

Madame, Monsieur, Chers amis agriculteurs lot-et-garonnais,


Le 29 mai prochain, vous voterez pour ou contre le Traité établissant une Constitution pour l’Europe. Le vote du Lot-et-Garonne, département rural où les agriculteurs représentent 13 % de la population totale sans compter les personnes travaillant pour les agriculteurs, dépendra très largement de votre choix.

Député et Sénateur de Lot-et-Garonne, issus directement de la famille agricole, nous la connaissons bien et il nous est apparu de notre responsabilité de vous dire clairement notre position quant à cette échéance fondamentale pour l’avenir de la Nation et de l’agriculture française.

Nous savons vos difficultés devant la pression exercée par la mondialisation, sur les marchés des produits agricoles avec pour conséquence une baisse générale des prix.

Nous savons votre ras-le-bol par rapport aux réformes successives de la PAC et à certains excès de zèle de l’administration franco-française.

Nous connaissons enfin votre angoisse et spécialement celle des plus jeunes d’entre vous devant le manque de perspectives et de lisibilité sur l’avenir de leur métier.

Il y a donc, chez bon nombre d’entre vous, une envie de « coup de gueule », de cri de colère voire même l’envie de faire un « bras d’honneur » au système. C’est bien compréhensible et, entre nous, très humain.

Et pourtant, nous vous appelons, ardemment à voter Oui le 29 mai.

D’abord par pragmatisme. Faire un bras d’honneur, cela défoule. Mais après ? Ce n’est sûrement pas ça qui mettra du beurre dans les épinards des agriculteurs.

Depuis 1962, année de naissance de la PAC, vous le savez, vous qui êtes la catégorie professionnelle qui connaît le mieux l’Europe, vos revenus se composent de prix et de primes. On peut le regretter et se battre pour faire évoluer ce système mais c’est la réalité économique actuelle de l’agriculture française.

S’agissant de vos revenus, ils dépendent bien souvent des prix mondiaux et se défendent alors à la table de l’Organisation Mondiale du Commerce.

La Constitution dans son article I-13 renforce la position de nos représentants dans les négociations commerciales mondiales où sont fixés notamment les prix de la viande, des céréales et du lait.

Et là, le vieux dicton « l’union fait la force » prend tout son sens. La Constitution joue ici le rôle d’un véritable ciment de l’Union européenne.

En ce qui concerne les primes, un chèque annuel de 9 milliards d’euros – c’est-à-dire le montant des subventions européennes versées aux agriculteurs français – ça se défend !

Et ce n’est certainement pas en votant Non et donc en se mettant hors jeu des négociations à l’intérieur de la maison Europe que nous en ferons la meilleure défense.

Reste enfin l’angoissante question de l’avenir, des perspectives. Reste le père qui, face au manque de lisibilité sur l’avenir agricole, n’ose plus conseiller à son fils de reprendre l’exploitation familiale.

Soyons clairs. Si on laisse le monde gouverné par les forces du marché, alors la mondialisation sauvage s’imposera à la France avec une division internationale du travail qui réservera l’essentiel de l’agriculture aux pays émergents.

Or, pour nous, comme pour une majorité de nos concitoyens, nous voulons une France agricole forte dans une Europe forte. C’est une nécessité absolue au niveau de la sécurité alimentaire, de la qualité gustative de ce que nous mangeons et de l’indépendance alimentaire européenne. Mais cette Europe agricole forte ne sera possible que si nous commençons dès maintenant la construction de l’Europe politique. Et c’est le sens profond du Oui à la Constitution.

Depuis un demi-siècle, la construction européenne accompagne sans interruption le remarquable développement de l’agriculture française. Ce soutien contribue aux succès d’une agriculture moderne que vous bâtissez, jour après jour, grâce à votre volonté d’entreprendre.

Alors, entre le Non « bras d’honneur » au système, mais véritable impasse pour vous, agriculteurs et un Oui d’avenir même s’il n’existe pas de chemin facile pour les agriculteurs à l’époque de la mondialisation, nous vous faisons confiance pour faire le bon choix.

Jean Dionis Daniel Soulage

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