16/04/05 - "Sondage bidon bis repetita"

Le Petit Bleu vient de commander et publier un deuxième sondage, cette fois-ci centré sur la simulation d’élection municipale.

Nous répétons que c’est son droit le plus élémentaire. Nous constatons simplement que le Petit Bleu a décidément beaucoup d’argent à consacrer à cette question à trois ans des élections municipales. Par contre,nos critiques sur l’inaction municipale sont, hélas, d'actualité immédiate et on aurait aimé avoir l’opinion des Agenais sur ce point. Mais sur le bilan de l’action municipale, le sondage du Petit Bleu est, bizarrement, muet. « Trop tôt par rapport aux élections municipales » nous répondra-t-on sans doute !!

Aussi, comme beaucoup d’agenais, nous nous posons des questions sur les vrais objectifs de ce sondage :

Fallait-il sauver le soldat Veyret ? Et était-ce forcément la mission héroïque de la Direction du Petit Bleu que de le faire ? Si oui, quelles sont aujourd’hui les relations réelles entre la Direction du Petit Bleu et la Mairie d’Agen ?

En ce qui nous concerne, nous n’étions demandeurs de rien. Alain Veyret a été démocratiquement élu Maire d’Agen en 2001 et il est le Maire légitime d’Agen. Nous n’avons jamais demandé sa démission, mais seulement qu’il se mette enfin au travail et au service des Agenais. Voila aussi pourquoi nous ne comprenons vraiment pas l’intérêt de ce sondage à 3 ans des prochaines municipales.

Toujours est-il qu’il fallait que la Direction du Petit Bleu ne soit pas très sûre de son premier sondage pour en commander un deuxième. Mais, puisque la décision fut prise d'un deuxième sondage, on aurait pu espérer qu’elle corrige les défauts méthodologiques majeurs du premier, que nous avions dénoncés vigoureusement et clairement.

Or, de manière absolument incroyable, il n’en a rien été :

• Dans la totalité des sondages sérieux de ce type, les personnes contactées sont interrogées sur leurs intentions dans un premier tour de scrutin, puis dans un deuxième tour. Plusieurs scénarios sont successivement présentés aux sondés. Ce sondage, comme le premier, se limite bizarrement au premier tour.

• Mais surtout, comme dans le premier sondage, les questions sont d’une ambiguïté et d’une confusion extrême. Comment imaginer un premier tour avec une liste d’union de la gauche et une liste « société civile » conduite par le même A.Veyret, ce qui est grotesque politiquement et tout simplement illégal ? Comment imaginer le même premier tour avec une liste centriste et une liste d’union de la droite, conduite toutes les deux par Jean Dionis, ce qui est tout autant grotesque politiquement et tout autant illégal ? Dans le cas présent, l’extrême confusion de cette question laisse planer sur les scénarios présentés les plus sérieuses réserves. Ces réserves sont d’autant plus fortes que plusieurs témoignages directs qui nous sont parvenus, émanant de personnes sondées par téléphone, faisaient, eux aussi, état de la même confusion lors de l’enquête téléphonique du premier comme du deuxième sondage.

• De manière tout à fait logique, les résultats du 2ème sondage ressemblent à ceux du premier : pourcentage très élevé de gens qui n’ont pas pris position (40 %), sous-estimation évidente du vote Front National, etc.....

Pour toutes ces raisons, nous avons une nouvelle fois le sentiment que la direction du journal a fait preuve, au mieux, d’une grande légèreté professionnelle.

Nous avons le plus grand respect pour le métier de journaliste. Mais nous avons été heurtés et blessés parce que nous considérons largement comme une opération de manipulation.

Nous en profitons pour redire notre amitié et notre respect à l’ensemble des journalistes agenais et plus spécialement à l’équipe des journalistes du Petit Bleu. Nous souhaitons poursuivre un travail de qualité avec chacun d’entre eux. Notre contentieux est précis. Il concerne ce qu’a fait la direction du Petit Bleu depuis le début de la crise municipale.

C'est pour cette raison précise que nous avons décidé depuis une semaine de nous mettre en vacances du Petit Bleu.

En attendant des jours meilleurs en ce qui concerne le respect des faits et de la vérité de la part de la Direction de ce journal,

En toute amitié,

Jean Dionis