16/02/07 - Jean DIONIS intervient en séance plénière de la Région sur le tracé de la LGV Bordeaux-Espagne

Monsieur le Président,
Mes Chers Collègues,

Au-delà de la question de la LGV Sud Europe Atlantique, c’est un débat fondamental sur le territoire, sur l’avenir, presque sur l’essence même de l’Aquitaine.

D’abord, hélas nous arrivons bien tard ! Le débat public est terminé et nous ne délibérons que maintenant. Nous comprenons vos embarras majoritaires mais ils ne doivent pas bloquer le fonctionnement normal de notre Région.

Vous nous proposez un avis qui dit deux choses :
- il réaffirme (je vous cite) « la nécessité et l’urgence de la réalisation de ce grand projet ferroviaire entre Bordeaux et la frontière espagnole »
- plus important : il considère que « seul le scénario 3 répond aux objectifs »

Alors, nous allons être clair, Monsieur le Président : nous sommes satisfaits par ce projet d’avis et le choix du scénario 3.

On a suffisamment parlé, au fil des plénières, de la littoralisation et de la métropolisation pour bouder notre plaisir aujourd’hui. Nous avons avec ce scénario 3 un outil très pertinent en termes d’aménagement du territoire en direction :
- de la Gironde intérieure
- du Lot-et-Garonne
- des Landes
- et du Béarn si la Région fait son travail en poussant les feux d’un scénario 3 bis. Notre collègue Pierre MENJUCQ y reviendra.

Nous avons avec ce scénario 3 un outil également très pertinent en termes de rationalité économique puisqu’il va permettre de mutualiser Bordeaux-Espagne avec Bordeaux-Toulouse, ce qui compte tenu des coûts en jeux (3,5 milliards d’€), n’est que le bon sens.

Vous faites donc un choix clair qui va dans le bon sens et nous le saluons !

Mais… à titre personnel, je regrette que le raisonnement ne soit pas poussé jusqu’à son terme, ce qui vous aurait amené, Monsieur le Président, à plaider en faveur de la concomitance des projets Bordeaux-Espagne et Bordeaux-Toulouse.

Je sens bien que vous êtes en train de bouger.
- Déjà, le 24 octobre 2005, lors du débat sur Bordeaux-Toulouse, vous disiez : « il ne s’agit pas pour nous mettre en Bordeaux / Toulouse. Nous avons tous évoqué l’idée de concomitance. »
- Ensuite, votre Contrat de Projets dit que « la LGV Tours-Bordeaux a deux prolongements naturels : Bordeaux-Espagne et Bordeaux-Toulouse. »
- Enfin, on sent bien que vous – et je pense notamment au Vice-Président CARRERE, auquel je rends hommage pour son implication, je dirais presque sa passion sur ce dossier – n’êtes pas loin d’intégrer pleinement l’idée de concomitance…

Bordeaux et Toulouse sont deux métropoles d’un million d’habitants. La Région n’aura de poids que si elle regarde froidement l’intérêt de l’Etat et de RFF qui est de les relier au plus vite, et ce quel que soit le gouvernement. En attendant, on exaspère Toulouse qui nous le fera payer sur d’autres dossiers.

Ceci est un point de vue personnel que j’exprime aujourd’hui mais qui ne gâche pas mon plaisir sur votre projet d’avis.

Je suis donc heureux de vous annoncer que le groupe UDF votera pour.