08/12/06 - Discours de Jean Dionis lors de la célébration de la Sainte Geneviève, fête des gendarmes, à Sauveterre Saint Denis

Heureux d’être avec vous à Sauveterre, commune dynamique de ma circonscription. Je salue l’équipe municipale avec un clin d’œil appuyé à mon ami M. Balaguer, je vais faire très attention à ce que je dis aujourd’hui car c’est un pro des soucis de sécurité puisqu’il appartient à la maison en face de la votre : la police nationale.

Je salue naturellement toutes celles et tous ceux qui sont présents, notamment le Colonel QUARANTA, le Chef d’Escadron GAMMELIN et le Capitaine BETOLAUD.

Commandant CAPELLE, permettez moi de vous féliciter publiquement pour cette promotion, comme quoi on peut avoir des carrières dynamiques en servant efficacement la population du Néracais et de l’Agenais.

Ma présence est ma façon personnelle de vous dire le respect que j’ai pour votre corps.

C’est vraiment un honneur pour moi de me trouver à vos côtés, vous qui êtes, avec la police nationale, les garants de notre sécurité intérieure.

Je tiens également à féliciter chacun de vous pour le respect d’une éthique qui vous est propre: disponibilité, proximité, discipline active et tenue aussi bien morale que physique.

C‘est là que prend tout son sens le patronnât de Ste Geneviève.

Arrêtons nous ici un court instant sur la personne de Ste Geneviève, patronne de la gendarmerie.

En 1962, les responsables de la gendarmerie ont demandé au pape Jean XXIII de placer la gendarmerie sous le patronage de cette sainte qui a une histoire tout à fait originale dans celle de l’église. Et vous avez eu raison d’aller vers Ste Geneviève et de faire des infidélités à Ste Catherine.

Selon la tradition, en 451, grâce à sa force de caractère, Geneviève convainc les habitants de Paris de ne pas abandonner leur cité aux Huns et elle détourne la colère d'Attila par ses prières, et accessoirement grâce aux solides murailles de la cité. Voila comment était la Geneviève de l’histoire, mère de Paris, elle ne panique pas, « Fluctuot nec mergitur », « je flotte mais ne coule pas » alors que tout le monde panique devant l’arrivée des Huns. Elle est courageuse et elle fait face à Attila et ses barbares à côté desquels nos délinquants pourraient paraître souvent comme d’aimables enfants de cœur. Elle sait parler à la population, et la convaincre de ne pas avoir des angoisses excessives. Et bien oui, Geneviève en ce sens est un bon point de repère pour la gendarmerie comme vous êtes vous-même souvent point d’ancrage pour bon nombre de nos concitoyens.

Mais je suis d’autant plus heureux d’être parmi vous que je considère que le cœur du mandat qui m’a été donné en 2002 comprenait deux priorités :
- arrêter le laxisme en matière de sécurité en France
- redonner toute sa valeur au travail

Je porte donc beaucoup d’intérêt à constater si, sur le terrain, vous êtes en condition d’atteindre l’objectif souhaité par les français d’une sécurité plus grande des personnes et des biens qui leur appartiennent.

En ce qui concerne le Parlement et malgré une situation budgétaire très tendue, nous, législateurs, avons tenu à vous mettre en situation de réussir en faisant ce qui était nécessaire, notamment par l’affectation de moyens nécessaires et par le durcissement de la législation en matière pénale.

Mais là plus qu’ailleurs, en matière de sécurité, seuls les résultats comptent. Et à ce sujet, je tiens à vous remercier particulièrement, mon Colonel, pour le temps que vous prenez avec nous, les élus, pour de véritables échanges réguliers, de données chiffrées et d’analyse de la situation de la sécurité dans le département.

Je tiens maintenant à évoquer trois points essentiels de votre activité: délinquance, sécurité routière et redéploiement.

En ce qui concerne la délinquance, et comme je l’ai dit au colonel Quaranta, je ne citerai volontairement pas un seul chiffre cette année. Nous sommes en année électorale ou tout va être dit et son contraire. En matière de bilan de sécurité de cette mandature, j’ai ma conviction personnelle que les choses se sont améliorées même si bien entendu beaucoup reste à faire et pour cette amélioration au niveau national et départemental, je tiens à vous adresser mes plus vives félicitations.

Je ne ferai qu’une seule exception au niveau des chiffres, ceux de la sécurité routière, ils sont clairs surs et incontestables. A ce jour, les chiffres de la mortalité sur nos routes sont de 36. Contre 42 en 2005 à la même date. 36 morts, 368 blessés. Il faut rappeler que nous étions à 56 morts en Lot et Garonne en 2001 à la même date, soit une baisse de 36%. Ce résultat doit être votre fierté ! Même si c’est l’ensemble du peuple français qui doit être félicité (gouvernement, législateurs, fabricants d’automobiles plus sures, techniciens de nos routes …). Il y avait parait-il une fatalité française sur cette mortalité en matière de sécurité routière, l’histoire de ces quatre dernières années nous montre que quand nous voulons ensemble relever certains défis implacables, tout devient possible.

Permettez moi quand même un clin d’œil ! Il reste beaucoup de travail à faire et je voudrais vous adresser un vœu pour 2007, celui de vous occuper spécialement des ronds point où il m’est arrivé une petite mésaventure qui m’a permis de voir, grâce à la police et aux pompiers, qu’ils étaient devenus des points noirs de la sécurité routière, notamment pour les piétons, cyclistes et motocyclistes.
Récemment, une dame est décédée sur le rond point du pont de pierre. Je vous fais confiance pour faire bouger les choses dans nos rond points en 2007 même si là aussi j’entends déjà la plainte détestable de tous les résignés : « ça ne marchera jamais ». Et bien moi, je suis sûr du contraire.

Je veux aussi vous faire passer un message sécurité routière : petit délit, petite sanction ! Je suis convaincu que nous, législateurs, nous devons faire bouger les choses pour que les délits et sanctions soient proportionnels !

Je sais après en avoir discuté avec votre hiérarchie que vous faite preuve d’un véritable discernement en la matière et je vous en remercie

Mais il faut aussi que vous compreniez qu’une personne à 54 km/h qui est condamnée à verser 90 € et se voit enlever point, peut faire preuve d’une grande révolte. Nous devons, moi, en tant que législateur faire bouger les choses, et vous, gendarmes, je vous demande de bien vouloir faire preuve de discernement !

Je tiens aussi à vous parler d’une évolution qui vous a particulièrement touchés : cette année 2006 a été l’année du redéploiement des forces de police. J’ai soutenu ce projet qui a mon sens apporte une plus grande efficacité. Là aussi, que n’avons-nous pas entendu de certains cassandres. « Ca ne marchera jamais ! ». Et bien ça a marché et je voudrais ici féliciter à la fois police et gendarmerie. Ce redéploiement va dans le bon sens et vous verrez dans le temps qu’il portera ses fruits.

Permettez moi enfin, pour terminer, alors que nous nous approchons des fêtes de fin d’année, d’adresser un message d’amitié à vos épouses et le plus largement à vos familles. Je viens de parler de proximité, disponibilité de vos maris, mesdames, je sais ce que cela veut dire en terme de contrainte sur chacune de vos vies familiales. Il n’y a pas de gendarme heureux si ces contraintes professionnelles ne sont pas acceptées et comprises par ses enfants et son épouse (si je peux me permettre, ça ressemble un peu à ce que nous vivons, nous élus) et je voulais donc vous associer aujourd’hui aux marques de respect et d’amitié que j’adresse à vos conjoints.

Voilà qui me permets tout naturellement à toutes et à tous de vous souhaiter de très bonnes fêtes de fin d’années.

Je vous remercie.