08/03/07 - 10ème anniversaire Du Centre de Formation d’Apprentis Du Bâtiment de Lot-et-Garonne

Monsieur le Ministre, cher Gilles,
Monsieur le Préfet,
Monsieur le Maire d’Agen,
Mesdames et Messieurs les Elus,
Monsieur le Président, cher Francis,
Mesdames et Messieurs les Entrepreneurs,
Mesdemoiselles, Mesdames et Messieurs les Apprentis,
Mesdames, Messieurs,


Francis AURADOU qui a vrai savoir vivre a salué aujourd’hui 8 mars, journée nationale de la femme, les femmes de France et plus spécialement celles de plus en plus nombreuses qui s’engagent dans le bâtiment. Je veux m’associer à son hommage et dire que la parité est un chantier prioritaire dans tous les secteurs de la vie sociale, économique de notre pays sans oublier la vie politique… Mais dans cette période sensible électoralement, ne me faîtes pas dires ce que je n’ai pas dit !

Je tiens évidemment à remercier et à féliciter comme il se doit, l’équipe du CFA dans son ensemble, les apprentis le conseil d’administration et les moteurs de cette organisation que sont Francis AURADOU et M. Jean-François POULIER.

En effet, cette journée est importante car elle nous permet à nous agenais et lot-et-garonnais de rendre un hommage mérité à deux figures récentes de notre histoire récente et actuelle.

Francis AURADOU a su trouver pour chacun de nous les paroles justes pour exprimer notre gratitude à la fois à Jean-Pierre MARBOUTIN et à Jean-Pierre GUIGNARD. Je lui en suis reconnaissant et je veux seulement compléter son témoignage de souvenirs personnels que je suis heureux de partager avec vous.

Monsieur MARBOUTIN, rappelez-vous, lorsque vous avez pris l’initiative de ce centre, j’étais un jeune collaborateur du Dr CHOLLET et comme jeune Directeur Général des Services, un peu brut de décoffrage en matière de bâtiment.

Je vous revois comme si j’y étais m’annoncer qu’il fallait faire ce CFA, que les entreprises du bâtiment en avaient besoin. Et au fur et à mesure de la discussion, je me disais que c’était une idée osée, risquée mais terriblement innovante, bref une idée de jeune homme. Merci Jean-Pierre pour la lucidité de la vision, merci pour l’audace de cette initiative aujourd’hui couronnée de succès.

Je me tourne vers Mme GUIGNARD. Madame, je veux ensuite saluer ici la famille GUIGNARD dont j’ai la chance de connaître et d’avoir connu trois générations.
Celle de Robert, d’abord et la votre, Madame, tout ici sur ce lieu nous rappelle l’extraordinaire entrepreneur que fut votre mari. Je suis heureux que grâce à la cérémonie d’aujourd’hui, nous puissions un peu mieux faire mémoire de lui et de son œuvre.
Je salue aussi naturellement Jean-Pierre et son épouse qui m’honorent de leur amitié. Jean-Pierre, tu es un vrai agenais et c’est-à-dire un de ceux qui sait qu’à côté de la vie professionnelle et de la vie familiale, il reste un peu de temps libre et tout ce temps libre nous devons le donner au Rugby et plus précisément au SUA et au Comité du Périgord
Enfin Gautier que j’ai appris à connaître et à qui je dis une seule chose aujourd’hui : « Bon sang ne saurait mentir ! »

Mais cet anniversaire est aussi l’occasion, Monsieur le Ministre, de faire ensemble, entrepreneurs, enseignants, élus un point sur l’apprentissage et sur sa place en Aquitaine et en France.
Je veux tout d’abord rendre hommage à ce gouvernement qui, de manière forte, a œuvré en matière d’apprentissage. En effet, avec 360 000 apprentis depuis 2000, l’apprentissage français stagnait depuis cette année là après avoir fortement crû dans les années 70. En adoptant un ensemble de mesures importantes, législatives et budgétaires notamment par le biais de la loi de cohésion sociale du 18 janvier 2005, nous nous sommes donné les moyens d’atteindre l’objectif de 500 000 apprentis en 2009.

Dans cette action gouvernementale, Monsieur le Ministre, je voudrais saluer votre action personnelle, notamment l’action courageuse dont vous avez fait preuve en relançant la formule de préapprentissage à partir de 14 ans. Vous avez su saisir non seulement la dimension qualifiante de l’apprentissage mais aussi sa dimension sociale.
N’oublions jamais cela, en particulier pour nos familles modestes. Un jeune apprenti, c’est à la fois de l’autonomie pour un jeune qui se construit et une feuille de paie qui rentre dans une famille.



Et puis, vous avez eu les mots et les actions pour arrêter les guéguerres inutiles et fatigantes entre les différents acteurs du monde de l’apprentissage, nos lycées professionnels, nos CFA, les compagnons que je salue spécialement ici. Il y a du travail pour tout le monde.

Chacune des formations répond à des besoins différents et je veux féliciter tous ceux qui travaillent ensemble notamment la fédération compagnonnique des métiers du bâtiment et ce CFA qui portent ensemble un très beau projet de jeunes apprentis et de jeunes travailleurs. Nous devons tous nous engager à faire aboutir ce projet le plus rapidement possible.

Et puisque nous en sommes à parler de l’action publique dans l’apprentissage, je tiens à dire mon accord sur la politique régionale menée en ce domaine que j’ai soutenue et approuvé de mes votes. Et ceci alors que vous savez que je n’ai pas la réputation d’un opposant commode…

Bref, grâce à ce gouvernement, au Parlement, aux acteurs de l’apprentissage, cela bouge enfin dans l’apprentissage en France. Et c’est tant mieux car il était temps !

En effet, il ne faut pas oublier que la France détient un bien triste record au niveau du chômage de ses jeunes de 16 à 25 ans 22,3 % ce qui la classe, écoutez bien, la 21ème place de l’Union européenne pour l’année 2005). Il y a beaucoup de places à cet état de fait mais une raison majeure à savoir le sous-développement de l’apprentissage de notre pays.

Nous devons donc, chacun à sa place faire du développement de l’apprentissage, une priorité nationale, régionale et départementale. Celui-ci doit être massivement encouragé et soutenu.

Et cette exigence me permet d’adresser un message public aux entrepreneurs lot-et-garonnais et à leurs représentants que je remercie d’être présents ici, les présidents Mariotti, Président de la CCI et DREANO, Président de la Chambre des Métiers. Chacune de nos deux chambres consulaires en matière d’engagement pour la formation continue.

Cela étant, mon message est simple, les entrepreneurs lot-et-garonnais sont encore trop timides même si les plus audacieux dans ce domaine sont les entrepreneurs du bâtiment qui sont ici chez eux aujourd’hui.

Mais en tant que député, je peux témoigner des nombreuses difficultés rencontrées par les jeunes lot-et-garonnais qui ont fait le choix de l’alternance pour poursuivre leurs formations et démarrer leurs carrières au sein de nos PME lot-et-garonnaises.

Mesdames et Messieurs les entrepreneurs, vous avez le droit d’être exigeants envers les institutions publiques et envers les organismes de formation sur le caractère adapté des formations dispensées et plus généralement, sur la qualité qui sont mis à votre disposition.

Vous n’avez plus de raisons d’être timides. En effet, les raisons qui justifiaient votre prudence dans le passé :
- partage du temps entre l’organisme de formation et l’entreprise
- niveau élevé des charges salariales sur les rémunérations des apprentis.
Ces raisons qui étaient autant de freins à l’apprentissage ont, pour l’essentiel, très largement disparu.

Alors, allez-y franco ! Et d’abord franco avec les apprentis du CFA BTP d’Agen qui a un taux de réussite assez exceptionnel, entre 90 et 95 %, et un taux d’insertion à 6 mois de 90 à 95%.

Permettez-moi enfin de m’adresser aux jeunes et plus spécialement aux jeunes apprentis. Je crois bien connaître et ma ville et mon département.

Et je voudrais vous dire ceci : vous avez choisi d’être des apprentis, vous avez raison. Ce choix va vous permettre de trouver un vrai travail. Mais vous avez aussi le droit à l’ambition. En effet, parmi les plus belles histoires et réussites d’entreprises de notre territoire, se trouvent celles de femmes et d’hommes qui ont forgé leurs destins grâce à l’apprentissage. Et à titre d’exemple, leur modestie eut-elle en souffrir, les figures de Jean-Pierre FAUCHE ou Jacques GARRIGUES.

Enfin, Monsieur le Ministre, j’ai entendu les interrogations fortes de FRANCIS AURADOU et, à travers lui de tout le monde de la formation et de l’apprentissage lot-et-garonnais, quant à une éventuelle régionalisation de la gouvernance des CFA ainsi que de leur financement. Je souhaite ici devant vous, Monsieur le Ministre, lui apporter mon soutien le plus complet, en tant que parlementaire du Lot-et-Garonne.

Et c’est assez simple à comprendre, qu’est-ce qu’il faut pour que l’apprentissage de nos jours ?
Il faut à la fois des jeunes motivés, si possible nombreux, il faut des organismes de formation compétents et il faut des maîtres d’apprentissage, c’est-à-dire des entreprises. Et il faut surtout que ces trois acteurs se connaissent, se parlent et travaillent bien ensemble.
Ceci ne se fera de manière optimale qu’au plus près du terrain, au plus près de nos entrepreneurs, au plus près des jeunes et de leurs familles.
Si nous ne comprenons pas que l’apprentissage c’est d’abord une mise en relation qui exige proximité, alors je crois que nous n’avons rien compris à l’apprentissage et que nous sommes malheureusement à nouveau sur la piste d’un contresens à la française.

Car, Monsieur le Ministre, les lot-et-garonnais, nous aimons bien Bordeaux. C’est notre capitale régionale et nous en sommes fiers. Mais Bordeaux, Monsieur le Ministre, c’est loin et nous vous mettons en garde sur les méfaits et sur l’impact négatif d’une telle réforme.

En effet, à quoi sert de réformer une gouvernance qui a fait ses preuves et les résultats du CFA BTP en sont le plus bel exemple.

Aussi, Monsieur le Ministre, à l’intérieur du plan d’ensemble gouvernemental pour l’apprentissage auquel j’apporte mon soutien le plus complet, permettez-moi ce langage d’ingénieur, il y a un bug. Ce bug, c’est la régionalisation de la gouvernance des CFA, il faut les laisser vivre au plus près du terrain. J’en appelle à votre autorité pour corriger ce bug.

Enfin, Monsieur le Ministre, Cher Gilles, je tiens à vous remercier sincèrement pour votre présence aujourd’hui. Elle est pour nous un signe fort de reconnaissance de la qualité fait par les acteurs de l’apprentissage lot-et-garonnais. Elle est aussi clairement un encouragement à aller plus loin, toujours plus loin. Le Ministre de la République dans un de nos CFA, c’est beaucoup pour nous, cela nous touche et pour tout cela, je voulais juste vous dire merci.