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Les réflexions d'un élu engagé au service de sa ville et de son territoire

Tripartisme : Adaptation urgente exigée

Publication : 30/03/2015  |  11:46  |  Auteur : Jean Dionis

Les élections départementales ont rendu leur verdict. Et pour faire rapide, ces élections ont été remportées haut la main par les équipes UMP-UDI-Modem qui devraient gérer de 66 à 70 départements, soit un gain de près de 30 départements. Prenons le temps de féliciter et de souhaiter bonne chance aux vainqueurs, en commençant par les nôtres, c'est-à-dire les nouveaux conseillers départementaux UDI avec une mention spéciale pour les 86 élus pour le Nouveau Centre avec qui vous pourrez faire connaissance grâce au trombinoscope « sympa » inclus dans notre e-lettre de cette semaine.

Cela dit, nous devons avoir assez de lucidité et d’honnêteté intellectuelle pour reconnaître, qu’à côté de l’indiscutable victoire de l’alliance UMP-UDI, ces élections mettent en évidence deux autres faits politiques majeurs. Le premier est particulièrement visible dans mon Sud-ouest : le Parti Socialiste –tout en reculant nettement– s’en est mieux tiré que prévu. Et, enfin, avec 25, 2% des suffrages exprimés au 1er tour, le Front National impose la fin d’une vie politique française organisée autour du clivage Droite-Gauche et nous projette dans l’inconnu du tripartisme.

Or, nous n’aurons pas droit à un atterrissage, à une prise de conscience en douceur. La mécanique partisane qui va nous amener aux élections présidentielles de 2017 va se mettre en place très vite, dès début 2016. Or, le tripartisme couplé aux lois électorales de la République a ses règles dont viennent de faire douloureusement l’expérience tous les dissidents du camp UMP-UDI ou ceux du PS.

A l’époque du tripartisme, gagnera le bloc politique capable de virer en tête dès le 1er tour, puisque potentiellement chaque bloc peut être qualifié pour le deuxième tour. Pour cela, le bloc UMP-UDI-Modem a deux atouts. D’abord, son potentiel, car les élections départementales ont montré qu’il a aujourd’hui une assise plus large que celle du bloc de Gauche et que celle du Front National. Enfin, sa cohérence idéologique, car son unité en profondeur sur les questions centrales de notre période politique (finances publiques, chômage, énergie, etc…) est supérieure à celle du bloc de Gauche, fracturé en deux entre socio-libéraux et gauche anti-austérité.

Mais, nous devrons aussi nous adapter en urgence aux règles du tripartisme.

La première de ces règles est de fer. Elle s’énonce très simplement : «on ne peut plus régler nos différents entre UMP, UDI et Modem par les électeurs…..au premier tour des élections ». La sanction est immédiate, c’est celle de la disqualification. D’où l’émergence d’un exercice démocratique, nouveau pour nos familles politiques de la Droite et du Centre : les primaires ….. D’abord pour la Présidentielle de 2017, mais qui a vocation à s’étendre aux autres élections. Quelle organisation pour ces futures primaires dont la vocation est la désignation de candidats uniques de notre famille élargie UMP-UDI-Modem ? voilà un grand chantier urgent pour nos familles politiques de la Droite et du Centre.

La deuxième de ces règles est de clarifier nos stratégies d’alliance avec les autres blocs pour chacune des élections à venir. Le front Républicain a toute sa pertinence pour les élections majeures (présidentielles, législatives). C’est nettement moins vrai pour des élections locales où celle du "ni-ni" parait plus adaptée.

Enfin, il faudra clarifier notre position par rapport à la représentation des extrêmes dans nos différentes assemblées, à commencer par rapport à l’Assemblée Nationale. Les centristes ont toujours plaidé pour une dose de proportionnelle qui permettraient à ces extrêmes d’être présents dans ces assemblées notamment pour les confronter à la complexité des problèmes à traiter. Bref, quelles lois électorales pour le tripartisme ?

Redoutables débats en perspective……

Il reste une question lancinante dans cette perspective de vie politique française reconstruite autour du tripartisme . Comment faire vivre notre famille politique de l’UDI alors que le tripartisme nous oblige à une unicité de candidats avec l’UMP, à l’exception notable et rare des élections à la proportionnelle (comme les Européennes) ?

Bref, beaucoup de questions et encore peu de réponses précises. Normal, nous venons juste de changer d’époque et de vivre la fin du bon vieux clivage droite-gauche que nous allons finir par regretter -) …..Mais, ne nous trompons pas, tout porte à croire que le FN est installé pour longtemps dans le paysage politique nouveau révélé par les cantonales : problèmes durs et pérennes, leaders jeunes, etc….

Bref, nous allons devoir apprendre à vivre et à gagner entre le Front National et la Gauche. Ensemble, nous devons redéfinir notre pratique politique en fonction de ce fameux tripartisme. Adaptation urgente exigée. 1er test en vraie grandeur : Régionales …..Décembre 2015.

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