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Les réflexions d'un élu engagé au service de sa ville et de son territoire

Nucléaire et EPR : ne nous trompons pas de débat

Publication : 18/03/2007  |  23:09  |  Auteur : Jean Dionis

60 000 manifestants dans cinq villes de France ont réclamé hier l’abandon du projet de réacteur de troisième génération, le fameux EPR !…. Ce niveau de mobilisation contre le nucléaire n’avait pas été atteint depuis longtemps et nous rappelle –un peu - la mobilisation des anti-nucléaires dans les années 1970. Plus près de chez nous, nous avons gardé la mémoire des manifestations très dures qui ont précédé le lancement du chantier de la centrale de Golfech.

En réfléchissant sur cette sensibilité de l’opinion publique, je me disais qu’il était urgent de remettre du rationnel dans ce débat et de ne se pas se tromper de débat. Car, il y a pour moi, étrangement mêlés, un faux et un vrai débat. Essayons ensemble d’y voir clair.

Le faux débat, pour moi, c’est pour ou contre l’EPR ? En effet, les plus anciens des 58 réacteurs actuels, qui produisent 78,2 % de notre électricité nationale, arrivent bientôt en fin de vie, la durée de vie des centrales nucléaires françaises étant d’environ 40 ans. Or, l’essentiel du parc électro-nucléaire français a été construit en vingt ans de 1975 à 1995. L’essentiel de ce parc arrivera en fin de vie de 2015 à 2035. Il faudra bien commencer à les remplacer. Personne n’envisage une sortie brutale du nucléaire. Car, les solutions d’un tel scénario n’existent pas. Les allemands, officiellement engagés vers une sortie du nucléaire, ont prévu de la mettre en œuvre….en 50 ans !

Et puisqu’il faudra commencer à remplacer nos centrales les plus anciennes et les moins sûres, on voit mal pourquoi nous refuserions la technologie EPR. Elle est, seulement, le prolongement et l’optimisation de la technologie PWR (Pressurised water réactor, soit en français, les réacteurs à eau pressurisée….) actuellement utilisée dans nos réacteurs . La technologie EPR permet de faire des réacteurs un peu plus puissants (1600 MW contre 1450 MW actuellement), mais elle est surtout plus sûre (sa conception interdit les accidents de type "Tchernobyl" par fusion du cœur nucléaire). Elle est plus économe en uranium (- 17 % par rapport aux centrales actuelles) et moins productrice en déchets (- 30 %). Enfin, elle permet une durée de vie du réacteur plus longue (60 ans contre 40 ans actuellement). En face de ces avantages, il faut reconnaître que les inconvénients pointés par les adversaires de l’EPR ne pèsent pas très lourd : ni leur argument sur le coût de l’EPR - Ils trouvent le réacteur EPR trop cher (3, 3 milliards d’euros), ni celui sur la sécurité - ils condamnent l’utilisation du combustible Mox, qui les fait voir rouge, car il contient du plutonium, potentiellement utilisable dans le nucléaire militaire – ne sont décisifs.

Résumons nous : Il faudra bien commencer à remplacer les premières centrales nucléaires obsolètes et la technologie EPR est un choix raisonnable pour la nouvelle génération de centrale qu’il faudra mettre en service à partir de 2015. Fin du faux débat…..

Reste le vrai débat : Combien d’EPR à terme (en 2040) en France ? Quelle place voulons-nous pour le nucléaire dans le bouquet énergétique français ? et reconnaissons aux manifestants d’hier qu’ils ont raison d’ouvrir ce débat-là.

Ils ont raison, car le parlement a éludé cette question lors des travaux sur la loi d’orientation énergétique. Porte-parole du groupe UDF lors de ces débats, j’avais –en vain – essayé d’amener le parlement à s’en saisir en déclarant (voir l’intégralité sur www.jeandionis.com, « rubrique à Paris », discours du 24 Mars 2005) :
« La question du nucléaire et du lancement du nouveau réacteur EPR a focalisé l’essentiel de nos débats en première lecture au détriment d’une vraie réflexion stratégique sur la maîtrise de la demande énergétique… ……

Pour l’UDF, il aurait fallu commencer par le calibrage de la demande avec des objectifs très forts de réduction de l’intensité énergétique finale ….. A partir de cette expression des besoins, nous aurions pu définir politiquement le bouquet énergétique voulu pour notre nation en distribuant les rôles entre la production électronucléaire, la place des énergies fossiles et celles à réserver aux énergies renouvelables.

C’est pourquoi si l’UDF avait approuvé la construction d’un démonstrateur EPR qui servira de solution de remplacement d’ici 2015 en cas de dysfonctionnement structurel des centrales les plus anciennes, nous pensons que la question de fond concernant la filière électronucléaire française ne trouve pas de réponses dans ce texte.

Combien de centrales nucléaires devrons nous reconstruire pour remplacer le parc actuel et satisfaire aux besoins énergétiques de la nation et pour quelle puissance de production ? Nous n'avons pas répondu à cette question centrale. »

Voilà le vrai débat et celui-ci est devant nous.

Pour ma part, je reconnais le rôle positif et central du nucléaire dans l'offre énergétique française, mais je suis opposé à priori, à un renouvellement à l’identique de notre parc nucléaire dont la production occupe aujourd'hui 78,2 % de la production brute totale d'électricité.

Et pour que les choses soient claires, je pense que pour obtenir une réelle diversification du bouquet énergétique français, il faut se fixer une règle simple : la production d'électricité nucléaire doit être recentrée sur la satisfaction de la base de notre demande énergétique, le gaz naturel et les énergies renouvelables doivent monter en puissance pour satisfaire les besoins exprimés en pointes journalière et saisonnière de notre consommation d’énergie.

Diminuer notre consommation d’énergie, faire des énergies renouvelables une vraie priorité de notre politique énergétique nationale et européenne, moderniser notre politique nucléaire, en la limitant au nécessaire, en la rendant plus sûre et moins productrice de déchets, notamment ….avec L’EPR. Voilà les lignes force d’une nouvelle politique énergétique pour la France. Pour la mettre en œuvre, il faudra bien accepter de tout remettre sur la table, y compris la place du nucléaire dans le bouquet énergétique français…..C’est ce que demande le candidat F.Bayrou et excusez-moi pour la répétition, mais il a –encore une fois –raison.

Amitiés,

@ +




Les réactions

nucléaire et epr

mon cher jean
d'accord sur ton analyse mais difficile de plafonner le nucléaire car compte tenu de l'accroissement de 3% par an des besoins en énergie le développement des énergies renouvelables lels que le solaire ou le vent seront absorbés et dépassés.d'autre part n'oublions pas qu'il faut s'attendre a une forte réduction de l'hydrolique car d'après les experts les glaciers de pyrénées auront disparu en 2040 et ceux des alpes quelques années après!
en conséquence quelle énergié restera-t'il apart le nucléaire?
sauf a vouloir arr^ter le progrès et revenir deux siècles en arrière je ne vois guère de solutions?
bien amicalement tout de même.

Investissons dans la technologie contre les usines à gaz



Pour réduire les gaz à effet de serre, pour pallier l'inévitable épuisement des ressources fossiles et pour satisfaire la demande croissante des pays en développement, l'utilisation de l'énergie nucléaire sera une voie à suivre dans l'avenir. Mais par peur des différents lobbies écologistes et de l'opposition de la population, les politiciens (comme en allemagne) ont en bonne partie abdiqué, y préférant souvent des centrales au gaz ou au charbon. Pourtant, dans leur obsession du nucléaire, les écologistes oublient une chose très importante: à puissance égale, une centrale au charbon émet 100 fois plus de radiations qu'une centrale nucléaire. En fait, chaque année, c'est plus de 16 500 tonnes de matière radioactive qui est émise dans l'atmosphère par le charbon consommé.

Par comparaison, l'accident de Tchernobyl a laissé échapper...12 kg de matière radioactive! Donc, en moyenne chaque 23 secondes de consommation de charbon équivaut à un Tchernobyl – sans compter le haut niveau d'émissions polluantes.

Quant aux déchets radioactifs, la quantité produite pour fournir de l'énergie à une personne pour sa vie entière tient dans une canette de boisson gazeuse. Et des recherches se poursuivent pour réduire ce volume et récupérer encore plus d'énergie dans ces déchets. Alors pourquoi vouloir développer l'usage du gaz comme cela se fait dans certains pays actuellement?

Enfin, certains suggèrent de privilégier l'achat local afin de diminuer la quantité d'énergie dépensée dans les transports. Cet argument doit d'abord être disséqué très attentivement avant de pouvoir être validé, car il n'y a pas que l'énergie des transports à prendre en compte dans le secteur industriel. Il y a aussi celle utilisée dans la fabrication des matières premières (extrêmement importante), celle de l'obtention des produits finis et celle d'utilisation. Ainsi, un sèche-cheveux qui se détaille à 20 € aura environ 0,60 € de carburant de transport dans son coût, tandis qu'il en coûtera plus de 100 € d'électricité si on s'en sert en moyenne 30 minutes par jour pendant cinq ans.

La mondialisation en cours oblige de plus les industriels à être économes dans tous les domaines, que ce soit dans l'économie de matière première, dans le choix des machines, et ainsi de suite. Les exemples sont nombreux.

De plus, à la demande des consommateurs, les industries visent de plus en plus une plus grande efficacité énergétique. Il n'est pas du tout évident qu'une politique systématique "d'achat chez nous" forcerait autant la main aux industriels locaux pour qu'ils réduisent cette consommation énergétique "cachée".

Mentionnons enfin que l'industrie des transports fait de gros efforts pour réduire la consommation d'énergie nécessaire au fonctionnement de ses moteurs. Par exemple, les moteurs marins sont passés d'une consommation de 200-250g/KWh à une consommation de 155-185g/KWh en un quart de siècle. Bref, c'est à se demander si cet argument de l'achat chez nous ne relève pas plus du nationalisme économique que de la saine gestion des ressources énergétiques.

De nouvelles technologies pointent déjà pourtant à l'horizon pour augmenter le rendement de nos sources énergétiques. Par exemple, la NASA a annoncé la mise au point d'un nouveau système anti-pollution pour les automobiles permettant de réduire les émissions de polluants d'environ 30%. Aussi, de nouvelles technologies pour les centrales thermiques, permettant d'emprisonner le carbone des émissions de CO2 dans l'amiante et d'autres types de roches sont disponibles, mais les ingénieurs sont encore incapables d'extraire ce carbone de la roche sans le retransformer en gaz carbonique, ce qui rend caduque toute idée de piège à carbone.

Pour ce qui est des moteurs, une percée récente a priori très intéressante a été réalisée avec la mise au point de la quasi-turbine. Le brevet pour ce moteur a été obtenu voici deux ans à peine, mais suscite déjà un très grand intérêt. Selon ses inventeurs, la quasi-turbine peut fonctionner avec tous les carburants actuellement disponibles, en plus de la vapeur et de l'air comprimé. Elle peut aussi s'adapter à toutes les gammes de puissance – de quelques watts à plusieurs centaines de mégawatts – et s'adapter à toutes les utilisations, en diminuant sensiblement les problèmes causés soit par les moteurs à pistons, soit par les turbines. Enfin, elle est beaucoup plus simple, avec son nombre réduit de pièces. Son rendement réel global serait de l'ordre de deux fois celui des moteurs à pistons, sa masse au moins quatre fois moindre et sa vibration pratiquement nulle. Il suffit d'ajuster les paramètres de conception selon l'usage et le type de carburant. Il s'agit maintenant pour les consommateurs et écologistes de mettre encore plus de pression sur les industries automobile et énergétique pour les pousser à adopter ce changement technologique.

Ailleurs, d'autres types de matériaux sont en train d'émerger tranquillement, notamment du côté des composites. Par exemple, on trouve maintenant un matériau à base de géopolymères et de fibre de carbone, qui, à résistance, poids et prix équivalents, est entre 2 et 5 fois plus performant que l'acier et l'aluminium. Concrètement, il sera possible de concevoir en composite une superstructure de navire à passagers 15 fois plus légère que la même structure en acier, et sauver un demi million de tonnes de carburant sur la vie d'un seul navire de croisière, en plus d'autres gains majeurs de poids dans la structure. De plus, ces composites sont résistants à très haute température – le plus performant dépasse les 1300°C, contre environ 650°C pour l'acier utilisé dans les centrales thermiques. Compte tenu de cela, le rendement maximal d'une centrale électrique au carburant pourrait passer de 55 à 75% environ, un gain de plus de 25%.

Les adversaires du progrès que sont généralement les écologistes négligent toute la recherche qui se fait directement ou indirectement dans le secteur énergétique et s'accrochent à des chimères qui sont loufoques pour quiconque connaît un tant soit peu les possibilités et limites des la technologie. Un fait demeure: nous aurons toujours besoin d'énergie pour maintenir voire améliorer notre qualité de vie. Nous ne sommes pas en perdition, même si les hydrocarbures devaient disparaître à relativement court terme. Cependant, il n'en demeure pas moins que le signal ultime viendra des citoyens et ce qu'ils feront de l'énergie qu'ils choisiront de consommer.

Nucléaire et EPR

Monsieur le Député,

si effectivement le nucléaire occupe une partie plus qu'importante de la source énergétique française, et qu'il ne sera sans doute pas très facile de lui trouver, dans un délais très court, une énergie de remplacement, je m'étonne néanmoins que l'on ait nullement pris en compte les conséquences néfastes de cette énergie sur notre santé, en particulier l'augmentation des cancers de la thyroïde (voir les suites des essais de la base nucléaire de Mururoa) pour ne parler que de ceux-là. En effet, il est plus que rageant de voir que, comme pour Tchernobyl, où l'on a voulu nous faire croire que le nuage radioactic s'arrêtait aux frontières françaises, on minimise tellement l'impact des essais nucléaires. Si il faut 50 ans pour sortir du nucléaire, combien de millions ou plutôt de milliards d'euros aurons-nous dépensé pour soigner nos malades ou combien de morts faudra-t-il déplorer pour que soient enfin reconnus les risques majeurs dégagés lors de l'utilisation d'une telle énergie ?

Ce que je pense...

Il est normal de remplacer notre parc nucléaire devenu vétuste par de nouveaux réacteurs - le problème est le démantellement de nos anciennes centrales et l'élimination des déchets - il y a une vingtaine d'années, je travaillais à la construction de la centrale de Golfech d'autre part j'ai oeuvré sur d'autres centrales ainsi qu'à la COGEMA de Marcoule, en tant que technicien CND (contrôles non destructifs - ressuages et rayonnements ionisants).
Le nucléaire fait peur par manque d'information(s) - le spectre de Tchernobyl hante tous les esprits - sans connaître la technologie utilisée pour sa construction.
Je ne dirai pas que les technologies françaises de construction de centrales nucléaires sont exemptes de toutes failles, il ya toujours la probalité improbable qui peut surgir.
Hors sujet : j'ai même fait visiter la centrale de Golfech aux 2 chinois qui étaient venus pour la centrale de Canton - Il est vrai qu'à cette époque bien que n'étant pas personnel EDF je connaissais la centrale des sous-sols aux plafonds.
En matière nucléaire, la France dispose d'une technologie de pointe, d'ingénieurs performants et d'entreprises sous-traitantes de qualité.
Alors pourquoi refusé l'EPR ?
Parce que nous ne savons pas retraiter les déchets ?
Alors, tournons-nous, vers des expériences de très hautes températures pour réaliser la combustion et l'élimination des déchets - Un laboratoire américain y parvient (à ces températures) - nous, nous avons qqc qui pourrait y parvenir si nous lui en donnions les moyens.
Alors ?

Nucléaire


Sujet délicat!
Il y a environ 40 ans, un Sénateur a eu besoin de choisir en son âme et conscience: "Nucléaire ou non?" pour la centrale de Blaye. Il connaissait les dangers. Il a étudié toutes les positions possibles et s'est torturé l'esprit: "Que faire?" Alors il a"vu" des centaines de personnes pauvres, sans chauffage, sans éclairage,... . "Comment pourrais-je participer à un tel avenir?" l Malgré les risques, il a voté pour.
Aujourd'hui, même problème avec le consumérisme poussé à l'extrême! Il est sûrement impossible de continuer sans maintenir un minimum qui est devenu vital!
Les consciences s'endorment vite dans le confort et une poignée d'hommes est obligé de décider pour toute une population qui se reconnaît beaucoup de droits et bien peu de devoirs!
Sensiliser est possible cependant et de en plus de personnes apprenent à restreindre des besoins enfin reconnus comme superflus.
Ne serait-il pas judicieux de mettre davantage à la portée de tous l'énergie solaire en faisant baisser des tarifs prohibitifs pour la majorité, par un nombre croissant de maisons équipées? Cela ne permettrait-il pas de réduire sur le temps le nombre de centrales nécessaires ?
Il peut être utile aussi de favoriser la recherche pour simplifier les panneaux solaires et mieux utiliser les prismes capteurs et les circuits émetteurs.
Seule une volonté politique peut faire pencher la balance des intérêts en jeu et aider à les répartir pour le bien de tous et de la Planète.
Ne sera-t-il pas bientôt trop tard pour décider de tenir compte de l'avenir de nos enfants et de ce que nous allons leur laisser comme héritage environnemental?
Christiane Parolini

nucléaire, EPR, ecologie ou lobbing

Monsieur le Député,
je suis dans les grandes lignes d'accord avec votre explication sur le nucléaire. Mais le probléme de fond est-il là ou on veut bien le mettre?
Les lobbings industriels et financiers n'ont ils pas poussé à la consommation?. Une fois l'habitude prise et le confort en place, cela devient trés dur de s'en séparer. Pourquoi tout ca? pour développer une flotte de mastodontes industrielles françaises qui explose les rentabilitées année aprés année.
On s'est soucié il y a 30ans des intérêts de quelqu'uns avec une vision courte face à un intéret plus large, celui de la population et des générations futures.
Cette optique me presque faire un paralléle sur la vie politique française, même profil, même, idée et si Monsieur BAYROU est bien placé aujourd'hui c'est surement car il ose dire que le rôle d'un président c'est de gérer pour le biens de tous et non pas pour son parti ou ses amis!
C'est assez intéréssant de regarder les mécanismes et méthodologies constructives du pouvoir en France. Dans beaucoup de domaine la même structure de pensée, l'intéret personnel avant celui de la communauté.
J'espére et je crois que vous montrez un autre chemin
Continuez!

merci

je vois que vous affichez que ce que vous voulez
merci pour votre partialité, j'apprécie fortement!

Point de vue d'un énergéticien

Cher Jean,
Ton article sur EPR met bien en évidence le besoin de trouver une solution au nécessaire renouvellement du parc nucléaire français dans les années 2020.
Après plus de 40 ans d'excellents services, les PWR ont désormais trouvés en EPR un successeur plein de promesses sur les plans : sûreté, durée de vie, fonctionnement et économique.
Il serait dommageable pour les 50 prochaines années de ne pas savoir reconduire une solution éprouvée et développée dans les années 70 grâce au courage politique de nos ainés.
Les conditions requises pour assurer ce développement reposent sur le maintien du formidable potentiel de compétences de tous les opérateurs intervenant dans la filière nucléaire (tant en France qu'en Europe puisque EPR est européen). Ce potentiel humain doit pouvoir s'épanouir si les européens, sinon les français se dotent d' une politique industrielle forte, porteuse d'une vision d'avenir grâce à des structures industrielles solides et sous contrôle étatique ; tel que EDF, AREVA, ...
Le traitement des déchets fait encore, et c'est normal, question dans le grand public, dont l'opinion est parfois manipulée par des discours manichéens, soit de nature "écolo-politicarde" : avis contre par dogmatisme, soit trop angélique : avis pour par "bonne conscience".
Il faut démythifier ce débat, car beaucoup d'avancées ont été faites ces 40 dernières années, et il y a encore des progrès possibles dans la réduction du volume des déchets à vie longue et leur confinement à long terme.
Enfin, tu soulignes que le nucléaire doit trouver sa juste place dans le bouquet énergétique et tu penses que la production de base en ruban doit privilégier le nucléaire (dont les performances sont optimales en régime stable ou d'ajustement de puissance) ; tandis que les ENR présentent des caractéristiques plutôt tournées vers les compléments en énergie de semi-base ou pontuelles. En effet, les solutions photovoltaïques ou éoliennes ont des caractéristiques intéressantes de proximité entre production et consommation, qui peuvent rendre les utilisateurs plus responsables et économes car sensibles aux sujétions de production. Le point central est tout de même bien d'économiser !...
Cependant les ENR ne sont pas non plus l'eldorado car leur production est très variable et liée aux conditions climatiques : quand elle est arrêtée, leur production doit être compensée par d'autres moyens (production thermique de pointe) et les réseaux de transport doivent être dimensionnés pour reprendre toute la charge en secours. Tout cela pour dire que ce n'est pas sans contraintes économique et de fonctionnement.
Au total, le sujet est passionnant, et il faut pour animer le débat des gens passionnés ... comme toi cher Jean.

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