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Vernissage de l'exposition BOURGADE (exposition jusqu'au 7 avril 2014 - Eglise des Jacobins)

Publication : 18/02/2014  |  00:00  |  Auteur : Jean Dionis

Jean-Albert Bourgade, je suis heureux de vous accueillir ce soir dans cette belle salle des Illustres pour vous remercier et recevoir le témoignage de notre amitié. Madame François-Poncet se fera un plaisir de vous remettre cette récompense méritée qu'est votre insigne de chevalier des arts et des lettres.

Jean-Albert Bourgade, dont vous allez découvrir avec nous tout à l'heure l'exposition de peintures, a eu un parcours riche et varié :
Il a eu une vie professionnelle bien remplie au service de l'Etat (DDE). Mais sa passion de l'art qui a toujours été forte ne pouvait pas faire vivre sa famille. Aussi Bourgade travaillait le jour…..et peignait la nuit.

Auparavant, il avait été formé dans l'atelier du peintre bordelais Roger Mathias, puis fut restaurateur autodidacte de peintures pendant onze ans.

Je suis heureux, en tant que maire d'Agen, de lui avoir offert les cimaises des Jacobins pour lui permettre de présenter une rétrospective de son œuvre. Lieu magnifique …mais ô combien difficile ! On le sait : les Jacobins ne supportent pas la médiocrité.
Jean-Albert Bourgade nous a confié l'angoisse d'avoir eu à se mesurer à cet espace imposant. Et nous pouvons lui dire que c'est une réussite et que l'angoisse produit de belles choses ! Elle fait avancer et ce n'est pas lui qui nous dira le contraire...

Jean-Albert Bourgade aime la peinture et elle le lui rend bien. Comme pour tout véritable artiste, c'est souvent dans le tourment que naissent les œuvres fortes. Bourgade est un homme de culture, un homme de grande sensibilité. Ses maîtres, ses références sont parmi les plus grands : Goya bien sûr, Picasso, Willem de Kooning, et très certainement les artistes modernes espagnols comme Antoni Tapiès ou Antonio Saura, tous ceux qui ont su exprimer, avec la violence et la virulence de leurs pinceaux, les tourments du monde.

Car Bourgade est de cette trempe. Sous des allures parfois un peu bougonnes, c'est un homme qui a su exprimer les tensions de notre société avec beaucoup de sensibilité. Sa peinture est sombre parce qu'elle s'attache à souligner cette part de noirceur.

Nous n'attendons pas forcément d'un artiste qu'il enjolive notre quotidien. L'artiste est un homme libre qui ne doit pas rester la bouche close : il doit s'adresser à nous, nous faire réfléchir, en un mot nous toucher et nous inviter à pousser plus loin notre réflexion et à ne pas nous satisfaire de peu. C'est le travail de l'artiste que d'être un sismographe, de rendre compte des contradictions de la vie et de nous inciter à les résoudre.

L'artiste est là pour nous ouvrir les yeux, pour nous aider à voir avec lucidité et recul le comportement individuel et collectif des hommes en société.
Ainsi, Goya avec ses « Caprices », sa célèbre série de gravures qui commence par la feuille intitulée "Le sommeil de la raison engendre des monstres" est-il toujours toujours d'actualité pour Bourgade qui s'en est inspiré en particulier dans sa magistrale série des « Chinchillas », critique de la pensée unique, qui formate les esprits, et de la bêtise humaine. Comme Goya, Bourgade est le témoin des folies de son siècle et nous dit qu'il faut rester éveillé et lutter contre des ténèbres envahissantes et anesthésiantes.

Pour autant, le peintre ne nous donne pas de leçon de morale, il n'est pas là pour nous dire comment faire, lui qui fustige le comportement de certains leaders à travers par exemple ses séries « Leadermania ». La lutte contre les oppressions et les exclusions est au bout de son pinceau.

Tel un Janus, Bourgade a deux faces et nous fait voir à la fois la beauté et la tragédie du monde. Partout, les oppositions sont présentes dans sa peinture : comme la proximité du feu qui brule et du feu qui purifie avec ses séries des « Larmes du Portugal » et des « Terrae », tout comme son noir qui est aussi lumière.

Bourgade vit dans son temps, est en prise avec l'actualité mais il ne vous donnera pas les clés de compréhension de son œuvre. Lorsqu'on l'interroge, il reprend simplement à son compte la célèbre citation de Picasso, peintre qu'il admire profondément : « Un tableau ne vit que par celui qui le regarde ».
Vous savez maintenant comment entrer dans le monde de Jean-Albert Bourgade, et profiter de cette rétrospective de trente ans de peinture qui marquera la vie culturelle agenaise.
Jean DIONIS,
 

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