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13/10/09 - Le discours prononcé par Paul Chollet à Bordeaux lorsqu'il a été décoré, dimanche 11 octobre, de la Légion d'Honneur des mains d'Alain Juppé

Publication : 13/10/2009  |  00:00  |  Auteur : Jean Dionis

Monsieur le Premier Ministre
Monsieur le Préfet,
Monsieur le Député Maire
Mesdames et Messieurs les Grands Elus Régionaux, Départementaux et locaux,
Mon Général,
Chers amis,

Comment vous remercier, Monsieur le Premier Ministre, d’avoir bien voulu officier à Bordeaux, à Chaban Delmas, au milieu de tant d’amis ?
Je vous en suis d’autant plus reconnaissant que nous nous étions séparés le 1er juin 1997 sans que j’aie pu vous dire merci.
Qui s’en souvient encore ! Pourtant le sujet demeure d’actualité.
Avec Jacques BARROT, vous aviez voulu instaurer une régulation comptable des dépenses de santé. Mes confrères médecins avaient soulevé le Pays contre nous. Ils s’en sont remis depuis et leurs malades aussi j’espère ! Nous avons eu plus de mal. Que le ciel leur pardonne !
A cause de cette fin brutale, personne ne sait ici à quel point votre magistère à Matignon a été bénéfique pour l’Agenais et le Lot-et-Garonne. Agen vous doit, en tant que Premier Ministre d’avoir inscrit notre 48ème Régiment des Transmissions, voué à l’éphémère parce que constitué d’appelés, dans la liste des Régiments professionnalisés. Votre successeur a heureusement entériné ce choix.
Aujourd’hui plus de mille familles de militaires de carrières s’ébattent dans nos murs et nous ont adoptés.
Le budget de la Nation de 1997 que nous avons voté fin 1996 a été pour vous le plus difficile à boucler. Vous y avez quand même inscrit les 150 millions qui nous ont permis de construire l’ENAP, dé localisable de Fleury Mérogis depuis 1994.
Aujourd’hui 1200 jeunes fonctionnaires y assurent leur formation et le campus d’Agen, cité en référence, reçoit sans cesse des délégations étrangères.
Vous avez aussi accompagné, après le doyen VALADE, le déploiement des premiers cycles universitaires et même avalisé le concept d’une université thématique à Agen, cher à Jean François Poncet, que le gouvernement Jospin, sous la pression des Universités mères a rayé d’un trait de plume.
Force est de constater que si Agen connait aujourd’hui la poussée démographique la plus élevée des villes d’Aquitaine, vous n’y êtes pas pour rien. Voyez-vous, l’histoire nous montre que sous tous les régimes, pour garder sa place au soleil, Agen a toujours eu besoin d’avoir un homme averti proche des Palais Nationaux : Il y a eu Sylvain Dumont au 19ième siècle sous la monarchie de juillet, Armand Fallière à la charnière du 19ième siècle et 20ième siècle, Jean François-Poncet à l’apogée du Giscardisme et au-delà, et heureusement vous, pour clore la fin du 20ième siècle.
Aussi, ne vous étonnez pas si nos regards continuent à se tourner vers vous.
Nous supplions les Bordelais, trop heureux que vous ayez si merveilleusement rénové Bordeaux, de ne pas se montrer trop égoïstes en vous gardant entièrement à eux.
Votre expérience unique, votre autorité intellectuelle, votre regard sur le monde vous appellent plus que jamais aux plus hautes fonctions.
Les Grands élus du Lot-et-Garonne ne me démentiront pas.

Comme notre compatriote Michel Serres, qui de Stanford m’a recommandé de vous saluer aujourd’hui, nous sommes fascinés par Bordeaux, par son ouverture océane qui nous donne le goût du grand large.
Mais, nous sommes là pour rappeler que ce qui nous unit aussi, ce qui fait notre richesse commune, c’est l’eau jaillissante et le limon fertile que Garonne distribue tout au long de son lit et jusqu’à vous.

De ce limon nous vous avons apporté, aujourd’hui, un de nos meilleurs échantillons : c’est notre rugby.
Notre Rugby, dit à l’Agenaise et reconnu comme tel, nous porte, comme vous portent si brillamment les Girondins de Bordeaux en Football que nous applaudissons avec vous.
Notre histoire est riche : Albert Ferrasse, Guy Basquet, Pierre Lacroix, Philippe Sella, Abdel Benazzi, Daniel Dubroca, Serge Mericq et les autres ont porté le prestige du rugby national et régional.
Le Rugby est notre point de rencontre incontournable. Notre Club se ressaisit, ne vous y trompez pas.
Nous sommes tous aux cotés de notre Président Alain Tingaut qui a embrassé nos couleurs avec autorité, clairvoyance et générosité.
Je suis sûr que Chaban Delmas pourra applaudir, à d’autres occasions, à de nouveaux exploits.

Qu’il me soit permis de saluer fraternellement ici celles et ceux qui nous ont accompagné jusqu’à vous.
• Monsieur le Préfet Lionel BEFFRE d’abord qui sait voir clair en nous, et partageant nos valeurs nous protège et nous rend plus aimable la tutelle de l’Etat.
• Les élus ensuite :
- Notre Député Maire Jean Dionis qui prend exemple sur vous aménagement urbain et qui ne tardera pas à s’inspirer d’EVENTO. Il fait entendre sa voix avec talent et pertinence à Paris… Avec la belle équipe constituée autour de lui, il est devenu pour nous un atout maître. Nous en sommes fiers.
- Et à coté de lui Bernard Lusset à qui je dois beaucoup. Il a su aider les gens et faire face à toutes les situations avec la profonceur nécessaire, tout au long de mon parcours.
- Raymond Soucaret qui vous salue car retenu à Francescas.
- Mais aussi tous les conseillers généraux : Jean Louis Brunet, Charles de Cacqueray, Gilbert Fongaro, Bernard Génestou, André Touron, Philippe Lacaze qui m’y a succédé et tous les autres ; tous les maires, tous amis qui ont fait de notre département, sous la houlette de Jean François-Poncet, un pôle d’équilibre moderne et représentatif.

Je n’oublie pas Guy Saint Martin, figure emblématique de l’Agenais et de la Région. Avec lui, Pierre Lapoujade, Francis Auradoux, Marc Castelnérac, nous avons jeté les bases du Grand Agen dans une fraternité, parfois rivale, mais qui ne s’est jamais démentie.

Une mention spéciale et une vraie tendresse pour tous mes compagnons de route à la Mairie d’Agen. Nous avons partagé bien des doutes, affronté bien des critiques, mais gardons au cœur la fierté de notre bilan qui a fait franchir à notre ville les frontières du deuxième millénaire avec un nouvel élan.

Merci à toutes et à tous, Amis d’Agen ou de l’Agenais présents ou excusés, qui représentez si dignement notre société civile, animez avec tant de dévouement notre vie associative. Vous êtes à la base de ce qui fait notre art de vivre.
Les pétales de la rosette que je reçois, aujourd’hui, je vous les dois, une par une.

Je ne saurais oublier mes proches restés fidèles au terroir ; mon frère aîné Lucien, mon meilleur exemple, qui en 30 ans a reconstruit magnifiquement le château de Duras, fleuron de l’Aquitaine, et ceci aux frais de toutes les collectivités territoriales à l’exception de la sienne. Personne n’a fait mieux en politique.

Mon frère Marc, dernier détenteur des vertus vigneronnes familiales. Le seul paysan que je connaisse fredonnant l’hymne à la joie sur son tracteur.
Ma belle sœur Paulette et tous les héritiers de mon frère Bernard.

Enfin, dans le souvenir ému à mon épouse, permettez-moi un clin d’œil à nos enfants, tous enfants de la Garonne.
-A François qui, par fidélité à ses origines maternelles, arpente les marches du Capitole et qui, hélas pour nous, avec son fils Etienne, ne jurent plus que pour le Stade Toulousain.
Je sais, cependant, qu’à la tête de l’Institut des Sciences du Cerveau de Toulouse, il travaille la main dans la main avec ses homologues de Bordeaux.
- A Jean Baptiste, le seul garçon résistant au virus politique, qui distribue la sagesse financière et comptable à Agen, à Toulouse et à paris, alliant vigilance, rigueur et humanité. Il est l’élément stabilisateur de la famille.
- A Pierre qui a fait ses classes en politique à Agen sous l’autorité du député maire et du président du Conseil Général. Il apporte aux deux avec beaucoup de conviction son expertise en éducation thérapeutique, et y exprime à merveille ses vertus naturelles de rassembleur.

Enfin, et elles ne sont pas pour rien dans notre présence ici : Véronique et Emmanuelle, bordelaises d’adoption et depuis longtemps enracinées à Bordeaux.

Véronique Flurin, qui laboure avec profondeur le champ difficile de la Neuro-Pédiatrie au Camps de l’Hôpital des Enfants. Là où je me suis initié, avec le professeur Guillard, à la pédiatrie sociale.

Emmanuelle Ripert, notre bouquet final, qui, à partir d’une formation de haut niveau décrypte le monde des médias et la révolution internet. Elle nous a tout appris sur l’art de communiquer, même en politique. Ses frères élus ne me démentiront pas.

Je n’ai rien dit de mes belles filles et de mes gendres. Ils savent, qu’indissolublement, ils sont présents dans mon esprit et dans mon cœur.
Pardon d’avoir été trop long, mais il est possible que je n’ai plus jamais la parole !

Je ne vous reparlerai donc pas de nos nombreux petits enfants et arrière petits enfants.

Mais pensant à eux, à vous et à tous les vôtres, permettez-moi de vous faire, en viatique testamentaire, trois recommandations :

1) Ne sacrifiez jamais votre idéal de liberté, mais inscrivez-le dans un moule fraternel, car il n’y a pas de moi sans les autres.
2) N’acceptez pas que l’on règle vos problèmes sans vous, sous peine de vous voir exclus des vraies solutions.
3) Et enfin, rejoignant définitivement ma vocation première, je vous fais cette dernière supplique :

Prenez grand soin de vos enfants, mais n’en faites pas des enfants rois, vous ne les prépareriez qu’à l’esclavage.

Ne les larguez pas trop tôt, mais évitez de les installer dans la dépendance. Accompagnez-les patiemment dans leur prise d’autonomie jusqu’à leur envol.

Et surtout, ouvrez-les inlassablement à la connaissance, à la culture et au contact des autres ; il n’y a pas de meilleure façon d’aimer.

Je vous remercie.

************

Ci-dessous l'article paru dans La Dépêche du Midi à ce sujet :


http://www.ladepeche.fr/article/2009/10/13/692518-Paul-Chollet-est-fait-officier-de-la-Legion-d-honneur.html


Retrouvez le discours d'Alain Juppé :

http://www.agen.fr/1-14250-Detail-presse.php?Id=661&typedoc=2&titre_page=Remise+de+la+L%E9gion+d%27honneur+%E0+Paul+Chollet+par+Alain+Jupp%E9

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