Rendez-vous incontournable des professionnels de la filière fruits et légumes, le Salon International Sifel France accueillent plus de 500 exposants et 20000 visteurs par an au Parc des Expositions d'Agen.
Cette année au programme : entre une agriculture intensive et l’agriculture biologique, une 3e voie doit être impérativement empruntée ...
Ce 30e Sifel sera aussi le dernier. La 31e édition aura éffectivement lieu à Bordeaux.
Mais ce salon sera remplacé par un autre salon similaire : un salon spécialisé sur l'agriculture biologique, domaine porteur pour nos agriculteurs ...
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Voici le discours de votre député pour le lancement de ce 30e Sifel :
Monsieur le Président du Conseil Régional,
Monsieur le Président du Conseil Général,
Monsieur le Président du Sifel,
Mesdames et Messieurs,
Chers amis,
Je suis particulièrement heureux de lancer avec vous tous ce matin la 30e édition de ce Salon des Fruits et Légumes, si important pour le Lot et Garonne.
Il n’est pas besoin de rappeler que notre département est particulièrement agricole. Le lot et Garonne reste effectivement le premier producteur de fraise en France …
J’adresse d’ailleurs une pensée toute particulière à tous les agriculteurs de notre département qui ont été très durement touchés par la tempête du 24 janvier dernier.
Je me suis rendu il y a dix jours dans le Mézinais et j’ai pu constater l’ampleur des dégâts : arbres couchés, poteaux en bêtons coupés en deux, toitures envolées …
J’ai visité les serres de deux agriculteurs, dont les bâches en plastique se sont arrachées, compromettant la prochaine récolte. Je me rendrai également le 14 février sur l’exploitation de M. Bitaubé à Thouars, qui a été détruite à plus de 60 %.
L’essentiel maintenant est de tout faire pour que nos agriculteurs puissent sauvegarder leur récolte. C’est dans ce but que je me suis mis dès la fin janvier en relation avec la Chambre d’agriculture pour faire venir des militaires du 48e RT d’Agen en Albret afin d’aider les agriculteurs à réparer leurs exploitations.
Il faudra tirer les leçons de cette tempête, prendre conscience de notre électro-dépendance et voir ce qu’il faut consolider dans les matériaux des serres, par exemple, afin de faire face aux prochaines tempêtes qui nous toucheront inévitablement.
Je salue M. Yves Bertrand, Président du comité d’organisation de ce Salon international des techniques de la filière fruits et légumes, qui jusqu’à jeudi véhicule l’image de marque de l’agriculture de notre région partout dans le monde.
Je salue également l’invité d’honneur de cette 30e édition : M. Claude Allègre, ancien ministre de l’Education Nationale, de la Recherche et de la Technologie, membre de l’Académie des Sciences et Docteur en Sciences physiques, qui tiendra, sur invitation de la revue Réussir Fruits et Légumes, une conférence à 14h.
M. Allègre évoquera à cette occasion l’éco-compétitivité entre agriculture productiviste et agriculture biologique. C’est effectivement cette troisième voie qui pourrait bien permettre à l’écologie de devenir moteur de croissance en s’appuyant sur l’innovation, la recherche, la technologie et le développement durable.
M. Allègre occupe une place particulière dans le monde de la science et plus généralement dans le débat d’idées par ses positions franches et argumentées.
Nous écouterons donc M. le Ministre avec attention.
Saluons enfin Interco Aquitaine, agence de coopération internationale de la région, qui organise, en coopération avec le Sifel, l’accueil des délégations étrangères sur le salon.
Et il y aura du travail, puisque l’on attend cette année beaucoup de professionnels de l’Europe de l’Est, dont les entreprises sont très demandeuses en machines et équipements, mais aussi des entreprises argentines, mexicaines et algériennes …
I. L’agriculture raisonnée, au cœur de ce salon, est aussi au centre de mes préoccupations
Pour associer les deux composantes : écologie et compétitivité, les producteurs de fruits et légumes ont dû intégrer et investir dans des moyens de production, en créant une évolution que peu de secteurs économiques ont connu durant la dernière décennie. La production sous serre est là pour le démontrer. Elle concentre toute la haute technologie nécessaire au respect de l’environnement : lutte bio, récupération d’eau pluviale, recyclage de solution, énergie renouvelable, jusqu’au rejet de CO2 réinjecté dans la serre et « recyclé » en oxygène par les plantes, et montre aussi qu’il s’agit d’un modèle économique compétitif.
Le Grenelle de l’environnement, au niveau français, mais aussi le Protocole de Kyoto ou de Montréal apportent de nouvelles contraintes de productions à l’agriculture.
Il s’agit-là de contraintes fortes qui vont peser sur le secteur mais qui correspondent aux obligations indispensables en matière de protection de l’environnement. Seuls l’innovation technique et les investissements qui en découlent pour l’acquérir peuvent nous apporter des améliorations.
En tant que Député et porte parole des députés centristes au cours des débats sur ce projet de loi, je suis personnellement très impliqué sur le Grenelle de l’environnement. Je vais participer durant ce mois de février aux débats et au vote du Grenelle II, qui après l’étude des grandes orientations du texte qui a été faite en octobre dernier, va permettre d’étudier point par point les enjeux de ce texte et d’impulser les changements attendus.
Je continuerai durant cette seconde partie à encourager le gouvernement à prendre en compte les problèmes spécifiques des agriculteurs.
Pour ce qui concerne les maraichers et les arboriculteurs, j’ai convaincu mes collègues députés d'inclure dans la loi deux amendements :
1. l’homologation européenne, et pas uniquement française, des substances actives phytosanitaires autorisées.
2. le non retrait de substances actives phytosanitaires sans avoir vérifié l'existence de substances de substitution, techniquement et économiquement viables.
Ainsi, j’ai renforcé l'idée d'une évolution raisonnable de l'agriculture. Une agriculture qui doit tendre à l’équilibre entre les impératifs de production (en quantité et en qualité), de sécurité sanitaire, d’efficacité économique et d’adaptation au changement climatique.
II. Le Sifel, vitrine de cette dynamique
Depuis sa création il y a 30 ans, le Salon International des Fruits et Légumes est un lieu de rendez-vous et de débats incontournables pour les producteurs et techniciens de la filière.
L’édition 2009 qui se tient jusqu’à jeudi au Parc des Expositions d’Agen ne déroge pas à cette règle.
Sur le Salon cette année :
→ 500 exposants et marques présentent leurs dernières innovations techniques et solutions d’avenir sur 20 000 m2 d’exposition
→ Un concours de l’innovation relancé en 2009 inclut trois nouvelles catégories :
- agriculture biologique
- protection de l’environnement
- obtention variétale
→ Des conférences technico-économiques autour du thème de l’éco compétitivité et du biologique.
Le colloque FELSCOPE avec comme invité d’honneur Claude Allègre, ancien Ministre
→ Des nouveautés :
- un espace et un parcours agriculture biologique : sur un même espace et dans tout le salon les producteurs pourront venir à la rencontre des structures de commercialisation de la filière, des organismes certificateurs, découvrir les produits et matériels spécifiques à la filière.
- Des guichets ouverts : des experts seront à la disposition des producteurs pour leur apporter un diagnostic personnalisé sur un certains nombre de problématiques (ressources humaines, gestion environnementale, techniques de production, transmission/installation, ingénierie financière, coaching, apprentissage, agriculture biologique).
III. A l’an prochain pour le salon de l’agriculture biologique
En tant que salon professionnel de la filière fruits et légumes, le Sifel sera bordelais dès 2010.
A sa place sera crée un salon de l’agriculture biologique, des énergies nouvelles et du développement durable.
Ce type de rendez-vous n’existe pas en France. Si ce salon voit bien le jour, le Lot et Garonne et Agen seront en pointe dans ce domaine.
Monsieur le Président du comité d’organisation va certainement nous en dire davantage à ce sujet …
Nous sommes, comme je vous l’ai brièvement rappelé auparavant, devant un changement majeur dans la filière fruits et légumes à la suite du Grenelle de l’environnement.
L’agriculture biologique prend aujourd’hui une part de plus en plus importante ; comment produire autrement est une voie stratégique pour nos agriculteurs.
Je suis pour cette raison persuadé que ce nouveau salon de l’agriculture biologique trouvera très vite sa place dans le paysage des grandes manifestations sur l’agenais.
En attendant, bon Sifel à tous !
Je vous remercie.