Dans trois mois, jour pour jour, nous aurons choisi les députés français qui siégeront au Parlement Européen de Strasbourg. Cela peut nous sembler très lointain de notre vie quotidienne et pourtant, consciemment ou pas, nous sentons tous que l’Union Européenne est un acteur décisif par rapport à ce qui compte pour nous.
Sondage après sondage, nous, les Français font du pouvoir d’achat, de la santé, de l’immigration, de la transition énergétique, de l’agriculture et de l’alimentation des sujets prioritaires et d’autres encore… Sur ces sujets que sont nos priorités, même si nous savons que leur évolution est multifactorielle, nous savons et, plus encore, nous sentons que nous avons besoin d’Europe, de plus d’Europe, de mieux d’Europe ?
Priorité n ° 1 des Français : Le pouvoir d’achat ?
Mais l’évolution de notre pouvoir d’achat, c’est un peu le résultat de la course de vitesse que se livrent nos salaires et l’inflation. Et si les salaires sont pour l’essentiel de la responsabilité de l’Etat employeur et des entreprises, l’inflation, elle, est largement régulée par la banque centrale Européenne, gestionnaire de notre monnaie, qui veille sur notre monnaie qu’est l’euro. Et avec tout ce que la France a vécu pendant les crises de 2018 et du COVID, la France, sans l’Euro, deviendrait une cible facile pour tous les spéculateurs, qui alimentent la spirale inflationniste. Où en serions-nous aujourd‘hui sans l’Europe ? Regardez le Royaume uni, sorti de l’UE et comparez …
Priorité n°2 des Français : La santé ?
En France, la santé est une compétence régalienne de l’État. Mais qui a la mémoire assez courte pour oublier le rôle premier de l’Europe pour négocier les vaccins contre le COVID, au meilleur prix, les répartir équitablement entre chacune de nos nations sans oublier nos voisins et amis du Maghreb et de l’Afrique ?
Priorité n°3 des Français, l’immigration ?
Dans la réalité, la lutte contre l’immigration irrégulière ne se fait efficacement qu’aux frontières de l’Europe et dans le cadre du programme FRONTEX porté par l’Union Européenne. Vous voulez en être persuadé ? Là encore, regardez ce qui se passe au Royaume-Uni, pourtant protégé par sa géographie insulaire, et qui doit faire face à une immigration clandestine massive depuis le BREXIT !
Et nous pourrions faire la même démonstration pour chacune des autres priorités mises en avant par les français : l’environnement, la sécurité, la souveraineté agricole, etc.
Cette campagne pour les élections européennes doit être le moment de prendre conscience que l’Europe est un enjeu majeur pour nos vies quotidiennes.
Enfin, le rapport de forces à l’intérieur du parlement européen issu des élections du 9 Juin est un enjeu majeur pour le soutien en Ukraine, et donc pour la paix en Europe.
Cela mérite de prendre 20 mn pour aller voter, non ?
Mais alors, pour qui ?
Simplifions en forçant le trait le choix qui va nous être offert le 9 Juin. Nous n’aurons fondamentalement que deux types d’offres sur la table de nos bureaux de vote :
- D’un côté, l’offre du repli nationaliste de la France : portée notamment par le Rassemblement National, mais aussi par Reconquête et dans une moindre mesure et avec des spécificités de gauche, par la France Insoumise (frontières nationales rétablies, préférence nationale, renégociation des traités européens, renégociation de la contribution financière de la France, etc.).
- De l’autre, l’offre de la poursuite de la construction Européenne : portée notamment par les partis de la majorité présidentielle (Renaissance, Modem, Horizons) et la plupart des autres partis de l’arc Républicain.
Nous avons trois mois pour rentrer dans chacun des dossiers thématiques de cette campagne. Mais ce soir, il est important de voir « l’image globale ».
Allez, soyons gentils, prenons les positions de nos patriotes nationalistes d’aujourd’hui : oublions un instant qu’ils ont défendu un FREXIT pour la France, oublions qu’ils ont été pour la sortie de l’Euro, oublions que leurs députés Européens ont voté systématiquement contre toutes les aides à l’Ukraine, et réfléchissons un instant aux conséquences d’une diplomatie française dont le but serait la renégociation des traités Européens et de sa contribution financière à l’Union Européenne.
Nous savons que les modifications demandées juridiques et financières ne peuvent être modifiées qu’après avoir obtenu par la voie législative ou référendaire une approbation unanime dans les 27 Etats-Membres existants.
Le choix politique du repli nationaliste n’aurait qu’un seul résultat : celui d’ouvrir un contentieux durable entre la France et l’union Européenne. Ce contentieux n’aurait lui-même que deux issues possibles : soit à terme un FREXIT pour notre pays avec les conséquences incalculables de déclassement de notre pays, soit une longue période d’immobilisme pendant laquelle la France et l’Union Européenne perdront un temps infiniment précieux pour la poursuite de la construction Européenne.
La construction européenne est, à coup sûr, une construction imparfaite et évolutive. En permanence, elle doit être modifiée et améliorée, mais ENSEMBLE AVEC LES 26 NATIONS SŒURS avec qui nous composons cet ensemble démocratique unique !
Voilà posée la toile de fond pour la 9 juin !
D’abord, save the date pour aller voter !
Ce jour-là, ne laissez personne parler à votre place !!
Ce jour-là, rappelons-nous que nous avons tous BESOIN D’EUROPE,
C’est le beau nom de la liste conduite par Valérie Hayer pour la majorité présidentielle !
@+,
Jean Dionis, Maire d’Agen
PS : cette chronique est la première d’une série que nous allons animer avec mon collègue de la municipalité d’Agen, Mohamed Fellah. Elle nous mènera jusqu’au 9 Juin !