Ce soir, j’ai décidé de faire une pause sur la série de mes chroniques strictement municipales en phase avec la campagne municipale que j’anime avec mon équipe « Agen-même 2020 ».
Pourquoi ? Parce ce qu’un évènement, inquiétant, grave, est venu percuter celle-ci. Le même jour, la semaine dernière, j’ai été averti par madame la Préfète de Lot-et-Garonne et par le Président de la Chambre d’Agriculture du démarrage d’une procédure administrative obligeant le propriétaire du lac, la Chambre d’Agriculture et ses proches, à vidanger le lac de Caussade pour des raisons de sécurité concernant le barrage du dit lac de Caussade.
Pour celles et ceux qui « arrivent » dans ce dossier, je me permets de vous recommander de lire ma chronique (« Lac de Caussade : attention danger ! » http://jeandionis.com/blog/lac-caussade-attention-danger ). J’y disais déjà mon inquiétude sur la force symbolique de ce dossier et, en conséquence, sur les risques de violence engendrés par ce contentieux qui oppose l’Etat, sous pression des grandes ONG environnementales, à nos agriculteurs et leurs représentants.
Pendant longtemps, j’ai pensé que la raison l’emporterait et qu’un compromis durable, acceptable par toutes les parties prenantes serait trouvé, notamment sous l’autorité positive de mesdames les Préfètes de Lot-et-Garonne et de la Nouvelle-Aquitaine. Que s’est-il passé pour que l’on sorte de ce chemin raisonnable pour se mettre à nouveau en danger sur un chemin explosif ?
Je n’en sais rien, mais le résultat est là. Les ingrédients d’une confrontation violente à Caussade sont à nouveau réunis avec d’un côté l’Etat insistant sur l’urgence de travaux de sécurité sur le barrage exigeant de vider préalablement le barrage et de l’autre les agriculteurs, bien décidés à se battre pour la ressource vitale qu’est l’eau pour la survie de leurs exploitations.
Et les Maires du 47 dans tout cela ? Ils sont clairement sans ambiguïté du côté des agriculteurs. Ils m’ont mandaté en décembre 2018 pour m’engager, en tant que Président de l’association des maires de notre département, pour la défense du barrage de Caussade. Vendredi dernier, le conseil d’administration de notre association a confirmé notre engagement aux côtés de nos agriculteurs.
Fort de ce mandat, j’ai tout d’abord alerté le Président de la République de la gravité du conflit et de son potentiel de violence. Si les forces de l’ordre sont envoyées à Caussade pour vider le lac, nos agriculteurs se battront. Les risques liés à de tels affrontements sont énormes. Au nom des maires du 47, j’ai fait appel au Président de la République, garant de l’unité de la nation pour qu’il suspende cette procédure et qu’il mandate le Premier ministre d’une réunion de sortie de crise avec toutes les parties prenantes de ce contentieux ainsi qu’avec nos parlementaires, le Conseil Départemental et le Président de l’association des maires.
Car, un compromis raisonnable, durable est à portée de main dans ce conflit et le communiqué de presse du conseil d’administration de l’association des maires du 47 en précise clairement les lignes-force.
Il faut d’abord suspendre la procédure en cours et poser en préalable que le barrage est là, qu’a priori, il ne présente pas de danger à court-terme et que l’eau accumulée jusqu’à ces jours-ci pourra être utilisée par nos agriculteurs pour leurs besoins en irrigation pendant l’été 2020 ainsi que pour le soutien à l’étiage du Tolzac, le ruisseau sur lequel a été construit le barrage de Caussade.
Il faut ensuite convenir que si, au terme de la démarche d’expertise et de contre-expertise concernant la sécurité du barrage, il apparait que des travaux complémentaires de sécurité sont à faire, il faudra les faire après la saison d’irrigation, à l’automne 2020. D’ici là, le barrage peut être mis sous surveillance technique renforcée.
Enfin, il faudra bien se mettre d’accord sur le partage de la ressource en eau créée par ce barrage (irrigation, soutien à l’étiage du Tolzac…) et sur la gouvernance de cette ressource. Oui, il faudra pour ce barrage adopter un projet de territoire. Encore faut-il décider une fois pour toute que ce sera un outil opérationnel et non pas l’alibi mis en avant pour encore une fois ne rien faire en matière de réserves en eau.
Franchement, c’est à portée de main pour des femmes et des hommes de bonne volonté.
J’insiste.
La logique du passage en force à Caussade est mortifère.
J’ai parlé clairement sur les risques de violence. Après de tels affrontements, qui verraient les forces de l’ordre républicaines s’opposer aux agriculteurs et à leurs soutiens de nombreux élus, la rupture entre la nation et les agriculteurs serait consommée, celle entre les territoires ruraux et le reste du pays aussi.
Sur Caussade, Il est temps de remettre de la raison et du bon sens dans ce dossier.
Il est grand temps d’écouter les maires.
Le barrage n'est pas construit sur le Tolzac mais sur un petit affluent de ce dernier, le ruisseau de Caussade. Un peu de rigueur ne ferait pas de mal.
Si le barrage, un gros tas de terre posé à la va vite dans le vallon, sans respect du cahier des charges vient à céder, des élus devront rendre des comptes. Comme à la Faute sur Mer. La préfète, elle, aura fait son boulot et il n’y aura rien à lui reprocher.
On autorise un jour. On refuse le lendemain. Puis d'un coup il y a.un danger!! Puff c'est pas sérieux !
Un lac bien d'être réalisé a Bouniagues en Dordogne. Et celui de Caussade doit être vidé ; les départements sont limitrophes!! 50 kms environ de distance entre les deux lacs!
Bravo Jean je suis de tout coeur avec toi, et je revendique le droit de défendre notre lac car il est implanté sur notre communauté de commune de lot et tolzac. Tout a été fait dans les régles et un arété de l"Etat l'a confirmé. Je ne comprends pas le retournement de la Préfete et j'ai bien peur que cela devienne comme tu le dis mortifère car nos paysans ne cèderont pas un pouce et je serai avec eux avec mon écharpe de Maire pour contrer le diktat de soit- disant ecolos.
L'Agence de Bassin Adour Garonne n'a-t-elle pas a intervenir egalement?
De tout cœur avec vous sur ce soutien, s’il y a manif je viendrai depuis Marmande et pas tout seul.
cordialement
Merci au Président des Maires de Lot-et-Garonnd pour sa prise de postion à la fois ferme et raisonnable. Souhaitons qu'il soit entendu...
Bravo pour cet article. Il faut retenir l'eau qui tombe du ciel en hiver pour en avoir l'été. Bonne raison d'avoir des lacs, simple évidence.