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Les réflexions d'un élu engagé au service de sa ville et de son territoire

X (twitter) : Pourquoi j’y reste

Publication : 27/01/2025  |  09:45  |  Auteur : Webmaster

Il y a en cours un débat légitime et un mouvement réel de départs, de désabonnements du réseau social X (ex-Twitter).  

J’ai des amis qui ont quitté X : Roland Lescure, ancien ministre et Vice-président de Renaissance, qui, en bon ingénieur qu’il est, appelle à « sortir X de l’équation ».  
Il y a des personnes que je respecte qui en font autant : Raphaël Glucksmann, qui a annoncé planifier sa sortie parce qu’« Elon Musk s’est engagé dans une croisade contre les gouvernements progressistes européens au moyen de cette plateforme, devenue une arme de guerre idéologique ».  
 
Et naturellement, la question s’est posée à moi : fallait-il que, moi aussi, je quitte X ?  
 
J’y suis depuis novembre 2009 (15 ans). Je suis 389 comptes et j’ai, à ce jour, 6 577 abonnés (chiffre d’ailleurs légèrement décroissant ces jours-ci avec le mouvement de départs volontaires de ce réseau).  
 
Eh bien, je ne quitterai pas X (en tout cas, pas maintenant…).  
Pourtant, je dois reconnaître que certaines critiques sont pertinentes :  
- Oui, Raphaël Glucksmann a raison lorsqu’il dénonce l’exploitation de X par Elon Musk au moyen des algorithmes de ce réseau, qui donnent une place centrale à son propriétaire et à ses obligés.  
- Oui, Elon Musk est devenu, pour moi, insupportable dans son soutien inconditionnel à toutes les extrêmes-droites de la planète, et cela avec l’arrogance écœurante de celles et ceux qui ont le pouvoir de l’argent. Le temps où j’avais de l’estime pour l’ingénieur génial qu’il a été est bien loin. Il est devenu, pour moi, un adversaire politique dangereux.  
- En conséquence, oui, mon compte X est actuellement suroccupé par des personnes inintéressantes, haineuses et vulgaires, qui s’imposent à moi. C’est désagréable et cela « pollue » mon compte d’un contenu indésirable sans que je n’aie rien demandé.  
 
Et pourtant, j’ai décidé de rester.  
J’ai décidé de rester d’abord pour des raisons d’économie de temps : abonnés, abonnements, habitude de l’outil. J’y ai mon réseau personnel d’informations, et je n’ai pas la patience pour basculer tout cela sur BlueSky ou tout autre réseau sur lesquels, d’ailleurs, je n’aurais aucune certitude quant à la qualité de l’information.  
 
Je n’ai aucune illusion sur mon influence dans ces moyens d’information qui comptent des dizaines de millions d’abonnés. Elle est nulle ou – soyons sympas – insignifiante. Mais, me direz-vous, si nous sommes des milliers à quitter X, alors nous serons des milliers à ne pas subir le lavage de cerveau d’Elon Musk ? Eh bien, il y a fort à parier que vous en subirez un autre par un autre canal d’information. Le problème avec Elon Musk, ce n’est pas qu’il est le propriétaire de X, c’est qu’il est l’homme le plus riche du monde et qu’il est devenu un propagandiste zélé de toutes les extrêmes-droites. Avec une fortune estimée à 422 milliards d’euros, sortez-le d’X, vous le retrouverez sur les chaînes d’actualité en continu (CNEWS, BFM, etc.).  
 
Donc, oui, je subirai le flot d’informations d’Elon Musk. Cela ne me gêne pas plus que cela. Je ne le lis pas. Un point c’est tout.  
 
Ensuite, je fais, pour le moment, confiance à l’Union européenne pour faire appliquer à X et à Elon Musk la législation européenne récemment adoptée au Parlement européen et en vigueur depuis le 25 août 2023 : le Digital Services Act, qui oblige Elon Musk et X à repérer et éliminer les contenus haineux, manipulatoires, contrefaits et manifestement mensongers. Nous verrons bien. L’ancien rapporteur de la loi sur la confiance dans l’économie numérique est confiant, sur ce point capital, dans la détermination et l’efficacité européenne.  
 
Enfin, et surtout, je ne quitterai pas X parce que je suis attaché au débat démocratique contradictoire. Par l’intermédiaire de X, je suis (et c’est une bonne partie de mes abonnements) des personnes qui ne pensent pas comme moi et qui sont même clairement des adversaires politiques : LFI, Rassemblement National… Et je lis leurs argumentaires. Je sais qu’il y a la même diversité d’opinions parmi mes abonnés, et c’est très bien ainsi.  
 
L’échec complet pour moi serait d’abandonner X pour une nième boucle WhatsApp, bien au chaud dans l’entre-soi des gens qui pensent tous la même chose et, pour finir, qui ne pensent plus rien – comme l’a si bien dit François Bayrou en 2002 lorsqu’il s’agissait de nous enrégimenter dans un parti unique de la droite et du centre.  
 
Je crois passionnément que la difficile recherche de la vérité et du bien commun passe par une liberté d’expression régulée et, à l’intérieur de celle-ci, par le débat contradictoire, à charge et à décharge de toute affirmation avancée.  
 
Voilà pourquoi je reste sur X.  
Je reste pour le moment, en espérant que l’Union européenne fera respecter nos lois à Elon Musk et que, s’il ne le faisait pas, il paie d’abord une énorme amende et que l’Europe ait le courage de lui montrer le chemin de la porte : « Out, M. Musk ».  
 
Je reste les yeux ouverts.  
Si X reste un champ d’expression contradictoire de positions différentes, mais respectant le cadre prévu par la loi, je resterai. Sinon, je partirai construire, avec des millions d’autres, ailleurs, ce lieu indispensable à la démocratie.  
 
En attendant, rendez-vous sur X et sur www.jeandionis.com !  
 
@+,  
 
Jean Dionis, Maire d’Agen  
 
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