Hier, l’Histoire et l’émotion avaient rendez-vous à Kiev, en Ukraine. La destitution du Président Ianoukouvitch par le Parlement, le vote de la libération de l’opposante Ioulia Timochenko par ce même parlement et l’accueil triomphal réservé par les manifestants de la place Maidan à leur « Ioulia » font de ce Samedi 22 Février la conclusion historique de cette étape douloureuse et sanglante de l’histoire Ukrainienne. Même ceux d’entre nous qui sont les plus fermés à la politique étrangère ne sont pas restés insensibles à cette histoire en marche, à ces jours très particuliers où l’appareil d’Etat avec toute sa force brutale (Police, médias, administration) s’effondre devant la volonté populaire….
Mais l’émotion doit maintenant céder la place à l’analyse et à la réflexion sur les enjeux de cette révolution. Nous avons déjà oublié quel a été le détonateur de cette crise. La corruption abyssale de ce gouvernement ? Dans ce domaine, les Ukrainiens en ont vu d’autres…l’état catastrophique de l’économie Ukrainienne ? Certes, c’est toujours une des clés explicatives de la situation politique d’un pays, mais là encore l’Ukraine, qui a vu sa population décroître de 52 millions d’habitants à 45 millions à la suite d’une crise économique terrible dans les années 90-2000, a une capacité d’endurance et de résistance à la souffrance sociale qui n’a rien à voir avec celle des peuples de l'Europe Occidentale.
Non, le détonateur de cette crise a été la question Européenne et pour être plus précis, le refus du Président Ianoukovitch de signer l’accord de coopération entre l’Ukraine et l’Union Européenne, négocié - et ç’est tout sauf un hasard sous la Présidence Lituanienne de l’Union Européenne. En Novembre 2013, le Président Ianoukovitch refuse de signer cet accord de coopération et 350 000 personnes ( !) descendent dans les rues de Kiev pour exiger sa mise en œuvre. La révolution Ukrainienne peut alors commencer. Deux stratégies vont s’y affronter jusqu’à hier : Les partisans d’un rapprochement avec la Russie et ceux qui soutiennent, à terme, la candidature de l’Ukraine pour intégrer l’Union Européenne.
L’Ukraine a donc choisi. Elle a choisi, (dans le sang, c'est dire quelle sera sa détermination sur de prendre ses distances avec son voisin Russe à qui tant de liens culturels et historiques la rattachent et de se tourner vers l’Union Européenne. Ce choix ne se mettra pas en œuvre facilement. Ni la Russie, ni la partie orientale du Pays, ni l’importante minorité russophone de l’Ukraine aujourd’hui perdantes et inquiètes ne faciliteront cette orientation stratégique de la révolution Ukrainienne et les bâtons dans les roues Ukrainiennes ne manqueront pas : à commencer par l’approvisionnement en gaz russe vital pour les Ukrainiens . Mais l’Ukraine a choisi et va se tourner instamment vers nous. Et il y a fort à penser qu’elle ne se satisfera pas d’un banal accord de partenariat avec l’UE. Elle voudra être candidate à une intégration pleine, entière et rapide. Elle mettra l’Union Européenne au pied du mur.
Le mur, c’est l’élargissement de l’Union Européenne ou la question explosive des frontières Européennes dans laquelle il va bien falloir mettre du sens et de l’ordre. En effet, il y a actuellement sur cette question beaucoup de confusion et d’hypocrisie. De la confusion, car on mélange allégrement démarche d’adhésion et de partenariat. De l’hypocrisie, car sur certains dossiers de candidatures, à commencer par celui de la Turquie, tout le monde sait qu’une vaste majorité de l’opinion publique européenne y est hostile et que cette adhésion n’est de fait plus à l’ordre du jour.
Sur le plan du droit, et en reprenant l’article correspondant de Wikipédia : Selon l'article 237 du traité de Rome, puis l'article 49 du traité de Maastricht : « Tout État européen peut demander à devenir membre [...] ». Mais les traités ne définissent pas ce qu'est un État européen. Traditionnellement, les limites de l'Europe sont l'Oural, le Caucase (ou la mer Caspienne), la mer Méditerranée, l'océan Atlantique et l'Arctique. Beaucoup critiquent cette définition, décidée par les géographes russes au xviiie siècle pour permettre à la Russie d'apparaître comme un État « européen » qu'elle n'était pas jusque là. Ils font remarquer que la création de l'Union européenne avait précisément pour objectif le dépassement des frontières qui ont été à l'origine des conflits nationalistes des siècles passés. Par ailleurs, ce critère pose aujourd'hui le problème de Chypre ou encore des régions ultrapériphériques. Pourtant on ne peut nier que l'Europe s'est d'abord construite sur le sentiment d'appartenir à une même civilisation et qu'il existe bien une notion d'espace commun, partagée par tous les membres de l'Union.
En décembre 2002, le Conseil européen réuni à Copenhague a débuté une politique de « nouveau voisinage » avec les pays frontaliers de l'Union qui n'ont actuellement aucune perspective d'adhésion. Il s'agit de la Russie, des nouveaux États indépendants d'Europe orientale (Ukraine, Moldavie et Biélorussie), avec qui un partenariat oriental a été inauguré en mai 2009. …..
Fort bien, mais depuis hier, l’Ukraine veut s’engager fortement dans une ….démarche d’adhésion. Au nom de quoi lui refuser ? Chez les Centristes, depuis plusieur années, Jean-Louis Bourlanges, député Européen et véritable penseur du fait Européen, fulminait et klaxonnait sur les inconséquences de nos discours et pratiques sur cette question centrale : Y a –t-il une identité Européenne ? si oui, laquelle ? et comment appuyer notre politique d’émargement sur cette identité ?
Questions brulantes…..La révolution Ukrainienne avec ses martyrs et ses héros va nous obliger à y répondre . En urgence.
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Les réflexions d'un élu engagé au service de sa ville et de son territoire
instrumenlisation
L'Ukraine est bien loin de notre Europe, selon quel critère peut-on parler de civilisation identitaire, cela dépend de quelles époques de notre histoire à laquelle on se réfère, l'Empire ottoman et ses habitants sont fortement décriés par les Occidentaux de par la plupart du temps une méconnaissance historique, la révolution ukrainienne et à mon sens un jeu instrumente pas certaines puissances ou voire lobby comme cela a été précédemment fait en libye nous en avons les résultats, mais comme on peut le voir les Tatars peuple guerrier de Crimée se prononcent vers une franche adhésion au peuple russe souverain, la révolution ukrainienne ce fait par un peuple instrumentalisé qui en assez d'un régime pensant que notre politique européenne serait à même des les servir surement dans le cas où cela permettrait à nos industriels de trouver de nouveaux horizons de main-d'oeuvre à bas prix une nouvelle fois
Une révolution est faite au détriment du peuple pour servir quelques intérêts penchons nous un peu sur la notre et nous en avons un triste exemple/ mais pour cela il faut se tourner sur la vraie histoire
un petit préambule je me suis toujours demandé quel attrait pouvez avoir De Gaulle