C’est toujours la même histoire avec moi.
A chaque fois que je recommence « à faire du terrain » et être en campagne activement, immédiatement, au même moment, je me mets à réfléchir à nouveau aux principes, aux convictions qui doivent ancrer notre action……. Et ce soir, je pense aux jeunes de Montanou (une des cités d’Agen) que j’ai rencontrés, il y a une quinzaine de jours.
Spontanément, nous avons parlé avec eux réussite et échec scolaire, universitaire et professionnelle pour les jeunes de ces quartiers. On peut tourner et retourner comme on veut le problème. Mais le constat est là : Il y a dans la France de 2008 une rupture de l’égalité des chances en matière d’école républicaine. En une génération, « l’ industrie des cours particuliers » a explosé.
Marginale encore dans les années 1980, elle s’est répandue à toutes les époques du cursus scolaires et universitaires. Quand j’étais étudiant dans les années 1970, il était normal d’avoir son concours de médecine ou de sciences politiques sans préparation privée payante. Dans la France de 2008, la norme s’est inversée. Pas de succès envisageable – sauf exception- sans préparation privée……et donc sans payer……. Même constat dans le secondaire : les cours privés se sont généralisés à toutes les matières et des entreprises privées de taille considérable (Acadomia, par exemple : 100 000 élèves suivis de manière personnalisée par 25 000 enseignants) ont vu le jour en offrant des prestations d’accompagnement scolaire personnalisé ……forcément payantes. Ma femme et moi y avons d’ailleurs eu recours – comme tant d’autres – pour soutenir les résultats parfois chancelants de nos enfants en mathématiques….. Très bien , me direz-vous et tant mieux pour vos enfants…….oui, mais les autres, ceux de Montanou et d’ailleurs, ceux dont les parents ne peuvent pas payer ?
Que cela plaise ou non, cette affaire pose de redoutables problèmes à notre république. Un de ses fondements est l’égalité des chances par l’école laïque, gratuite et obligatoire……et cet ascenseur social républicain a d’ailleurs marché , grossièrement de 1890 à 1970. C’est en grande partie fini.
Submergée par les problèmes posés par l’éducation de masse et par ceux liés à la diversité des environnements culturels et sociaux de nos enfants, l’école de la République est à la peine pour faire un accompagnement personnalisé. Pourtant, elle doit absolument relever ce défi….Sinon, elle finira par être marginalisée par les familles qui ont les moyens financiers de compléter l’éducation de leurs enfants ailleurs et violemment critiquée pour son impuissance par les familles qui n’ont qu’elle comme porte du savoir. J’avoue, pour ma part, avoir été glacé par les évènements de Novembre 2005 à Clichy-sous-bois où pour la première fois, les émeutiers s’en sont pris à leur….école, signifiant clairement leur ressentiment par rapport à une institution incapable de les aider dans leur volonté d’insertion sociale.
Alors, j’entends d’içi le discours syndical. Vous voulez de l’accompagnement personnalisé à l’école de la République, Monsieur le Député ? Alors, envoyez les créations de poste ! Il a, reconnaissons-le, un fond de vérité. L’Education Nationale devra remettre à plat ses moyens pour en consacrer plus au suivi personnel de l’élève. Mais, ne nous cachons pas derrière notre petit doigt, l’Etat est pour longtemps en difficulté financière, des postes, il n’y en aura pas…..Certes l’Education Nationale se modernisera, se réorganisera, dans la souffrance, notamment sous l’impulsion de sa jeune génération de hussards noirs de la république (vous savez, les jeunes formés dans nos IUFM, titulaires de licences ou de mastère et qui ont souvent pris l’air de l’étranger, dans le cadre d’Erasmus ou d’un autre dispositif Européen. Celles-là et ceux-là vont faire bouger les lignes…..).
Mais, cela ne suffira pas par rapport à l’immensité de la tâche. Il faut notamment que les collectivités locales, en meilleure santé financière que l’Etat, s’en mêlent. Il faut qu’en liaison avec l’Education Nationale, elles prennent en charge l’accompagnement scolaire dans les quartiers difficiles. J’ai la conviction qu’il s’agit d’une véritable priorité sociale pour elles. En tout cas, pour l’équipe Agen-même, que j’aurai l’honneur de conduire aux élections municipales d’Agen en Mars 2008, les choses sont claires : Nous allons mettre « le paquet » sur l’accompagnement scolaire.
Nous le ferons, d’abord, en liaison avec l’Education Nationale pour qu’il y ait continuité de méthode et de message entre le temps scolaire et le temps extrascolaires.
Nous le ferons ensuite, en liaison permanente avec les parents des enfants que nous responsabiliseront sur les efforts et les résultats de ceux-çi.
Nous le ferons enfin avec les associations qui oeuvrent sur le terrain et qui ne nous ont pas attendus pour voir l’importance de ce combat.
Nous ferons dans le sérieux. L’accompagnement scolaire, tel que nous le proposerons aux Agenais, aura un but : faire ou plutôt faire faire les devoirs donnés par les professeurs de la République…..
Qui y aura droit ? Tous les enfants d’Agen qui seront volontaires pour ce travail, avec une priorité pour les familles modestes. Oui, il y a urgence à redéfinir une nouvelle politique sociale à Agen. Après, et seulement après, on pourra dire que l’égalité des chances s’est remise en marche dans notre pays.
Vivement demain !
@ +,
Amitiés,
Jean Dionis
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Les réflexions d'un élu engagé au service de sa ville et de son territoire
réaction égalité des chances
bonjour Mr Dionis je viens de lire votre article sur ce sujet fort intéressant qu'est l'égalité des chances et je me réjouis de savoir que ce sujet aussi vous interpelle .Si je me permets de réagir c'est parce que j'ai dans mon parcours professionnel été ammené a encadrer des enfants en colonies de vacances et aussi en classe de découverte et étant trés attaché a l'orthographe correcte de notre langue je puis vous dire qu' il y a de quoi "s'arracher les cheveux " si si quand on lit une carte qu'un enfant envoies a sa famille elle est bien souvent bourrée de fautes alors effectivement je suis ravie de savoir que vous envisagez de proposer des actions concrétes si vous devenez maire d'agen ce que je vous souhaite trés sincérement . Je vous remercie d'avance pour l'interet que vous portez a aider au mieux la population d'agen et communes de l'agglomération. Trés sincérement je vous souhaite de gagner le match des municipales d'agen .Recevez Mr Dionis mes salutations distinguées . Isabelle SADIRISABELLE SADIR
Ne nous voilons pas la face ....
Cher monsieur ,
vous me savez fidèle à une grande partie de vos convictions ; à ce titre , je me permets d' affiner et de compléter votre analyse sur " l égalité des chances" .
Je suis et serai toujours favaorable à un accompagnement scolaire pour les élèves les plus en difficultés ( et non pas "défavorisés" , comme on a tendance à le dire ) ; mais celà à une condition : que les élèves en question prennent la peine d'être attentif aux cours traditionnels dispensés par leurs professeurs et qu 'ils fassent rééllement l 'effort de travailler régulièrement chez eux les exercices donnés à faire et qu 'ils soient attentifs en classe .
car, on ne peut pas prétendre à une aide , si on n 'a pas fait l 'effort préalable d'écouter et de travailler ce que le professeur demande de faire .
Il est trop facile de se défosser ou de se dédouner d'un effort minimal au moment des cours ou de l 'apprentissage des leçons ; plus qu'un manque d "égalité" , la société française manque d'un défaut de responsabilité et du gout de l 'effort .
A votre disposition pour de futrurs sujets sur l 'éducatio nationale
Ca ne marche plus, ça coule.
Le système public scolaire au USA est dans le même état d'échec que le Français avec les mêmes causes qui font les mêmes conséquences. Le budget de l'EN est déjà faramineux comparé à d'autres pays Européens sans parler des classements par performances suivant les critères internationaux du rapport PISA. Vous évoquez les meilleurs résultats des écoles privées et de l'aide payante efficace disponible. Et bien pourquoi ne pas financer ce qui marche plutôt que de remplir le tonneau des Danaïdes. Mais pas financer autrement qu'en redistribuant l'argent de l'impôt aux familles désireuses de scolariser leurs enfants autrement que dans l'école publique et en particulier les plus modestes qui ont le droit à une école adaptée (sur le modèle du chèque Voucher).
Aux Etats-Unis il y a suffisamment de recul depuis 10 ans pour constater par exemple que les résultats du Home Schooling sont plutôt bons :
En 1986, en accord et en collaboration avec les associations, les autorités fédérales avaient soumis un échantillonnage de plusieurs milliers d'enfants aux tests nationaux pendant un an. Le résultat fit l'objet d'un volumineux rapport repris par toute la presse anglo-saxonne : les enfants instruits à la maison - sans trop s’attarder sur les milieux socio-culturels représentés… - obtenaient des résultats aux tests supérieurs en moyenne à ceux qui sont scolarisés. Et, naturellement, les admissions dans de grandes universités ne sont plus des évènements.
Il existe des centaines manières d'apprendre parce que nous sommes tous différents. Le modèle de l'EN a vécu en l'état (il était greffé dans une certaine mesure avec le service militaire) et plus vite on le comprendra plus vite on pourra réduire les dégâts, soit le préjudice subit par nos enfants.
L'exigence comme marque de respect
Monsieur le Député,
Je suis heureux, mais non étonné, de vous voir consacrer un article à ce qui reste une priorité nationale : L’éducation. Je ne suis pas étonné, parce que de nombreux exemples et expériences de terrain qui ont rythmés votre vie d’élue ont mis en exergue l’attention particulière que vous portez à la délicate question des quartiers sensibles. Défenseur chevronné des valeurs fondamentales que sont l’effort et le mérite vous avez montré à maintes reprises que celles-ci devaient être corroborées, pour conserver un sens véritable, par la justice sociale. Justice sociale, qui a pour corollaire en matière éducative, l’égalité des chances. Périlleux mariage diront certains. Mais n’est pas justement ça, faire la politique ? Faire cohabiter la Liberté, l’Egalité et la Fraternité sous le fragile toit de notre République. Comme vous, je pense que l’équipe municipale qui aura obtenue la confiance des agenaises et des agenais dans les prochaines semaines, devra se saisir de la question éducative. Et s’en saisir sérieusement en présentant un projet éducatif ambitieux et réalisable. Comme vous l’avez martelé, tout d’abord en matière d’accompagnement à la scolarité. Car s’il y a une vérité qui sera unanimement acceptée c’est bien que hors de l’école point de Salut. Toutes les formes de réussite qu’elles soient de l’ordre de l’intégration sociale (par la transmission des fondamentaux et du fameux socle commun) et professionnelle (à l’heure de la massification scolaire et du chômage de masse la spécialisation et la qualification sont de mises pour espérer entrer dans le marché du travail) passent inéluctablement par l’école et sa réussite à travers elle. Une municipalité doit donner aux enfants et adolescents qui souhaitent réussir par l’école et qui rencontreraient des difficultés, les moyens humains et matériels d’y parvenir. Je pense aussi qu’un partenariat très serré devra être scellé avec les enseignants qui donnent déjà beaucoup, et que les parents, loin d’être démissionnaires (ils ne demandent qu’à participer activement à l’éducation de leurs enfants), doivent retrouver une place de premier plan en matière éducative. La déresponsabilisation des parents observable dans les quartiers d’Agen depuis de nombreuses années a des conséquences dévastatrices (déstructuration de la famille, désocialisation des adolescents, rejet de toute forme normative ou institutionnelle de la part de ces derniers). Monsieur le Député, si ces enfants ont un droit sur les responsables politiques c’est bien le droit que vous soyez exigeant envers eux. L’exigence n’est pas un gros mot dans les quartiers sensibles, c’est une marque de respect.
Bien à vous
MF